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L’ELECTION PRESIDENTIELLE, IL FAUT Y ALLER, ABSOLUMENT !

Togo - Opinions
Réformes, boycott, participation. Depuis cinquante ans les élections sous les Gnassingbé ont été la source de graves dissensions ; dissensions avec le pouvoir en place et dissensions dans l’Opposition.
Toutes ces dissensions n’ont rien qui puisse surprendre. Le Pouvoir n’a jamais voulu faire les réformes et cela, l’Opposition devait le savoir et en tenir compte. Le slogan « Pas de réformes, pas d’élections » est un slogan percutant et erroné qui mettait dans une impasse ; il aurait fallu le corriger dès le début par : « des réformes pour de meilleures élections », ce qui présente l’avantage de laisser les portes ouvertes pour la suite. Une correction au dernier moment ne peut que provoquer des remous. Comme pour les élections législatives, il faut avoir l’intelligence politique nécessaire pour corriger le tir.
Notre passé avec nos expériences nous impose une présence forte dans la compétition électorale. Nous ne devons pas oublier que nous avons affaire à un pouvoir qui prend le Togo pour un royaume. Les élections ? Il aurait aimé s’en passer ou n’en organiser que tous les cent ans. Tout le chaos et les tripatouillages que l’on observe montrent que le régime va aux élections contraint et forcé. Un rite qu’il accomplit à contrecoeur. D’après l’écrivain-journaliste français Pierre Péan( voir son livre Nouvelles Affaires Africaines ), Ali Bongo aurait souhaité, du vivant de son père, que le Gabon soit converti en un royaume et n’aurait pas rencontré d’échos favorables à l’extérieur. Est-ce que le fils d’Eyadéma pense autrement, lui qui, aussitôt papa éteint, arbore l’écharpe présidentielle pour faire savoir aux Togolais que « le (vieux) roi est mort, vive le (jeune) roi ! » ? Avec une telle mentalité, qui peut penser que le souhait de la légitimité populaire est une préoccupation dans l’esprit de Faure Gnassingbé ?
Alors pas de réformes. Aussitôt, beaucoup ont cru bien faire en proposant le boycott, surtout que le fichier électoral n’offre aucune garantie.
L’idée est séduisante mais nous devons savoir qu’il n’y a aucun arbitre extérieur qui viendra juger ce qui se passe au Togo et intimer l’ordre au gouvernement de reprendre l’élection. Sur les 9000 bureaux de vote, si le pouvoir, en l’absence de tous les autres candidats, arrive à récolter 1000 voix sur les 3 500 000 électeurs, il déclarera avoir gagné l’élection. Blaise Compaoré, qui s’y connaît, aimait répéter que « la candidature unique n’a rien d’anti-démocratique ». Au Togo, nos expériences de boycott nous ont instruits. Par exemple, Eyadéma, à la présidentielle de 1998, était battu mais refusa de partir. Conséquence : l’Opposition en colère boycotta les élections législatives qui suivirent et ces élections envoyèrent uniquement des députés RPT à l’Assemblée Nationale .Ces derniers ne trouvèrent rien à faire de mieux que de modifier la Constitution de 1992 massivement votée par le Peuple et d’y supprimer la limitation de mandats et les élections présidentielles à deux tours. La Constitution-RPT trafiquée perdure.
C’était du pain bénit offert à Eyadéma et à ses hommes. Il n’y a rien de bon à tirer du boycott. Prôner le boycott, dans le cas togolais, revient en fait à se mettre objectivement du côté du Pouvoir en place.
Alors que faire, quelle est la voie du salut? Le temps présent exige de faire converger toutes les forces patriotiques pour le changement, pour l’alternance. Une mobilisation tous azimuts en faveur du candidat de la coalition des partis politiques, en faveur du candidat le mieux placé. La question posée n’est pas de savoir si l’on l’aime ou non, ce candidat. Il s’agit, sur un champ de bataille, et en un temps donné, de faire converger toutes les forces disponibles pour opérer une percée décisive. Le régime en place peut, en dehors de Faure, avoir son (ou ses autres) candidat(s) et s’en servir plus tard pour justifier ses fraudes, en parlant d’oppositions très divisées. Peu importe. Ce à quoi il faut viser, c’est de le bousculer, ce régime, de le noyer dans les urnes ; d’être très vigilants pour réduire les fraudes congénitales au RPT-UNIR ; de veiller aux dépouillements et à la rédaction des très précieux procès-verbaux qu’il faut prendre soin de dupliquer et de mettre à l’abri en plusieurs lieux sûrs.
Comme il est de coutume dans les régimes démocratiques, les résultats seront communiqués aux médias au fur et à mesure de leurs obtentions et publiés, sans laisser le temps à une quelconque institution de pervertir la volonté du Peuple. Au Togo, le passé prouve abondamment que ni la CENI ni la Cour Constitutionnelle n’ont été du côté de la vérité des urnes. Qu’est-ce qui pousse Charles Debbasch, alias Koffi Souza au Togo, à vouloir réduire les médias au silence, jusqu’à l’éventuelle contre-vérité des urnes de la Cour Constitutionnelle? Après les scandales de la Fondation Vasarely (où il est question de détournement de fonds) et de l’Université d’Aix-en Provence, la chaleur tropicale aurait-elle rendu brusquement Charles Debbasch vertueux ?
Sur les 9000 bureaux de vote, si nous arrivons à avoir 5000 à 7000 procès-verbaux favorables, alors quel poids pour l’Opposition ! Quelle preuve sous les bras ! Quelle base pour crier VICTOIRE ! Quelle munition pour le changement et l’alternance! Sans attendre les deux CONs ( le CONseil CONstitutionnel ), le Peuple pourra se projeter au 27 AVRIL 1958. Se projeter dans une nouvelle ère de LIBERATION.
Oui ! Toute tentative mérite d’être faite. La libération est possible. Le changement est possible. ESSAYONS !

John SEMUHA
[email protected]
Association des Togolais Libres ( ATOL ).<

Le 20 Avril 2015