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Présidentielle / CAP 2015 : Entre cacophonie et confusion, la machine à perdre en marche.

Togo - Politique
Le processus électoral devant aboutir à l’élection présidentielle de 2015 est déjà dans sa phase opérationnelle avec les opérations de révision des listes électorales, commencées depuis plusieurs jours dans la zone 1 (Grand Lomé, région Maritime, préfectures de Klotto et Agou). Initialement prévues pour prendre fin le lundi, elles ont été prorogées de vingt-heures. Elles se poursuivront jusqu’au 23 février avec l’entrée en lice à partir du 3 février de la zone 2 (région des Plateaux et préfectures de Blitta, de Sotouboua et de Tchamba, région centrale) et du 17 février pour la zone 3 (préfecture de Tchaoudjo et régions de la Kara et des Savanes). Le soutien multiple apporté par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) aux organisations de la société civile et aux institutions impliquées dans le processus vient compléter le dispositif et confirmer l’éminence du scrutin. Pendant ce temps, l’opposition, à l’image du Combat pour l’Alternance Politique en 2015 (Cap 2015) sensé incarner l’alternative, reste miné par des contradictions insolubles.
Alors qu’une délégation du CAP 2015 conduite par son candidat investi à l’élection présidentielle Jean-Pierre FABRE a commencé une tournée dans le nord du pays, c’est le moment que choisit l’inénarrable et irascible Abass KABOUA pour fustiger ce qu’il considère comme une pré campagne. Le président du Mouvement des Républicains Centristes ( MRC) qui a enfin pu tenir un congrès sans produire des résolutions, encore moins une réflexion programmatique, avec des congressistes dont l’appartenance réelle à son mouvement reste douteuse, a au cours d’une conférence de presse, fustigé ses camarades et appelé au boycott du scrutin.
La sortie de ce marginal de la politique togolaise au poids électoral insignifiant qui n’a d’audience que grâce à son trop plein d’activisme médiatique et à sa tendance connue aux invectives et à des « prétendues révélations » sur les personnalités de la majorité, peut s’expliquer. En effet, une participation à l’élection présidentielle lui offrirait moins d’espace ; place étant faite pour des acteurs appelés à développer des thématiques dans le cadre d’une campagne électorale. Prospérant sur des mots d’ordre tenant essentiellement à un contexte de crise ou de tension, il voit donc d’un mauvais œil le terreau sur lequel il prospère, se dérober. D’autres marginaux comme Claude Améganvi, du confidentiel Parti des Travailleurs ainsi que la cohorte d’associations prétendument de défense des droits de l’homme ou encore d’organisations hétéroclites dites de la société civile, sont dans le même schéma.
Cette situation sème donc la cacophonie et la confusion au sein du mouvement et constitue un message démobilisant pour les électeurs et négatif vis-à-vis des observateurs. D’autant plus que l’ANC et son président Jean-Pierre FABRE, ne peuvent se permettre d’être absents dans un scrutin majeur comme l’élection présidentielle, au risque sinon de perdre au minimum leur position de leadership de l’opposition et d’interlocuteur privilégié du pouvoir. Il n’y a pas élection plus indiquée pour mesurer son réel poids électoral mais également rencontrer les Togolais ; ce scrutin constituant un rendez-privilégiévous entre un homme et un peuple. C’est d’ailleurs pour cette raison que la décision pour chaque personnalité ou parti politique de s’effacer derrière un candidat, est d’une certaine gravité avec des conséquences qui peuvent être préjudiciables, qui nécessite donc une vraie réflexion.
Au surplus, l’essence même de CAP 2015 et comme l’indique son nom, est d’être précisément une alliance électorale destinée à compétir pour la présidentielle de cette année et à constituer une alternative. Il est donc curieux que monsieur Kaboua et d’autres s’offusquent de l’inscription de ce regroupement au processus en cours. De fait, il eût fallu rester dans le cadre d’une coalition comme celle du CST (Collectif Sauvons le Togo) s’il s’agissait simplement de militer pour les réformes et tutti quanti, même si ce collectif a vécu, à forcer d’avoir trop tiré sur les ficelles des manifestations tous azimuts et sans objectifs précis
C’est aussi la confirmation non seulement du caractère hétéroclite et sans véritable petit commun dénominateur des « alliés » si ce n’est leur détestation du pouvoir, qui s’avère de plus en plus insuffisant comme moteur de mobilisation. Mais aussi de l’incapacité du leader de l’ANC à tenir ses troupes et à incarner cette figure fédératrice, qui en impose à tous de par sa personnalité et son charisme.
BIS REPITITA:
Comme à chaque élection présidentielle et contrairement aux proclamations qui la précède sauf le cas de 2005 dans un contexte particulier, l’opposition se présentera en rangs dispersés lors du scrutin prochain. L’animosité que se vouent au fond les leaders, le conflit des egos, la défense des intérêts cachés, associés au déficit de projet, pèsent davantage dans la balance que leur volonté de proposer aux Togolais, une autre offre politique. Cette division, précurseur de la chronique d’une défaite annoncée et devenue congénitale, n’est pas le seul handicap que traîne l’opposition. Elle est coutumière de la perte de temps et d’énergie dans des considérations stériles ou des revendications de diversion. De fait, avant chaque scrutin depuis 1990, elle campe des postures radicales sur des sujets, menaçant par exemple de ne pas y participer avant au final d’y prendre part. Ainsi après avoir manqué d’occuper le terrain depuis plusieurs mois, liant la réalisation des réformes à sa participation, CAP 2015 est aujourd’hui contre le boycott et retrouve le Togo profond à…. deux mois du vote. Comme en 2013, où après avoir soutenu mordicus qu’ « il n’y aura pas d’élections au Togo, sinon bonjour les dégâts », l’ANC finira par adhérer au processus, à l’ultime instant. Avec les résultats qu’on sait. L’on comprend donc que devant autant d’incohérence, d’illisibilité dans les stratégies et de mots d’ordre changeants au gré d’on ne sait pas quoi d’ailleurs, les militants les plus téméraires se démobilisent et que les électeurs ne pas répondent pas présents. .