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Justice/Goeh-Akué Adouayi Carlton tué par Issa Samarou en état d’ivresse: L’ancien ministre compte sur des sécurocrates pour noyer le dossier

Togo - Societe
Des PV parallèles de l’accident et un témoin improvisé pour jouer le mauvais role

« Togo, pays à risque », c’est ainsi que le pays serait perçu ailleurs, pour cause du déni de justice dont font preuve les autorités actuelles. Suite à un accident ayant coûté la vie au jeune Goeh-Akué Adouayi Carlton dans la nuit du 27 septembre 2014 et dont des éléments indiquent que l’auteur, Issa Samarou, ancien ministre serait dans un état d’ivresse avancé, le Tribunal de Première instance de Lomé se prépare à « rendre justice ». Mais des investigations font penser qu’en accord avec quelques sécurocrates et certains magistrats, une parente du ministre aurait fait une autre déposition comme étant témoin de l’accident, en complicité avec les trois policiers ayant rédigé les procès-verbaux initiaux. L’âme du jeune Goeh-Akué trouvera-t-elle enfin le repos après que le droit aura été dit ? Rien n’est moins sûr lorsque l’auteur considère cet accident mortel comme « un fait divers courant ».
L’ancien ministre Issa Samarou, un convaincu du parti Unir, est l’homme qui, dans un état d’ivresse patent, a tué le jeune Bachelier Goeh-Akué Adouayi Carlton dans la nuit du 27 septembre 2014 dans un accident de circulation.

Dans un procès-verbal daté du 28 septembre, voici ce que le ministre Samarou déclarait à la Police : « Sur les faits : le samedi 27 septembre 2014 vers 19 heures, j’ai quitté ma ferme à Adéticopé pour me rendre chez moi à Adidogomé. J’étais au volant de ma voiture personnelle TG-5641-AN et je circulais sur la route menant d’Agoè à Adidogomé. Arrivé au carrefour de la douane d’Adidogomé, j’ai remarqué qu’il y avait plusieurs conducteurs de taxi-moto qui me poursuivaient. Arrivé à hauteur du lavage auto REMAR-TOGO, j’ai cogné et renversé un piéton qui traversait la chaussée. Cela s’est passé rapidement. Il est rentré dedans et je ne pouvais rien. Ils ont continué à me poursuivre et j’ai été obligé d’aller me refugier dans le garage REMAR-Togo où il y avait de la lumière. J’ai eu la protection des occupants dudit garage jusqu’à l’arrivée de la Police qui m’a ensuite conduit au Commissariat d’Adidogomé ». A la question de savoir ce qui est arrivé aux deux voitures qu’il a cognées, le ministre a répondu : « Je ne sais rien du tout, j’étais en danger et je voulais sauver ma peau ». Lorsqu’on lui a demandé s’il a bu ce jour, il a répondu : « Non, pas du tout. Je revenais de ma ferme et il n’y a pas de bar là-bas ». Après lecture faite personnellement, l’intéressé persiste et signe avec les policiers l’acte à 8 heures 50 minutes.

A 11 heures 15 minutes et devant les policiers Awesso Passimazoué et Nicabou Djiwani, le père de la victime a déclaré, entre autres, ce qui suit : «…Arrivé au CHU, après quelques secondes, le médecin est ressorti me dire qu’on ne pouvait plus rien faire, car mon fils était déjà mort avant qu’on ne l’emmène. Avec le soutien de mes frères, on a laissé le corps à la morgue. Vu l’état dans lequel se trouvait le conducteur qui a ôté la vie de mon fils, j’ai sollicité l’alcootest chez un grand frère après plusieurs demandes infructueuses dans les pharmacies. Quand on a apporté l’alcootest au Commissariat, le conducteur a refusé de se soumettre au test… Vu l’incohérence de ce conducteur et l’état dans lequel il était, j’insiste sur son état alcoolique lors de l’accident et demande que la justice soit faite. Vu les circonstances de la mort tragique de mon enfant, je porte plainte contre le conducteur de la voiture TG-5641-AN non seulement pour la mort de mon enfant, mais aussi pour la conduite en état d’ivresse, délit de fuite et non assistance à personne en danger. Et vu l’importance du dégât subi par la voiture après le choc, je présume que le conducteur était en excès de vitesse (phares et clignotant avant cassés, pare-brise cassé, pare-choc avant et capot moteur cabossé). Je demande que la justice soit faite ».

Mais quelques jours après ces déclarations du ministre, énormément de choses se seraient produites et qui font penser qu’Issa Samarou est tout sauf un homme de parole. Il nous revient depuis le commissariat d’Adidogome que le ministre aurait pris contact avec un haut gradé de la Gendarmerie pour qu’il use de son poste et le soustraie de la situation dans laquelle il s’est fourré. Or, il est connu au sein de la grande muette que ce haut gradé serait en froid avec son ministre de tutelle dont relève les cas d’accidents de la circulation. C’est ainsi que le haut gradé de la Gendarmerie se serait adressé directement à un autre sécurocrate qui serait entré en contact avec certains magistrats en charge du dossier. La boucle semble bouclée. Il ne restait plus qu’à trouver une personne qui accepterait de témoigner en faveur de l’ancien ministre pour le soustraire des mains de la justice togolaise. Le témoin fut trouvé en la personne d’une parente du ministre qui habiterait sur la rue Mélonkou au quartier Ave Maria, bien que n’ayant pas été témoin de l’accident.

Alors, puisqu’il existe une justice internationale et « une justice à la togolaise », les Togolais assisteront très bientôt au témoignage d’une parente de l’auteur de l’accident ayant été absente le jour du drame. C’est ce qui explique l’interview qu’Issa Samarou a jugé bon d’accorder à un confrère le 1er novembre 2014 et dans laquelle il parle de mysticisme. Nous avons fouillé dans son entourage et appris que le ministre multiplierait les sacrifices et que pour retourner la situation, il ne dormirait plus sur son lit. Tout est mis en œuvre pour « passer par pertes et profits » la mort tragique du jeune Goeh-Akué Carlton. La preuve en est le message que nous avons lu sur son compte Whatsapp le 15 janvier 2015 qu’il a envoyé à une de ses connaissances au sujet de cet accident. Appréciez plutôt et jugez de son degré d’affectation suite à l’accident : «…Cher ami, quel procès ? La vérité toujours au rendez-vous. Suis tranquille, suis dans la projection de l’avenir. Un accident, c’est tous les jours ; si assurance et papiers en règle, le reste, bof ! »

Voilà dans la réalité ce que pense l’ancien ministre Issa Samarou de la mort du jeune Goeh-Akué Carlton dont les parents attendent avec confiance que la justice soit rendue. Mais voilà que ceux qui sont censés montrer la voie de la droiture se trouvent impliqués dans ce dossier. C’est à croire que la mort des jeunes répondrait à des rites méconnus de la masse. Anselme Sinandare, Douti Sinalengue, les deux jeunes fauchés au carrefour GTA, et nous en passons…

Des investisseurs et autres Togolais de la diaspora sont tentés de venir investir au Togo. Mais comment oseraient-ils en sachant qu’en cas de différends ou de problèmes tant dans leurs affaires qu’avec les autorités, il y aurait un parti pris dans les décisions qui seront rendues, le Togo étant un pays où seuls les « faure » gagnent ? Ainsi va et ira la « justice à la togolaise », jusqu’au jour où… Et donc, au vu de cet article, « le Togo est un pays à risque », juridiquement parlant.

Abbé Faria