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LE FEUILLETON - On a dansé « l’adjogbo » sur les avenues de Francfort

Sport
Mondial 2006
 Malgré la défaite face à la Corée du Sud, les supporteurs togolais ont animé comme il se doit le centre de Francfort. Fiers d’être Africains, fiers d’être à la Coupe du monde, ils ont dansé jusqu’à épuisement « l’adjogbo », une danse vaudou très célèbre chez eux.
Parmi cette bande colorée et joyeuse, souvent habillée couleur locale, rares étaient néanmoins ceux qui venaient de Lomé, la capitale togolaise. La plupart habite déjà en Allemagne ou est venue de France.
Seules les élites ont pu se permettre de s’offrir le billet d’avion. C’est le cas de la famille Agboli. Madame, médecin à l’OMS (Organisation mondiale de la santé), et monsieur, directeur de l’institut agronomique du Togo, ont ainsi emmené leurs deux filles et leur fils pour deux semaines en Allemagne. « On prépare ce voyage depuis près d’un an déjà, explique Luc Agboli. Pour nous, c’est un événement historique. Et je souhaite que ce soir les Allemands boivent des litres de bière à la victoire des Éperviers. »

Le folklore fait recette

Pendant que monsieur répond aux questions, madame est quant à elle face aux caméras d’une télévision ukrainienne. Et le journaliste n’est pas près de lâcher sa proie, car madame Lisa Agboli, qui a fait ses études de médecine à Moscou, répond en Russe, une aubaine.
Le folklore togolais fait recette, ce ne sont pas les joueurs de percussions qui diront le contraire, eux qui se retrouvèrent sous le crépitement des appareils photo. Soudain, au milieu d’une joyeuse bande de supporteurs surgit un maillot du LOSC, floqué du nom de Olufade dans le dos.
« Olufade est mon cousin, c’est lui qui m’a donné ce maillot lorsqu’il jouait à Lille. C’est aussi lui qui m’a donné des places pour le match », explique Franck, qui a fait le trajet spécialement depuis Goussainville, en banlieue parisienne.
Une tape dans la main, un cri de ralliement, et voilà les Togolais qui font le spectacle devant une foule sous le charme. Pendant la Coupe du monde, certaines nations ne font pas le spectacle que sur le terrain.t

STÉPHANE CARPENTIER