Avoir accès à l’eau au Togo, c’est presque un luxe. Même si dans la capitale Lomé, une partie de la population s’approvisionne en grâce à la Togolaise des eaux (Tde), tel n’est pas le cas pour les populations des banlieues et d'autres localités du pays. La seule différence avec les populations de l’intérieur du pays, c’est que dans les banlieues, ce sont des forages un peu plus adaptés qui permettent d'avoir de
l’eau potable.
Plus de 50 ans après les indépendances, il est inadmissible de voir des populations d’un pays comme le Togo, se désalterer dans des retenues d’eau voire des rivières où le bétail s'abreuvent aussi.
Pour se rendre compte du calvaire qu’endurent les populations de l’intérieur du pays , il suffit seulement de quitter la capitale Lomé, la dure réalité vous saute aussitôt aux yeux.
Dans le Togo profond, la situation et les statistiques de desserte en eau sont déplorables. Surtout que ces localités sont très distantes l'unes des autres. L’accès à l’eau du robinet est un rêve presque irréalisable dans ces contrées
Par exemple à Tandjoaré pour ne citer que cette localité, nous avons surpris des habitants au bord d’une rivière presque tarit mais qui puisait ce peu d'eau pour leur maison. A la question de savoir à quoi était destinée cette eau qui de toute évidence était impropre à la consommation,: "C’est de l’eau à boire", nous répond sans ciller dans la langue locale un jeune garçon, élève en classe de 4e dans le collège de la localité. Sévérin, notre guide, natif du milieu, nous servait d’interprète
"Avant de boire cette eau, nous ne faisons rien. Tu vois non, je suis en train de boire. C’est une eau très propre", explique Diane, une jeune fille âgée à peine 16 ans, alliant le geste à la parole. Sans aucune forme de filtration, cette eau que les riverains qualifient de propre ne l’est pourtant pas.
Plus loin à Mango, ce sont des bœufs avec les hommes qui se partage le même point d'eau C'est une course pour savoir lequel des deux accèdera le premier à la source d’eau. Il s’agit d’une grande retenue d’eau mise en place pour permettre aux bétails de s’abreuver pendant les périodes sèches.
Mais, faute d’eau potable et surtout vue la distance qu’il faut parcourir, les hommes ont choisi de partager cette source d’eau avec les bêtes.
C’est une situation qui interpelle les autorités du pays mais aussi les ressortissants de ces localités vivant notamment dans les villes. Il est vrai que ce sont des tâches qui incombent à l’Etat mais, le Togo n’étant pas pour le moment dans la dynamique des élections locales proprement dites, le mieux, c'est que chaque citoyen qui se sent en mesure de faire quelque chose pour sa population, le fasse.
Dans chaque localité, il y a de ces femmes et hommes qui sont immensément riches, mais un tour dans leur localité, pas un seul forage pour permettre à leurs parents d’avoir accès à l’eau potable.
Au Togo, les besoins quotidiens des togolais en eau potable selon les estimations, tourne autour de 77.000 m3 contre 40.000 disponibles actuellement. La capacité devrait passer à 60.000 dès 2015, d’après le ministre Bissoune Nabagou
Le taux de desserte en zone urbaine à l’échelle nationale est de 43% et de 37% en milieu semi-urbain. Ce taux était de 29% il y a 5 ans, les progrès sont donc réels, mais n'impactent pas encore sur le quotidien de tous les togolais.
A T L.
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