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Le cynisme américain: protection des terroristes ou des droits de l’homme?

Nigéria - Politique
C’était le point le plus important de sa visite à Washington. Mais le président nigérian a dû quitter la maison blanche sans les armes adaptées pour la lutte contre Boko Haram. Et pour cause le gouvernement nigérian est accusé de perpétrer des actes de violation des droits de l’homme.
Le bilan ne cesse de s’alourdir. Pas de chiffres exactes officiels, mais on pourrait évaluer à plus de 4 000 morts, 15 000 nigérians réfugiés, sans oublié les plus de 200 filles enlevées le 14 avril 2014 s’attirant ainsi des regards les plus attentionnés de la part du monde entier paradoxalement sous le regard passif de GoodLuck Jonathan, le président nigérian d’alors.

C’est alors que Muhammadu Buhari s’insurge et fait de la guerre contre Boko Haram l’un de ses sujets principaux de campagnes. Homme de parole devant un peuple meurtri et terrorisé par les horreurs quotidiennes, le nouvel homme fort de 72 ans n’a pas trainé les pas. Il n’a pas mis du temps pour se rendre à l’évidence du besoin de soutien surtout logistique.

Sans compter les différents ralliements entre les armées des pays voisins aussi victimes, le président Buhari s’est décroché une invitation à la maison blanche 3 mois seulement après son élection, afin de solliciter l’aide technique et surtout logistique des États-Unis contre Boko Haram. Quelle ne fut pas sa surprise ?

Depuis mercredi, bien de journaux titrent "Buhari quitte Washington les poches pleines d’argent mais sans les armes". Les Américains ont laborieusement refusé de soutenir le Nigeria avec des armes sous prétexte que le gouvernement nigérian violerait les droits de l’homme avec ces armes. Où est le sérieux ?

Comment le congrès américain et son président réussissent-ils à fermer les yeux sur les 15 000 nigérians obligés de se réfugier dans les pays voisins dans des conditions connus de tous, les enlèvements, les pillages de toutes natures au nom de terrorisme?
Oui, c’est surement le terrorisme mais pas une violation de droits de l’homme selon les américains ! Ou encore, on peut fermer les yeux quand les ressortissants américains ou les intérêts américains ne sont pas menacés.

Devant un tel cynisme américain, le président nigérian n’a que regret et le peuple nigérian reste dans une parfaite déception sinon, une incompréhension totale de la conception américaine des "droits de l’homme" par rapport à celle des autres. Muhammadu Buhari a tout simplement repris la route du Nigeria dans l’espoir que le congrès américain pourrait revoir dans les jours à venir les possibilités de fournir une aide logistique américaine dans la lutte contre Boko Haram sans toutefois enfreindre à leur fameuse loi sur les droits de l’homme.

Mieux, les Africains pouvaient toutefois se faire économie de ce genre de frustrations en privilégiant les intérêts de leurs populations par une bonne gouvernance. N’est-ce pas encore dérangeant quand on sait que le Nigeria est l’une des grandes puissances économiques du continent?

Avec ses sols et sous-sols pleins de ressources, les pétroles plein les côtes, le Nigeria est resté miraculeusement dans une parfaite impuissance face à un groupe terroriste qui a pris naissance sous ses yeux et s’est érigé en un monstre de taille à tel point qu’il faut aller faire des mea-culpa devant des occidentaux qui trouvent là non seulement une occasion de piller encore les ressources africaines mais aussi nous humilier pour couronner le tout.