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La presse africaine fustige la succession "monarchique" au Togo

Politique
 De nombreux journaux africains dénonçaient lundi les conditions de la succession du président Gnassingbé Eyadéma, décédé samedi, et l'attribution du pouvoir au Togo à l'un de ses fils, grâce à une réforme de la Constitution menée au pas de charge.
Au Sénégal, les journaux ont pratiquement tous dénoncé "la monarchie héréditaire" au Togo, fustigeant l'intrônisation par l'armée puis l'Assemblée nationale de Faure Gnassingbé.

Sous le titre "Togo: la présidence par héritage", le quotidien privé Wal Fajiri fustige "l'armée togolaise qui a intronisé le fils d'Eyadéma pour perpétuer une dynastie qui a vu le père au pouvoir pendant 38 ans" et qui "commet un acte grave pour les processus démocratiques en Afrique".

Le Soleil (gouvernemental) déplore que "les militaires togolais viennent ainsi de prouver le peu de respect qu'ils ont pour leur Constitution, laquelle, en cas de vacance du pouvoir stipulait que l'intérimaire est le président de l'Assemblée nationale (...)".

Le journal se demande si une nouvelle géographie de la succession présidentielle est en train de se dessiner en Afrique. "On pourrait le penser avec l'arrivée aux commandes de Faure Eyadéma, qui après (le président du Congo, Joseph) Kabila, succède à son père dans ces conditions qui heurtent la conscience de tous les démocrates et ouvrent de larges boulevards à la monarchie héréditaire".

Le Quotidien ironise, lui, sur "la loi du plus Faure" et dénonce "une succession de type monarchique", mais estime que "le schéma risque de passer difficilement, car les voix qui se sont élevées de par le monde expriment toute leur désapprobation face à ce procédé d'un autre âge".

Même son de cloche dans la presse de la République démocratique du Congo. "Togo: Eyadéma, le baobab est tombé", titre Liberté, un quotidien kinois proche du pouvoir, qui affirme que "le chef d'état-major de l'armée togolaise viole la Constitution" en imposant le fils Eyadéma à la tête du Togo.

"Monarchie au Togo!" dénonce aussi en une le journal d'opposition Le Phare, qui estime qu'après "ce coup d'Etat" de l'armée, "l'image de l'Afrique est ramenée à l'âge de la pierre taillée".

En Centrafrique, le journal le Citoyen publie une tribune titrée "Togo: la démocratie, l'armée et la forfaiture".

Au Kenya, le quotidien The People rappelle dans un éditorial que Gnassingbé Eyadéma a "été le président qui a été au pouvoir le plus longtemps sur le continent africain", mais souligne le tollé provoqué par le passage du pouvoir à son fils.

The People rapporte la réaction du président en exercice de l'Union africaine (UA) Olusegun Obasanjo: "ce n'était rien d'autre qu"'un coup d'Etat" et se félicite de la réaction de l'UA "pour déclarer avec fermeté qu'elle ne reconnaîtrait pas un chef d'Etat qui ne serait pas constitutionnellement mandaté pour prendre ses fonctions".

Le journal déplore également que l'action des militaires togolais constitue "un grand recul par rapport aux efforts actuellement menés pour faire progresser l'intégration politique et économique du continent".

Au Nigeria, le journal The Guardian souligne que "Obasanjo et les dirigeants mondiaux rejettent le fils d'Eyadéma comme nouveau dirigeant", tandis que Vanguard souligne que "l'UE et l'UA menacent et mettent la pression sur le Togo".