Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 1:26:11 AM Samedi, 27 Avril 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Les drames du leadership africain : Le rôle d’un dirigeant conscient

 Le dirigeant conscient n’accède pas au pouvoir de façon inopinée. Il s’y prépare des années durant et lorsqu’il y arrive il nourrit une volonté inébranlable pour servir les Siens, rien que leurs intérêts. Hautement sage et humble, il possède des qualités morales exemplaires. Il ne vit que pour le peuple à l’égard de qui il maintient généralement une attitude de bénévolence. In concreto, il se peóccupe du bien général de ses concitoyens. Il devrait donc aimer son peuple profondement, être constamment à son écoute et lui renouveller sans cesse son capital de sympathie. Il devrait également et régulièrement faire un examin de conscience et soupeser ses actions dans le but de respecter pour toujours les voeux de son peuple. C’est ici que le proverbe chinois <> trouve son importance. Pour cela, il demeure sensible à l’opinion populaire et espionne dans un sens positif ses concitoyens pour ajuster et réajuster son plan de travail à tout moment. Aussi dans le but d’entretenir de liens solides avec ses concitoyens, il devrait le plus souvent informer ses concitoyens via par exemple des conférences de presse. Il serait souhaitable qu’il sillonne de temps en temps le pays pour se rendre personnellement compte de leurs difficultés. Étant le Président de tous les citoyens, c’est un rassembleur qui ne peut donc pas pratiquer les divisions ethniques. Le bon sens commande qu’il accepte le débat contradictoire. Ainsi, les critiques des partis d’opposition devraient utilement servir de baromètre pour la gouvernance du pays.

On ne peut s’empêcher de souligner que le dirigeant est à la tête d’une armée nationale et donc pas une armée tribale indisciplinée qui prend les citoyens en otage. Il devrait avoir une vision pour son pays et pourquoi pas nourir de grandes ambitions qui tiennent néanmoins compte des possibilités du pays. Au demeurant, il ne devrait ni gouverner avec un style autoritaire ni sombrer dans des actvités qui lui ôtent tout respect en tant que homme d’Etat comme par exemple courtiser les femmes d’autrui et enceinter les jeunes filles sans honte comme nous sommes habitués depuis des décennies. Ses décisions doivent faire l’objet d’un compromis ou précéder des consultations préables avec son conseil d’experts. La corruption étant absolument hors question pour lui, il ne corrompt ni ne distribue des prébendes. Dans cette optique, il pourrait remettre en question la déclaration de l’historien Anglais Lord Acton qui selon laquelle << le pouvoir tend à corrompre et le pouvoir absolu corrompt absolument >>. Adepte de la transparence, il est tenu d’afficher sur tous les plans des comportements exemplaires et honorables qui donc incitent les autres à l’imiter. C’est ici même qu’il y a lieu de souligner l’importance que revêt la confiance quand les citoyens ont un leadership éclairé et non corrompu. À titre d’exemple, ils pourraient remplir facilement leurs obligations notamment celle de payer des taxes lorsqu’ils ont la conviction qu’elles serviront à des projets au bénéfice de la nation tout entière. De même, ils maintiendraient leur argent dans les banques du pays.

