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Candidature unique de l’opposition: Le jeu trouble joué par certains leaders en mission

Togo - Politique
Tout sauf Fabre, le mot d’ordre des caisses de résonance du pouvoir
Jean-Pierre Fabre

Faire front commun contre le pouvoir en place et présenter une candidature commune, telle semblait être la réponse trouvée par l’opposition au verrouillage ostentatoire du processus. Connaissant les ego et les calculs politiciens de ses leaders, nombre de Togolais avaient parié sur l’échec du conclave ouvert par le Collectif « Sauvons le Togo » et la Coalition Arc-en-ciel. C’est un secret de Polichinelle, la dynamique connaît de sérieux bouleversements depuis quelque temps. Mais la dernière, c’est le jeu bien trouble joué par certains leaders qui mènent actuellement des actions solitaires bien suspectes, loin des yeux et des oreilles indiscrets.

Yawovi Agboyibo, un opposant officiel à l’union

Ce n’est plus un secret. Au-delà d’être président d’honneur du Comité d’action pour le renouveau (Car), YawoviAgboyibo est aussi l’opposant premier à l’union que tentent de sceller le Collectif « Sauvons le Togo » et la Coalition Arc-en-ciel qui ont ouvert à cette fin un conclave depuis la fin juillet. On l’a relevé plus d’une fois et d’autres organes aussi y sont revenus, l’ancien patron du parti des « déshérités » mise sur un échec du conclave et une mésentente Fabre-Apévon autour du choix du candidat unique pour se présenter en alternative. Et à défaut d’agir lui-même directement, il fait jouer le jeu à certaines associations fantoches comme les fameux « Jeunes Libéraux Républicains (JLR) » qui ont entre-temps sorti un communiqué sur le conclave et dans lequel un travail de sape a été fait. Ou à son très zélé homme de main (sic) et assez volubile au sein du Car – suivez lesregards.

Ces ambitions autrefois secrètes sont aujourd’hui ostentatoires, et l’intéressé lui-même ne s’en cache plus. Ces desseins sont même sources de divergences au sein de sa propre formation politique. Au-delà des sourires, le Bélier noir n’adouberait pas le choix de Me DodjiApévon comme candidat de la Coalition Arc-en-ciel pour la candidature unique de l’opposition. Beaucoup s’accordent à dire qu’il a réussi à semer le bordel au sein de la Coalition Arc-en-ciel. Un euphémisme pour ne pas avouer qu’il l’a fait imploser.

Selon une source proche du pouvoir, Me Agboyibo est décidé à saborder toutes les initiatives en cours au profit du « fils de la nation ». « Il est payé pour ça », confie cette source. Il nous revient que tout récemment, l’ancien Premier ministre aurait demandé à rencontrer Faure Gnassingbé. Pour quoi faire ? A chacun de répondre à cette question. Mais pour montrer qu’il a une emprise sur ces opposants qu’il manipule à sa guise, le chef de l’Etat aurait appelé Me DodjiApévon pour lui demander s’il était au courant de l’audience sollicitée par son président d’honneur. Une démarche du « Prince » qui a mis le Bélier noir dans tous ses états.

Tchassona Traoré, un retrait bien suspect

Ils étaient sept (07) formations jusqu’à une époque récente à former la Coalition Arc-en-ciel. Mais depuis une dizaine de jours, elle a perdu une de ses couleurs. Le Mouvement citoyen pour la démocratie (Mcd) s’est retiré (provisoirement) du mouvement, et ils ne sont plus que six (06) partis là-dedans. La cause, le choix de Me DodjiApévon à la candidature unique de l’opposition.

En effet, bien que tout se soit déroulé au cours d’une séance plénière le 27 juillet où étaient bien présentes toutes les sensibilités, le choix de Me DodjiApévon a suscité des remous. Les leaders les plus virulents dans cette contestation auront été Me Tchassona Traoré du Mcd et BassabiKagbara du Parti démocratique panafricain (Pdp) qui ont remis en cause la régularité de cette désignation. C’était déjà assez désolant de voir le président-même de la Coalition entrer dans cette polémique, avec des mots assez tranchés. Mais il avait semblé donner l’espoir d’un règlement imminent de ces divergenceset promis l’organisation rapide d’une réunion à cette fin. Mais depuis pratiquement un mois, cette fameuse rencontre n’a pas eu lieu. En tout cas, les tensions n’ont pas été apaisées et se sont au contraire exacerbées au point d’entrainer le retrait du Mcd de la Coalition.

La légitimité de ce retrait justement est bien en question. Au regard de l’enjeu énorme du scrutin de 2015 et de la dynamique initiée par les deux regroupements phares de l’opposition, les parties prenantes étaient bien appelées à transcender les écueils mineurs – le différend autour du choix de Me Apévon en est un – et faire des sacrifices. Mais Tchassona Traoré aura claqué la porte à la toute première épreuve. De là à penser qu’il nourrissait des envies réelles d’être ce candidat de la Coalition à la candidature unique de l’opposition, le pas est vite franchi. Certaines sources parlent même d’un sabotage. Et ce que le commun des citoyens ignore, c’est que le leader du Mcd fait partie, avec BassabiKagbara, des partisans d’une conception assez régionaliste et tribaliste du pouvoir et l’auraient assez exprimée lors des discussions internes préalables au choix du porte-flambeau de la Coalition.

