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Des réfugiés fuyant les persécutions au Togo continuent d'affluer au Bénin

Societe
 Plus de 100 réfugiés togolais continuent d'arriver au Bénin chaque jour, a déclaré l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) mercredi, bien que le calme semble revenu dans leur pays.

C'est au lendemain de l'élection présidentielle contestée et émaillée de violence du 24 avril qui a porté à la magistrature suprême Faure Gnassingbe, le fils du président défunt Gnassingbe Eyadema, que les Togolais ont commencé à quitter le pays.

"Depuis une semaine, le flot de réfugiés a diminué, ce ne sont plus 1000 mais 100 à 150 nouveaux arrivants que nous enregistrons chaque jour", a déclaré à IRIN Rafik Saidi, le représentant du HCR au Bénin.

"Aujourd'hui par exemple, nous avons reçu plus de 400 réfugiés à Cotonou. Contrairement aux premiers jours, où on accueillait surtout des femmes et des enfants, nous recevons aujourd'hui des jeunes garçons entre 18 et 30 ans", a déclaré Saidi.

Il a ajouté que 16 500 réfugiés togolais se trouvaient actuellement au Bénin.

Le Ghana abrite pour sa part 14 727 réfugiés togolais, d'après un communiqué du HCR publié mardi.

Au total, 31 000 Togolais se sont réfugiés dans les pays voisins, un chiffre bien supérieur aux 24 000 comptabilisés à la fin de la semaine dernière.

La majorité des derniers arrivants au Bénin ont fui les persécutions des forces de sécurité, indiquent des travailleurs humanitaires.

"Le gouvernement togolais s'efforce de présenter une image de réconciliation et de solidarité, mais dans le même temps il arrête ou fait disparaître les opposants et dissidents politiques à tour de bras», a déclaré un travailleur humanitaire qui a requis l'anonymat

«Les opérations ont lieu de manière subtile, le soir, et les gens préfèrent s'enfuir», a-t-il ajouté.

L'Union Africaine prépare un sommet spécial sur le Togo

Jeudi, plusieurs chefs d'état africains participeront à un sommet extraordinaire dans la capitale nigériane Abuja pour tenter de concilier les positions de Gnassingbe et des six partis d'opposition qui contestent sa victoire aux élections.

Yaovi Agboyibo, le coordinateur de l'alliance des six partis dont le candidat unique a perdu les élections du 24 avril, a confirmé, dans une déclaration samedi que les chefs de l'opposition prendraient part à la rencontre d'Abuja. Mais il a énoncé trois conditions préalables à tout accord avec Gnassingbe.

L'opposition souhaite ainsi que les accusations de fraude électorale par le parti au pouvoir fassent l'objet d'une enquête, que cesse le «harcèlement des militants de l'opposition», et que les discussions se tiennent sous les auspices de la communauté internationale.

Des sources onusiennes ont déclaré à IRIN que l'opposition souhaitait être représentée dans le gouvernement et obtenir notamment le poste-clé de Premier ministre. Elle souhaite également la révision des lois électorales.

Mais les travailleurs humanitaires pensent que cela ne suffira pas à convaincre les réfugiés de retourner au Togo.

«Les gens ont tellement de griefs contre le gouvernement et en veulent à l'opposition de n'avoir pas su s'imposer, qu'ils n'accepteront pas de retourner chez eux avant d'avoir vu des avancées substantielles", a confié le travailleur humanitaire.

La réunion d'Abuja a été convoquée par le président Olusegun Obasanjo, qui préside également l'Union Africaine.

Les Nigérians ont invité les présidents du Gabon, du Ghana, du Niger et du Bénin ainsi que les représentants des 15 membres de la Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Le 25 avril, au lendemain de l'élection présidentielle et avant l'annonce des résultats, Gnassingbe s'est rendu dans la capitale nigériane pour rencontrer Obasanjo et le chef de l'opposition togolaise en exil Gilchrist Olympio.

A l'issue du sommet, les deux parties se sont engagées à former un gouvernement d'union nationale quelque soit le résultat des élections.

Mais l'accord a volé en éclats le lendemain, lorsque les partisans de l'opposition mécontents du passage de témoin du père au fils ont défilé dans les rues pour protester contre la victoire de Gnassingbe.

Selon la Ligue togolaise des droits de l'homme (LTDH), qui est proche de l'opposition, 790 personnes ont été tuées et 4000 blessées dans les violences survenues entre le 28 mars, date à laquelle le gouvernement a commencé à réviser les listes électorales, et le 5 mai, date d'investiture de Gnassingbe.

Le Mouvement togolais de défense des libertés et des droits de l'homme (MTDLDH) proche du pouvoir a déclaré qu'il n'y avait eu que 58 décès.

Le gouvernement togolais n'a pas autorisé les agences onusiennes à se rendre à l'intérieur du pays pour évaluer la situation sécuritaire.

Plusieurs réfugiés togolais parvenus au Ghana et au Bénin ont été atteints par des balles ou souffrent d'autres blessures graves infligées, selon elles, par les forces de l'ordre.