Dans ses relations avec l’étranger, les qualités requises sont notamment la franchise et la clairvoyance. Il devrait non seulement à la fois plaider et défendre la cause de son peuple et dire non quand il faut mais aussi rappeler aux dirigeants étrangers ce pourqoui il est élu et qu’il n’est pas désireux de servir des intérêts qui nuisent à son peuple. Néanmoins discipliné, il reste un fin diplomate, vigilent et intelligent qui a une grande capacité de convaincre. Dans sa lutte pour la justice, il ne devrait pas se lancer dans le populisme ni insulter les autres Chefs-d’Etat évitant par là d’attirer inutilement sur lui des inimitiés et courroux. Son véritable arme c’est son habilité de persuasion. Sa qualité de clairvoyance devrait aussi l’aider à capter rapidement la psychologie des autres dirigeants, anticiper leurs objectifs pour prendre des décisions saluantes pour son peuple. Quand il va à l’étranger et en dehors des réceptions et des diners de gala, c’est notamment pour se documenter des réalisations et merveilles d’autres peuples qui pourraient se révéler utiles pour son pays. D’ailleurs, il devrait choisir des Présidents amis qui poursuivent le même combat que lui et éviter que cela soit trop visiblement perçu et pour ne pas attiser la haine des Présidents peu recommandables connus pour leur cupidité, arrogance et cynisme. Tous ensembles, ils doivent non seulement se visiter pour se parler et discuter de leurs stratégies communes mais aussi se soutenir les uns les autres dans leur combat dans l’interêt de leurs peuples. Comme l’aimant attire le fer, il devrait aussi s’entourer d’hommes et femmes possedant une éthique solide; sa clairvoyance étant ici aussi une arme lui permettant d’extirper très tôt ceux parmi eux qui ne poursuivent que des intérêts égoïtes. Il devrait également rayonner autorité en ce sens que les "madu madu" n’interprétent pas son ouverture d’esprit comme un feu vert à leurs activités mafieuses. Avertissons dans le sens de Charles Baudelaire qui disait quelle est l’utilité de décorer un homme qui a du mérite, que les flatteries avec les prix étrangers, l’octroi des diplômes étrangers tels des doctorats Causa Honoris ne doivent négativement influer sur ses décisions patriotiques. Enfin, il doit aussi rappeler à ses pairs africains la nécessité d’application des accords régionaux qui sont souvent restés lettre morte.

Conclusion générale (1)

Oui, le constat est amer, l’Afrique notamment francophone vit des drames de leadership. Et il n’y a pas un drame plus atroce qui peut frapper un peuple lorsqu’il est injustement empêché de choisir librement ses dirigeants. Encore que ceux-ci aliénés et peu soucieux de son bien font allegeance à d’autres forces étrangères. Les dirigeants d’Afrique sont dans leur insu dans la logique des puissances colonialistes et impérialistes plus clairvoyantes et qui ont pour préoccupation majeure en un mot leur survie. C’est aussi un problème de répartition des ressources minières et énergétiques sur cette terre. Par la science, l’organisation et le travail en réseaux, les pays occidentaux sont capables de prouesses techniques incroyables mais à part le charbon, leur sol est pauvre en ressources clé qu’ils ne peuvent pas créer et qui se trouvent ailleurs notamment en Afrique. En outre, ce sont des peuples guerriers et belliqueux qui se se sont fait la guerre (2) entre eux pendant des siècles toujours pour le contrôle des richesses des uns et des autres formant et cassant des coalitions entre eux au gré des circonstances et sous la pression des intérêts nationaux. Ils ont amassé de grandes expériences historiques qu’ils ne font qu’appliquer par la ruse aux pauvres pays d’Afrique. De l’autre côté, les dirigeants africains manquant cruellement de clairvoyance et de grandeur d’esprit ont par contre d’autres priorités l’extrême cupidité, le jeu au chef, l’honneur, la jouissance immédiate des délices du pouvoir sans penser à l’avenir de leurs pays. Ces caractéristiques et motifs bas ont malheureusement servi d’encouragements aux pratiques européennes d’asservicement de nos peuples. Comme un troupeau de moutons errant autour d’un marigot et mourant de soif, on dirait un diable jaloux des immenses richesses de l’Africain lui aurait retenu un quelconque savoir vital qui lui aurait permis de vivre peinard chez lui.

