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Vers un blocage de la tenue d'élections provinciales à cause des tensions politiques

Congo RDC - Politique
En République démocratique du Congo (RDC), le dépôt des candidatures pour les élections provinciales prévues pour le 25 octobre 2015 a commencé il y a une semaine sur l'ensemble du territoire national, conformément au calendrier électoral global publié le 12 février dernier.

Selon la Commission nationale électorale indépendante (CENI), l' opération de réception et de traitement de ces candidatures se poursuivra jusqu'au 5 mai. Plusieurs bureaux ont été ouverts dans les provinces. "Une centaine de bureaux sont opérationnels dès ce jour. Conformément à notre calendrier, les bureaux de réception et de traitement des candidatures vont s'ouvrir à partir d'aujourd'hui à travers les 171 bureaux qui fonctionnent dans les 145 chefs-lieux de territoires, plus de 20 villes et de 6 antennes de la ville- province de Kinshasa", a déclaré Jean-Pierre Kalamba, le rapporteur de la CENI, qui s'en est félicitée.
Recevant le 18 avril le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la région des Grands Lacs, Said Djinnit, les responsables de la CENI ont fait part des avancées dans la prise en charge des contraintes, avant d'insister sur le fait que l'appui logistique attendu de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) reste indispensable dans la conduite des opérations électorales.
Dans sa résolution 2211 (2015), le Conseil de sécurité des Nations Unies autorise la MONUSCO à fournir un soutien logistique pour faciliter la tenue des élections.
Le Conseil a décidé que ce soutien sera évalué et réexaminé en permanence en fonction des progrès accomplis par les autorités de Kinshasa dans la conduite des opérations électorales, demandant au gouvernement de la RDC et à ses partenaires nationaux de veiller à la transparence et à la crédibilité du processus électoral.
Le Conseil de sécurité a demandé à la RDC d'élaborer rapidement un budget et un code de conduite pour les élections et d' actualiser les listes électorales en toute régularité afin que les élections puissent se tenir dans les temps, en particulier la présidentielle et les législatives de novembre 2016 prévues par la Constitution.
Pourtant, la CENI et le gouvernement vont vers l'impasse à cause non seulement des contestations du calendrier électoral par des partis politiques de l'opposition et des membres de la société civile mais aussi et surtout à cause du financement des élections.
"Le calendrier publié par la CENI est certes global mais non consensuel, irréaliste, incohérent et viole la Constitution pour les scrutins de 2015", ont déclaré des représentants de partis politiques, des groupes parlementaires de l'opposition ainsi que des organisations de la société civile et de la diaspora, réunis le 14 février 2015 à Kinshasa. Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, au pouvoir), estime pour sa part que le calendrier électoral global est tenable, car le temps qui reste serait suffisant pour organiser les sept scrutins prévus.
"Nous avons deux années pour organiser les scrutins. Les moyens sont en train d'être recherchés par-ci par-là", a notamment déclaré le président du groupe parlementaire PPRD, Ramazani Shadani.
Outre les partis politiques, la société civile est également préoccupée par un éventuel glissement du calendrier électoral. Elle a fait entendre sa voix en appelant les acteurs politiques et la CENI à tout mettre en oeuvre pour que les délais constitutionnels et légaux liés au processus électoral soient respectés. De retour d'Afrique du Sud où il était en séjour pour des soins médicaux depuis cinq mois, le président de la CENI, l'abbé Apollinaire Malu Malu, a rejeté, au cours d'un point de presse organisé le 16 avril, les exigences de l'opposition par rapport à la révision du calendrier électoral.
Il a souligné que l'élaboration dudit calendrier était une prérogative exclusive de la CENI. Selon lui, le calendrier établi par la CENI ne peut être modifié ni par le gouvernement ni par l' Assemblée nationale, encore moins par les partis politique de l' opposition.
A l'Assemblée nationale, la question des contraintes budgétaires a été évoquée le 17 avril au cours des débats qui ont eu lieu entre la majorité présidentielle et l'opposition.
L'opposition a regretté que le gouvernement n'ait pas encore annoncé le plan de décaissement pour tous les scrutins de plus d' un milliard de dollars. Ce faisant, l'opposition veut boycotter le dépôt des candidatures aux élections provinciales.
Lors d'un point de presse animé lundi à Kinshasa, un groupe de leaders politiques a demandé à tous les partis et regroupements politique de l'opposition, aux organisations de la société civile ainsi qu'aux candidats indépendants sur toute l'étendue du territoire national de s'abstenir de toute participation au processus électoral en cours mené par la CENI, en attendant l' issue de la rencontre qu'ils ont sollicitée avec cette institution. Si les opérations se passent dans le délai comme l'a assuré l' abbé Malu Malu, rien ne va arriver. Mais si les retards s' accumulent, que le calendrier n'est pas révisé, que l'argent nécessaire à l'organisation des scrutins n'est pas trouvé, le processus électoral pourrait être bloqué. Fin