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Antaser-Afrique aux commandes du BESC. Doit-on s'inquiéter?

Togo - Economie et Finances
Renvoyées pour causes de manigances et de malversations financières sous d'autres cieux, accueillies à bras ouverts au Togo. La terre de nos aïeux deviendrait-elle un paradis pour les entreprises peu recommandables? La question a lieu d'être posée quand on a encore en mémoire les déboires de la COTEC dans ce pays, alors même, qu'on annonce l'octroi à la société Antaser-Afrique, la gestion de la délivrance des Bordereaux électroniques de suivi de cargaison (BESC) dans le secteur portuaire.
C'est un flou total qui règne dans l'attribution de ce marché à la société Antaser-Afrique. Avant même de parler de cette société qui, il faut le rappeler, a connu des démêlés financières et judiciaires au Sénégal et au Cameroun, pour ne citer que ces deux pays, il y a lieu de s'intéresser à son arrivée sur le marché des BESC au Togo. Déjà, les conditions dans lesquelles les acteurs de ce secteur, c’est-à-dire le Conseil national des chargeurs du Togo (CNCT), a été informé de cette décision, frise la magouille.


En effet, c’est par un arrêté ministériel, qu’on annonce l’octroi de cette importante manne financière à Antaser-Afrique. Cet arrêté, selon les informations, a été pris en avril dernier mais a été jusque-là, tenu dans le plus grand secret. Du coup, le contrôle des BESC échappe au CNCT dirigé par le frère jumeau de Kpatcha Gnassingbé (malade en prison), Toyi Gnassingbé. C’est donc désormais cette société qui doit gérer les milliards générés par cette régie.

Les principaux acteurs, disons-nous, ceux qui sont directement touchés par cette décision n'ont pas été en amont informés de l’existence de cet arrêté. C’est de l’extérieur que des partenaires ont attiré leur attention sur la situation. Ce qui les a amenés à aller, en vain, à la recherche du fameux arrêté.

C’est finalement le 22 juillet dernier que le ministre de l’Economie, des Finances et de la Planification du Développement, Adji Otèth Ayassor a jugé bon d’informer les acteurs de la navigation maritime, à travers une cérémonie de lancement de ce "business".

«Tout en n’ayant pas d’objection sur cette décision gouvernementale de changement d’Agent, nous souhaitons néanmoins avoir des informations complémentaires nous permettant d’instruire nos principaux, vu le caractère pénal que revêt cette décision pour les armateurs », a écrit Auguste Dogbo, président de l’Association professionnelle des compagnies de navigation et de consignation de navire au Togo, dans une correspondance adressée au ministre Ayassor.

Visiblement, cette nouvelle disposition n’est pas du goût de cette association. Elle réclame une copie de l’arrêté et demande un moratoire.

« Si nous avons pris bonne note que la convention avec la société Antaser-Afrique est signée le 20 mai 2015 et que le démarrage des activités de cette société est prévu pour le 1er août 2015, nous souhaitons avoir un délai de 03 mois pour nous permettre une large diffusion de l’information, et ainsi aller à une meilleure application de l’arrêté », a-t-il poursuivi dans la correspondance.

L’association souhaite en outre avoir des « discussions franches et sincères avec le comité de gestion mis en place ».

Cependant, on se demande si Ayassor pourra accéder à cette revendication, du moment où on sait que le démarrage des activités de cette société est prévu pour le 1er août. On connaît bien les méthodes de ce tout-puissant ministre. D’ailleurs, il n’a daigné demander l’avis de ces acteurs avant de prendre cet arrêté. Et, le connaissant, il pourrait se passer de cette demande de l’association professionnelle des compagnies de navigation pour laquelle, le démarrage devrait être repoussé au mois jusqu’au mois de novembre.

Voilà comment Ayassor affiche un mépris total à l’égard de « ses partenaires » et confie la gestion de cette importante manne financière à une société qui connaît déjà des difficultés dans les autres pays d’Afrique, à cause du manque de crédibilité qui la caractérise.

Il faut rappeler que dans la logistique internationale, les marchandises sortant ou entrant sont suivies par des bordereaux. L’émission de ces bordereaux est soumise au payement de taxes qui, annuellement, rapportent des milliards à la structure en charge de la gestion desdites taxes. Jusqu’ici, cette taxe était gérée par le Conseil National des Chargeurs du Togo (CNCT) qui sans aucune réelle concertation se voit botter à la touche. Doit-on s'attendre à une nouvelle fronde dans la zone portuaire?

Dans un autre papier nous reviendrons plus en détails sur les démêlés de la société Antaser-Afrique, au Nigéria, au Sénégal et au Cameroun qui font que sa présence au Togo doit interpeller et inquiéter.

I.K.