Ceci étant, le pouvoir est d’abord perçu en Afrique comme source d’enrichissement personnel et de son clan voire une bénédiction divine pour le dirigeant, sa famille et de surcroît son ethnie. Par ignorance, les dirigeants croient se démarquer de leurs peuples pour vouloir se hisser de façon désespérée au même niveau que leurs pairs occidentaux. Mais la différence reste très visible. Ni le président français et même ni un simple citoyen Européen ne va quitter volontiers son pays pour se rendre dans un hôpital d’un quelconque pays de la zone francophone d’Afrique pour se faire soigner. Les dirigeants occidentaux notamment français sont en effet au service de leurs pays mais refusent par fantasmes racistes et par crainte de la perte éventuelle de leurs intérêts économiques, de voir les peuples africains choisir librement ceux les meilleurs qu’ils pensent les gouverner. Ils peuvent être aussi corrompus mais ils assurent que l’administration publique fonctionne; que les fonctionaires gagnent regulièrement leurs salaires; que les étudiants obtiennent regulièrement leurs bourses; qu’il y ait un minimum d’ordre partout dans le pays. Ils ont donc un amour pour leur patrie et sont animés par le désir de servir leurs peuples. Ainsi, le chef de l’Etat français ne se laisserait jamais donner des ordres ou se faire professer des conseils qui iraient à l’encontre des intérêts de ses concitoyens. Quant aux nôtres, ils sont purement aux antipodes des dirigeants occidentaux. D’ailleurs ils ne sont pas à la hauteur de leur tâche, celle de poser les bases industrielles de leurs pays pour permettre le décollage économique, réduire les inégalités sociales tout en guarantissant un minimum de prospérité à leurs concitoyens. Ils ont beau amasser de l’argent et acheter des chateaux en Europe ou en Amérique, ils demeurent et demeureront des Nègres comme leurs autres frères de couleur dans la conscience de l’homme Blanc. Combien semble -t- il important de répéter et de répéter que c’est l’intérêt qui guide les comportements européens face aux roitelets nègres. Hormis les services protocollaires et "Mr. le Président" qu’on leur prononce pour les flatter et qui les fait naivement croire qu’ils sont au zénith de la gloire, ils sont plutôt perçus par leurs pairs Occidentaux comme des personnalités naїves, comiques, peu conscientes et manquant lourdement d’expériences. Et les exemples abondent pour justifier ceci. Le feu Mobutu a beau être le chouchou des Occidentaux et particulièrement des Américains qui utilisaient son pays pour destabiliser l’Angola de Do Santos, aucun dirigeant Occidental n’a été à ses obsèques. D’ailleurs, ce n’était autrement pour le poète intéllectuel et academicien Senghor aussi brillant fût -t- il et ceci au grand dam des Sénégalais. Qu’a -t-on fait du feu Angolais Jonas Savimbi lorsque les Occidentaux à la fin du conflit est-ouest n’avaient plus besoin de son service c’est à dire celui d’empêcher la propagation du communisme en Afrique australe. Lorsqu’à la fin de la guerre froide les intérêts occidentaux ont changé de camp avec Do Santos qui pouvait mettre son pétrole à la disposition de leurs marchés, ce fut la fin de leur collusion avec Savimbi qui aussitôt devenu encombrant, était livré à la liquidation physique pure. Une fois encore, les dirigeants occidentaux ont une approche plus pragmatique des relations entre États et toute leur politique est dictée par des intérêts. Les despotes africains sont aimés par leurs pairs occidentaux non pas parce qu’ils sont Présidents mais pour les services qu’ils leur rendent au détriment de leurs peuples. Ainsi, il n’y a rien d’illogique que dèsqu’ils ne sont plus en mesure de rendre ces services ou dèsqu’on trouverait un autre qui pourrait mieux les rendre, on les laisse tomber comme un sac de pommes de terre. Généralement manquant de fierté, les dirigeants africains notamment francophones ne laissent aucun héritage digne d’hommes d’Etat pour les générations futures. C’est plutôt en lettres de sang que leur histoire est retenue.

Après tant d’horreurs indicibles, l’heure doit être au changement. Oui l’Afrique doit renaître! Oui elle peut renaître! Oui elle veut renaître! Ce ne sont pas les jérémiades pour une quelconque égalité raciale qui changeront la perception de l’homme blanc de l’homme noir . Ce n’est ni l’assistenat sous cette forme perverse et cynique qui libérerait les Africains des cercles vicieux du sous-dévelopement. Non, c’est plutôt notre capacité à rassembler nos efforts pour être véritablement indépendants, à gérer notre autonomie, à réorganiser et restructurer nos économies, à produire, à mobiliser l’intelligence pour faire des prouesses dans la biologie, la science et la technique. Ce ne sont pas des qualités réservées à une race spécifique, la race noire en tant que partie intégrante de l’humanité peut changer le cours des évenemnents, si elle se réveille et croit en elle-même. Le plus tôt sera le mieux!

Par Kofi Asike, Vienne (Autriche), le 20 Novembre 2006.

----
1. Conclusion pour tout le sujet (les drames du leadership africain).
2. Voir mon prochain article intitulé " La question du nucléaire iranien et l’état de défense militaire en Afrique"


3. Albert Einstein, le grand physicien nucléaire nous avertit << It is easier to split an atom than to break a preconception >>