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Les 22 engagements du Togo, la réticence de l’opposition et la question de la démocratie en Afrique

Bimestriel N° 013
 Plus qu’une panacée, la démocratisation mal organisée constitue, autant que les partis uniques, un danger pour l’Afrique. La trilogie, démocratie = liberté, élection, développement ressemble plutôt à une boîte de pandores ouverte par l’occident devant ses anciennes colonies.
La démocratisation normative établie dans les Etats africains semble une chimère face, aux violations et modifications constitutionnelles à répétitions, aux contestations post électorales, aux violations de la norme, et aux détournements du bien public, semblant saper à jamais les bases indispensables du développement et, rendant l’avènement de l’Etat de droit et du développement comme un puits sans fond que, sans doute les sociétés africaines n’atteindront jamais.
En réalité, la seule différence entre l’époque du parti unique et l’actuelle est l’existence d’une opposition, cantonée dans un rôle de faire valoir et de victime, sans moyen d’exercer son rôle ou de s’affirmer.

Entre les conflits ethniques exacerbés, les différends frontaliers sans raison, les conflits politiques, l’Afrique n’arrive pas à jouer le jeu de la démocratie ou plutot, inaugure l’ère de « démocratie bancale ».
Une classe politique dominante, sans foi ni loi généralement issue du parti unique (Togo, Gabon, Tunisie, Guinée, Congo…), des « intellectuels incultes » (Togo sous l’ère Koffigoh et Kodjo, Côte d’Ivoire…) qui n’arrivent pas à assimiler que la démocratie est d’abord le respect des idées et opinions de l’autre, la libre organisation des élections et le respect des urnes, l’accès à l’éducation et aux soins, le libre commerce.
Ce respect des résultats des urnes qui assure l’essor des sociétes et des nations.

La démocratie ne serait-elle pas ce grand « Monopoly » dont la règle est le respect du jeu. Respect du jeu dont on peut s’inspirer au USA. En 2000, malgré les fraudes avérées ou pas, le candidat démocrate Gore n’a pas déclenché une rebellion ou une guerre civile. Le président démocrate sortant, Clinton n’a pas tripatouillé l’organisation ni les résultats à l’avantage de son parti. Il était pourtant le grand patron de l’administration. Mr Gore malgré sa frustration s’est retiré de la course et a salué son adversaire. Et cela, c’est la démocratie.

En Afrique, au Togo, les mandats présidentiels quoique limités, sont régulièrement et à l’approche des échéances modifiés, faussant dès le départ les règles du jeu électoral. Alors que sous d’autres cieux, l’alternance et la liberté du suffrage sont assurées pour tous, en Afrique, les électeurs sont empêchés d’exprimer leur suffrage, l’accès à certaines circonscription est interdit aux candidats, les temps d’antenne aux medias tronqués, les listes électorales truquées et les résultats manipulés avant même les dépouillements. A chaque consultation, le résultat est connu d’avance car les résultats pipés.

La méfiance de la classe politique en Afrique, n’est que la conséquence de ces maux qui rongent les Etats africains et qui, s’empirent avec le semblant de démocratie qui engendre des vainqueurs tricheurs et des vaincus aigris.
Aucun développement n’est possible tant que les règles de l’accession au pouvoir ne sont pas claires et, respectées…puisque lorsqu’on arrive au pouvoir par la force ou la fraude, l’objectif premier n’est pas de jeter les bases d’un développement durable mais de s’enrichir le plus vite possible avant qu’un autre ne vous destitue.
Or, le développement de l’Afrique ne passera pas par l’aide au développement ou la coopération mais, par l’effort des enfants de l’Afrique et la volonté des dirigeants africains.

La réticence de l’opposition togolaise face à la mise en œuvre des 22 engagements de Lomé II soulève cette question dont l’opposition doit avoir le courage de débattre.
La démocratie voulue au Togo doit-elle être le schéma de « démocratie bancale » ou, des « Etats de droit infirmes » qui naissent sur le Continent ou, devons-nous faire preuve, pour une fois, d’intelligence en reconnaissant que la démocratie n’est pas un texte que l’on lit et applique mais, question d’éducation et de volonté et surtout de respect de l’autre.
Tant l’ONU que, l’Union européenne qui a suspendu sa coopération avec le Togo pour cause de « déficit démocratique » depuis 1993 se doivent aussi de méditer le cas togolais pour inaugurer de nouvelles règles du jeu démocratiques : RESPECTER LE MANDAT CONSTITUTIONNEL, RESPECTER LE CODE ELECTORAL ET LA LIBERTE DE PENSEE… ET QUE TOUT CONTREVENANT SOIT BANNI. Si cette communauté des Nations intervient au Kosovo, en Irak et en Haïti au nom de ces principes démocratiques, pourquoi pas l’Afrique que tous prétendent vouloir aider ?
Noviti Spéro Houmey