Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 10:37:20 AM Vendredi, 26 Avril 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Mise en détention du gendre de Ben Ali en Tunisie

Tunisie - Societe
Un tribunal de Tunis a condamné mardi 18 novembre l'homme d'affaires Slim Chiboub à six mois de prison pour détention d'armes à feu, le jour même de son retour en Tunisie.
Wissam Saidi, l'un des avocats du gendre de l'ancien Président Zine El Abidine Ben Ali, a déclaré que son client avait été transféré peu après à la prison de Mornaguia, non loin de la capitale.

Chiboub a été emprisonné pour avoir importé et porté une arme de catégorie une, sans licence, a déclaré le porte-parole du tribunal Sofien Slitti. En 2011, le tribunal l'avait condamné par contumace à cinq ans de prison.

Le tribunal a refusé de statuer sur une affaire visant Chiboub pour port d'une arme de catégorie deux sans licence, a-t-il ajouté, affaire pour laquelle il avait déjà été condamné par contumace à un an de prison.

Selon ce porte-parole, les magistrats chargés de l'enquête ont acquitté Chiboub dans quatre dossiers liés à des affaires de corruption. Une interdiction de déplacement lui a cependant été infligée dans deux autres affaires liées à l'exploitation d'un employé public ou semi-public aux fins d'obtenir des avantages illicites, ainsi que pour corruption financière et administrative.

"Il dispose de dix jours pour faire appel de ce jugement", a ajouté Slitti.

Saidi a fait part de sa déception face à la décision du tribunal concernant la mise en détention de son client.

Pour l'autre avocat de Chiboub, Me Mounir Ben Salha, cette décision de placer son client en détention est soudaine et soulève des inquiétudes. Il a estimé que ce dossier était une affaire purement financière et que le tribunal avait déjà décidé de relâcher tous les autres accusés.

"Nous avons été surpris par les mandats d'arrêt lancés dans cette affaire, après que l'équipe de défense se soit préparée à traiter un dossier de contumace", a-t-il expliqué. Il a estimé que "le nom de Slim Chiboub" était à l'origine de l'accusation.

Chiboub, ancien président du club de l'Espérance de Tunis, était arrivé mardi matin à l'aéroport Enfidha de Sousse à bord d'un avion privé en provenance des EAU. C'était sa première visite en Tunisie depuis le renversement de Ben Ali au printemps 2011.

Il a souligné qu'il avait décidé de rentrer dans son pays pour y être jugé après que la justice ait acquis son indépendance.

"J'essaierai de tourner la page pour vivre en paix avec ma famille et au sein de la communauté. Je suis sous le coup d'affaires en cours avec la justice qui doivent être bouclées, et j'accepterai les dispositions de la justice démocratique tunisienne", avait-il déclaré dans un communiqué.

Les Tunisiens avaient demandé qu'il bénéficie d'un procès équitable, loin de toute pression, et hors de toute considération concernant les noms des accusés.

Pour Hatem Gharsalli, étudiant en droit, le procès de Chiboub constituait un test de l'indépendance et de l'intégrité de la justice après la révolution tunisienne.

"Nous attendons que soient ouverts tous les dossiers dans lesquels Chiboub a été accusé, puis nous verrons alors à quelle peine il sera condamné, pour évaluer l'équité de la justice", a-t-il expliqué.

Son collègue Nesrine Azzouz a pour sa part ajouté : "Cette personne devrait être tenue pour responsable pour les actes commis, conformément à la loi et sans aucune ingérence politique, afin de montrer que la justice est indépendante et que tous les citoyens sont égaux devant la loi."