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rencontre entre Faure Gnassingbé et Gilchrist Olympio à Rome

Togo - Politique
 Le président du Togo Faure Gnassingbé et le chef historique de l'opposition en exil Gilchrist Olympio sont convenus au cours d'une rencontre jeudi à Rome de "condamner et d'arrêter la violence" au Togo, a annoncé vendredi la communauté de Sant'Egidio.


Selon un communiqué de Sant'Egidio, MM. Gnassingbé et Olympio, président de l'Union des Forces du Changement (UFC) "sont convenus de condamner et d'arrêter la violence, d'où qu'elle vienne" et "de libérer les prisonniers d'opinion arrêtés en marge du processus électoral" présidentiel du 24 avril.

Au cours de ce scrutin contesté par l'opposition, Faure Gnassingbé, fils du président défunt Gnassingbé Eyadéma, avait été élu président du Togo, après 38 ans de pouvoir absolu exercés par son père, décédé le 5 février dernier.

"Faure Gnassingbé et Gilchrist Olympio ont eu plusieurs entretiens pendant deux jours (mercredi et jeudi), parfois en tête à tête, mais le plus important est qu'ils ont promis de reprendre des contacts à Rome à partir de septembre par l'intermédiaire de leurs délégations respectives", a expliqué à l'AFP le responsable des relations internationales de Sant'Egidio, Mario Giro.

"Cela représente le début d'une négociation entre les deux parties qui manque depuis toujours, et c'est la condition essentielle pour sortir de la crise", a-t-il ajouté.

Interrogé sur d'éventuelles avancées concernant la participation de l'opposition à un gouvernement d'union nationale, Mario Giro a répondu que les deux responsables devaient "encore poursuivre leurs discussions sur ce point".

M. Gnassingbé avait lancé l'idée d'un gouvernement d'union nationale avant la présidentielle, mais aucune solution n'a été trouvée depuis, malgré un sommet le 19 mai à Abuja (Nigeria) qui a réuni pouvoir et opposition sous l'égide de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) et de l'Union africaine (UA).

Un conseiller de M. Olympio, Eric Armerding, a déclaré vendredi à Paris à l'AFP que cette rencontre visait principalement à "ouvrir le dialogue" pour "la mise en place d'un cadre favorable" à l'organisation d'élections législatives sous l'égide de l'Union européenne.

Des violences avaient éclaté dans le petit pays d'Afrique de l'Ouest lors de la présidentielle du 24 avril et après l'annonce de la victoire de Faure Gnassingbé. Des manifestations avaient été durement réprimées.

La Ligue togolaise des droits de l'Homme avait avancé un bilan provisoire de 811 morts le 13 mai dernier. Le Mouvement togolais de défense des libertés et des droits de l'Homme (MTDLDH, proche du pouvoir) a évoqué jeudi à l'AFP le chiffre "de 105 morts sur l'ensemble du territoire national".

Faure Gnassingbé et Gilchrist Olympio se sont également entendus pour "appeler au retour des réfugiés et oeuvrer ensemble pour inviter la communauté internationale à en soutenir le retour", selon le communiqué de Sant'Egidio.

Plus de 22.500 Togolais se sont réfugiés au Bénin voisin à la suite des violences qui ont émaillé le scrutin présidentiel selon le Haut Commissariat pour les Réfugiés de l'Onu. Amnesty International a estimé à plus de 30.000 les réfugiés au Bénin et au Ghana, autre pays limitrophe du Togo.

La communauté de Sant'Egidio, association laïque proche du Vatican, est active dans la capitale italienne depuis 1968 mais s'est également distinguée à l'étranger, notamment en Afrique, en menant des actions diplomatiques dans des pays en conflit.

Son plus grand succès demeure aujourd'hui la signature en 1992 d'un accord de paix au Mozambique dans lequel elle avait joué un rôle de premier plan, après 16 années de guerre civile.