Ce retrait a l’effet de consacrer la discorde au sein de la Coalition Arc-en-ciel, et surtout de compromettre la dynamique unitaire et le choix d’un candidat unique de l’opposition. Ce qu’il faut d’ores et déjà présager, c’est que le Mcd ne se retrouve pas dans le choix éventuel de ce candidat unique qui sera désigné au forceps par les deux regroupements de l’opposition et que Me Tchassona Traoré, et peut-être même BassabiKagbara, décident de déposer aussi leurs candidatures. Ce retrait est loin d’être fortuit.« Candidature unique et agitations puériles à la Coalition Arc-en-ciel : Un complot téléguidé depuis le sérail contre Jean-Pierre Fabre ? », écrivions-nous dans la parution N°1761 du 18 août 2014.

Le jeu trouble d’un leader au Cst

Dans cette mauvaise passe traversée par l’opposition, c’est une des deux parties en conclave qui en est visiblement responsable. Il s’agit de la Coalition Arc-en-ciel, et nommément des leaders de certaines entités qui ont des feuilles de route secrètes et n’ont donc aucun intérêt à ce que les deux regroupements s’entendent comme larrons en foire. Le Collectif « Sauvons le Togo » donnait l’impression d’une certaine sérénité et d’être soudé autour de Jean-Pierre Fabre qui fait figure de candidat naturel du regroupement et même de l’opposition. On croyait être loin de ces petits calculs empreints d’hypocrisie manifestes au sein de la Coalition qui voient des leaders jalouser le choix logique du candidat venant du parti le plus représentatif. Mais derrière les apparences, se cachent aussi des desseins inavoués qui commencent à se faire jour.

Le leader de l’un de ses partis membres – nous taisons pour l’instant le nom – aurait entrepris récemment une bien curieuse descente sur le terrain. Rien de mal a priori. Sauf qu’ici, il nous revient que le concerné serait plutôt allé à la rencontre des frères et sœurs de son ethnie et leur aurait confié, loin des yeux et des oreilles indiscrets, qu’il serait candidat à la présidentielle de 2015. On le voit bien, le leader en question voudrait (aussi) jouer sur la fibre régionaliste et tribaliste – son ethnie d’origine serait numériquement assez importante au Togo. S’il a peut-être le plein droit de candidater, il faut relever que cela fait simplement désordre qu’on assiste à de pareilles initiatives au moment même où l’opposition est dans une dynamique unitaire et cherche à présenter un candidat unique pour contrer efficacement le pouvoir et réaliser l’alternance tant espérée en 2015. Les indiscrétions parlent simplement d’un homme instrumentalisé pour semer du bordel au sein du Cst qui paraissait serein jusque-là, ce qui inquiétait le pouvoir, et ainsi saper au finish la dynamique unitaire de l’opposition.

Tout sauf Jean-Pierre Fabre, le crédo des JMP

Tel semble être le mot d’ordre des JMP (Journalistes en mission pour le pouvoir), aussi parties prenantes du complot grandeur nature contre l’alternance. A côté des acteurs politiques qui, eux, doivent s’employer à casser la dynamique et déposer le moment venu leurs candidatures afin d’émietter les voix de l’opposition, ces professionnels des médias et autres caisses de résonance du pouvoir ont pour rôle de démonter la candidature de Jean-Pierre Fabre qui, quoi qu’on dise, fait figure d’épouvantail pour le pouvoir. C’est une question de logique, car son parti, l’Alliance nationale pour le changement (Anc) est le plus représentatif de l’opposition, donc à même de se prévaloir d’une base électorale pouvant inquiéter le candidat du pouvoir. Dénier cette réalité ne serait que faire preuve d’hypocrisie et de mauvaise foi.

C’est justement la tâche qui est confiée au syndicat des journalistes en mission pour le pouvoir, bien missionnés pour casser la candidature de Fabre et démontrer qu’il n’est pas le candidat idéal pouvant permettre à l’opposition de réaliser l’alternance en 2015. Obnubilés par cette mission à eux confiée, tous les coups sont bons, l’essentiel étant de le peindre en noir. Pour une simple conférence de presse sur un rapport sur les flux illicites établi par une Ong américaine, GFI, que le plus arriéré des Togolais devrait comprendre et qu’il s’est juste employé à rapporter et commenter, même les prolétaires de l’instruction dans la corporation qui ne sont pas arrivés à arracher un simple DEUG au campus et qui ont tenté de se rattraper en prenant des raccourcis, en vain, ont trouvé belle l’occasion de s’en prendre à l’intellect de l’homme qui a pourtant enseigné un ancien Premier ministre togolais à l’Université de Lomé ; oubliant de dire si leur champion – suivez les regards – a même une fois fait un cours de répétition. Et curieusement, ces JMP ne nomment pas jusqu’à présent ce candidat idéal. Il faut le constater, de curieux sondages sont publiés ces derniers temps et font du Fils du Père vainqueur sur toute la ligne. Et plus cocasse, le candidat du parti de l’opposition le plus populaire au Togo et qui draine des populations du Sud au Nord est donné comme bien loin derrière l’opposant saisonnier – suivez les regards – qui n’a même pas de base électorale. Et certains leaders de l’opposition développent aussi cette argutie dans certains couloirs et n’hésiteront sans doute pas à le faire sur la place publique le moment venu. Les ennemis de l’alternance sont nombreux, mais à divers niveaux.

Tino Kossi