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Les différents types de prostatite

CHRONIQUE - Santé, sexualité
 La prostatite est une inflammation de la prostate qui touche les hommes jeunes. Cette inflammation est à l’origine de 2 millions de consultations, chaque année en France. Des causes aux différentes formes, découvrez l’essentiel sur ce trouble masculin.

Représentant 9 % des consultations en urologie et de 1 % des visites chez le généraliste, les prostatites sont loin d’être rares.

Une inflammation de la prostate

Contrairement aux autres maladies de la prostate, les prostatites touchent plus fréquemment les hommes jeunes. On peut supposer que cette caractéristique vient du fait qu’ils ont plus fréquemment des rapports sexuels avec de multiples partenaires, mais rien n’est vraiment prouvé et l’on ne peut pas scientifiquement l’expliquer.

Derrière le terme de "prostatite" se cachent essentiellement deux grands types d’affection :

La prostatite aiguë, provoquée le plus souvent par une atteinte bactérienne, qui entraîne une forte fièvre et des signes urinaires ;
La prostatite chronique, à l’origine de douleurs pelviennes récurrentes et plus diffuses. Elle peut être bactérienne ou non bactérienne.

Chacune de ces formes présente des causes, des symptômes et des traitements propres, que nous détaille le Dr Patrick Coloby de l’Hôpital René Dubos (Pontoise).

La prostatite aiguë, une infection à ne pas négliger

A l’instar des cystites chez la femme, les prostatites aiguës traduisent le plus souvent une infection bactérienne, le plus fréquemment des bactéries d’origine intestinale. Mais la fréquence de ces infections masculines reste moins importante, car l’urètre, chez l’homme, est plus long que chez la femme. Certaines pratiques sexuelles (rapports anaux), des anomalies acquises ou congénitales de l’appareil urinaire (rétrécissement ou obstruction de l’urètre, anomalie de la vessie,...), des manœuvres instrumentales urologiques (biopsie de prostate, fibroscopie, sondage urinaire) peuvent favoriser ces prostatites.

"Les symptômes sont les mêmes que pour un syndrome grippal, associés à des signes urinaires : une fièvre importante (39°C) avec des frissons, accompagnés de douleurs ou de brûlures à la miction, d’envies plus fréquentes, d’une gêne voire d’une douleur au niveau du périnée" déclare le Dr Patrick Coloby.

Outre ces symptômes, le diagnostic repose sur la palpation de la prostate qui est douloureuse et éventuellement la présence d’urines troubles. Des examens complémentaires peuvent éventuellement chercher à identifier les germes concernés (examen cytobactériologique des urines - ECBU -, prélèvements urétraux…).

L’absence de traitement peut conduire à des complications qu’il ne faut pas négliger. Selon le Dr Coloby, "c’est une urgence médicale dans la mesure où il s’agit de l’infection d’un tissu. Si on ne la traite pas rapidement on s’expose à des complications, un abcès de la prostate, voire une septicémie". Le traitement repose essentiellement sur des antibiotiques pendant 3 ou 4 semaines. "Après le traitement de l’épisode infectieux, il est utile de faire un bilan à la recherche d’une cause favorisante et notamment d’une anomalie acquise ou congénitale de l’appareil urinaire, permettant ainsi d’éviter ou de diminuer le risque de récidive" précise le Dr Coloby.

La prostatite chronique reste plus mystérieuses

Les symptômes de la prostatite chronique sont moins spécifiques : gêne ou douleur périnéale, qui irradie dans les bourses ou dans la verge. Autant de signes qui peuvent angoisser le patient. Selon le Dr Coloby, "Devant la constatation de ces douleurs pelviennes, la première question à se poser est de savoir s’il s’agit d’une prostatite chronique bactérienne ou d’une prostatite chronique non bactérienne. Pour le savoir, on fait des prélèvements de sperme et d’urine, ou de sécrétions prostatiques après massage prostatique".

Le traitement des prostatites chroniques bactériennes est la prise d’antibiotiques pendant 8 semaines au terme desquelles, une guérison peut être obtenue. Mais si aucun germe n’est détecté, l’inflammation reste en partie mystérieuse. On soupçonne généralement une mauvaise coordination entre la vessie et le sphincter urinaire ou les fibres musculaires de l’urètre, l’influence du stress sur le tonus musculaire…

Il est important, dans les deux cas, de prendre le temps de parler avec le médecin pour tenter de déterminer ensemble quels sont les facteurs en cause (facteurs urinaires, alimentaires, sexuels, influence du stress, de la pratique sportive, notamment du vélo) dans le déclenchement des douleurs. La prescription d’alpha-bloquants (Dysalfa ® , Hytrine ® , Xatral ® par exemple) qui permettent une amélioration de la miction donne parfois de bons résultats, en cas d’inflammation. Les anti-inflammatoires et les antalgiques soulagent, les thérapies contre le stress ont prouvé qu’elles donnaient de bons résultats. À chaque patient son traitement, à discuter ensemble et longtemps avec l’urologue.

Face à ces inflammations de la prostate, il est d’usage de supprimer les boissons alcoolisées (la bière en particulier), les boissons gazeuses, les plats épicés, le thé ou le café et d’éviter la pratique du vélo.

David Bême

Source : conférence de presse journée nationale de la prostate 8 septembre 2005