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L'université de Kinshasa sous tension malgré un calme précaire

Congo RDC - Societe
Pour la troisième journée consécutive, la République démocratique du Congo a été mercredi, le théâtre de violences, notamment dans la capitale. Si hier un calme relatif est revenu dans les rues de Kinshasa, l'immense campus universitaire de la capitale, a par contre connu un regain de manifestation.
Depuis, mardi soir jusqu'à mercredi matin, le campus universitaire de Kinshasa a connu un calme précaire. La tension est rapidement remontée dans l'après-midi de mercredi. En cause, une visite du Premier ministre Matata Ponyo. Il est le premier membre du gouvernement à se rendre sur le campus depuis le début des manifestations.

Accueillis par des jets de pierres et des étudiants en colère, le chef du gouvernement congolais n'a pas tenu son discours. Des éléments de la garde républicaine ont été dépêchés sur le campus. Ils ont dégagé les barricades montées par les étudiants sans autres affrontements.

Tire à l'hôpital, trois blessés

Un incident a toutefois été remarqué à l'hôpital général de Kinshasa. Deux militaires de l'armée congolaise ont fait irruption dans le centre de santé et ont tiré en l'air. De source médicale, un bilan fait état de trois blessés.
Cependant, aucune information n'a circulé sur l'identité de ces militaires et la raison pour laquelle ils ont ouvert le feu dans un centre de santé.

Par ailleurs, la capitale fonctionne au ralenti; la plupart des écoles et magasins ont décidé de fermer leurs portes.

Les autorités rassurent

A la mi-journée, André Kimbuta gouverneur de Kinshasa est monté au créneau pour rassurer la population. Il s'est adressé au Kinois à un rond-point du centre-ville. "Il est l'heure de retourner à vos occupations habituelles", a-t-il lancé devant une foule curieuse d'entendre ce qu'il avait à dire. Il a également indiqué que le choix de la rue n'était pas le meilleur moyen pour traiter les problèmes du pays et qu'il existe des instances démocratiques établies pour cela.

Les partenaires occidentaux de la République démocratique du Congo, jouent la carte de la prudence et appellent au calme. La mission de l'ONU au Congo a pour sa part demandé aux protagonistes de "respecter la Constitution et d'éviter tout recours à la violence".

Bilan contradictoire

Face à la recrudescence de la violence dans la capitale et voyant la riposte musclée des forces de l'ordre, l’Église catholique qui a pris position en condamnant toute modification de loi "essentielles" aux échéances électorales prochaines. Elle a demandé aux autorités congolaises de ne pas "tuer" leur peuple.

Pour les statistiques, les autorités communiquent le chiffre de onze morts dont un policier et dix pillards, tandis qu'une organisation des droits de l'Homme parle de vingt-huit morts depuis lundi.