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Une loi sur la gouvernance des universités suscite une vive polémique

Sénégal - Societe
Des universitaires sénégalais continuent de contester une nouvelle loi sur la gouvernance des universités sénégalaises adoptée le 26 décembre dernier par l' Assemblée nationale du pays.
Les universitaires, craignant de perdre leur autonomie si cette loi entre en vigueur, ont durci leur position en multipliant leurs sorties afin de faire retirer le texte, sinon de le revoir en profondeur.
"Cette loi enlève à l'université toute son autonomie", a déclaré à la presse, le professeur Yankhoba Seydi, responsable du Syndicat des Enseignants, lors d'une marche pacifique organisée ce mercredi à Dakar pour dénoncer la dite loi.
"Nous ne reculerons pas et nous allons vers le dépôt d'un préavis de grève. Nous comptons durcir le ton. Nous ne reculerons pas devant cette volonté de nous enlever notre autonomie", a-t-il ajouté.
Le porte-parole du ministère de l'Enseignement supérieur, Babacar Gueye a pour sa part assuré que son département reste disposé à débattre avec les enseignants des universités des " modalités d'application" de la loi-cadre régissant le fonctionnement des universités publiques.
"Nous allons peut-être revoir les modalités d'application du conseil d'administration, sans revenir sur sa création. Car c'est au niveau des modalités qu'il y a des dysfonctionnements", a expliqué M. Gueye lors d'une conférence de presse.
Plusieurs universitaires se sont eux aussi prononcés mercredi soir sur cette loi en marge d'une conférence publique organisée à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar par le Comité sénégalais des Droits de l'Homme portant sur les franchises universitaires.
Pour le directeur de l'Institut des Droits de l'Homme et de la Paix, le professeur Samba Thiam, si cette loi passe sans retouche, elle risque de faire perdre aux universitaires leur autonomie.
"Apparemment cette loi n'a pas l'assentiment de tous les acteurs de l'Université. Je pense qu'il faut prendre le temps nécessaire pour l'appliquer".
"Je suis pour l'ouverture de l'université aux entreprises pour qu'elles sachent ce qui se fait à l'université. C'est bien tout cela, mais, je dis que l'autonomie des universitaires n'est pas négociable", a ajouté le professeur Thiam, avocat de formation.
Il a plaidé pour une large concertation sur cette loi. "Je ne demande pas qu'elle soit retirée. Je souhaite une large concertation là-dessus. Qu'on ne se précipite pas. Quand il s'agit de réformer, il faut prendre le temps de la réflexion et de la concertation". Pour sa part, l'ancien médiateur de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le professeur Boubacar Diop a estimé qu'avec cette Loi sur la gouvernance universitaire, l'exécutif, le législatif et les universitaires sont "tous interpellés" parce qu'il se "pose un débat de fond, un débat de société, un débat sérieux".
"Aujourd'hui, nous avons réuni ici tous les acteurs. On est en train de discuter. Il me semble que l'essentiel c'est d'avoir un consensus et que l'université continue sa bonne marche", a déclaré de son côté le président du Comité sénégalais des Droits de l' Homme, Alioune Tine.
"Nous demandons à tous les acteurs beaucoup de patience, de tolérance pour qu'on puisse faire marcher l'Université", a conclu M. Tine. Fin