Le séjour du chef de l’Etat en Libye, l’ouverture de nouvelles consultations entre l’Union Européenne et le Togo sont entre autres sujets à la une des journaux parus ce jour.
A propos du voyage du chef de l’Etat en Libye, TOGO-PRESSE signale que le président de la République Gnassingbé Eyadèma a regagné Lomé hier après-midi venant de Tripoli en Libye où il a effectué une visite de travail et d’amitié de près de 72 heures. « Durant son séjour à Tripoli, le chef de l’Etat a eu plusieurs entretiens avec son homologue libyen, le colonel Mouammar Kadhafi. Dimanche matin, ces entretiens ont été élargis au président Mathieu Kérékou du Bénin qui séjournait également en terre libyenne. La coopération bilatérale, les questions de paix, de sécurité en Afrique et le processus de démocratisation du continent ont été évoqués au cours de ces entretiens » rapporte le quotidien.
ECHOS D’AFRIQUE reprend le communiqué officiel rendu public à l’issue du voyage et titre : « Eyadèma de retour de Tripoli : La paix et la démocratie étaient en première ligne ».
LE MESSAGER DU TERRITOIRE qui croit savoir « les vraies raisons de la visite du chef de l’Etat en Libye » écrit : « …Ce voyage intervient après les récentes humiliations subies tant à Bruxelles qu’à Rome par le régime quadragénaire du RPT finissant. L’UE, en effet a été claire lors de sa session parlementaire d’Italie. Elle ne reprendra pas sa coopération avec le Togo avec le Togo tant que le régime n’aura pas démontré de façon irréfutable qu’il va démocratiser les institutions. De là dire que Eyadèma est allé en Libye pour récupérer ce qu’il n’a pu avoir auprès de l’UE, il n’y a qu’un pas que nous osons franchir. Au lendemain des frauduleuses de juin 2003, les acolytes du régime avec en tête Natchaba et Sama avaient laissé entendre que le Togo n’avait pas besoin des financements de l’UE pour exister, comptant sur la manne libyenne ».
« Le prix de la reprise de la coopération : Lomé 2 obligé d’entrer en consultation avec l’Union Européenne » titre LE REGARD pour qui, le temps de rendre des comptes est venu. Au cours de ces consultations qui vont s’ouvrir écrit le journal, l’institution européenne ne manquera pas de rappeler au gouvernement demandeur de la reprise de la coopération, les engagements précédents qu’il a pris et qui n’ont pas été respectés. Le demandeur devra ensuite proposer une voie susceptible de corriger ses manquements à la démocratie et aux droits de l’homme.
LA NOUVELLE REPUBLIQUE salue l’ouverture prochaine de consultations entre le Togo et l’UE en vue de trouver une issue à la crise togolaise et encourage le RPT à accepter l’idée d’un dialogue politique pour sortir le pays de l’impasse. Ce que nous souhaitons poursuit le journal, c’est un dialogue qui implique et les acteurs politiques et la société civile, bref tous les togolais à divers échelons. Le RPT ne peut toujours gagner ! s’exclame l’éditorialiste qui rappelle que même si le RPT a remporté « facilement » des victoires électorales jusqu’alors, il lui reste la vraie victoire, celle de la reprise de la coopération avec l’Union Européenne qui dit-il, soulagerait les souffrances du peuple togolais. Mais avant de gagner cette fois-ci conclut le journal, le RPT doit dialoguer et pourquoi pas, « forcer » le dialogue.
« Coopération Togo – Union Européenne : Bientôt la reprise » titre optimiste LA MATINEE qui appelle chacun des acteurs du jeu politique togolais à « mettre du bémol dans sa position, à revoir sa copie, à ramollir ses exigences, bref ramener la balle à terre » pour permettre la reprise de la coopération devenue selon le journal, « une nécessité d’envergure nationale, la survie de tout un peuple ». Si d’ores et déjà Gilchrist parle d’un gouvernement d’union ou de transition, et les parlementaires européens reconnaissent la réélection d’Eyadèma note LA MATINEE, alors conclut-elle, tout porte à croire que le bout du tunnel n’est plus loin.
L’ŒIL D’AFRIQUE constate que « l’UE ouvre de nouvelles consultations pour une sortie de crise au Togo ». Il reprend pour ses lecteurs l’interview de Me Agboyibo au site Internet letogolais.com, entretien dans lequel le leader du CAR se montre optimiste quant à l’issue heureuse de l’initiative de Bruxelles. Le journal voit ainsi s’ouvrir la perspective d’un nouveau dialogue intertogolais qui rassemblera bientôt les acteurs politiques autour d’une table de négociations affirmant sur la base d’indiscrétions diplomatiques que « de bonnes volontés occidentales et organisations internationales seraient disposées à accompagner d’éventuels pourparlers intertogolais ». Ce n’est qu’une légitime attente des quelque 5 millions de togolais qui n’en peuvent plus de souffrir des divergences des acteurs politiques souligne le journal.
LE FLAMBEAU DES DEMOCRATES pour sa part rapporte les prises de position de Me Agboyibo du CAR et de M. Antoine FOLLY de l’UDS-Togo au sujet de l’ouverture prochaine de nouvelles consultations de l’UE avec le Togo, consultations qu’ils soutiennent tout en rejetant l’idée du pouvoir d’organiser des élections locales et sénatoriales.
LE MESSAGER DU TERRITOIRE voit de son côté en l’ouverture des consultations, « des négociations secrètes pour ouvrir une porte de sortie à Eyadèma ».
« La presse togolaise à l’épreuve de la mévente » titre par ailleurs LE REGARD qui souligne la responsabilité des éditeurs eux-mêmes dans cette « descente aux enfers ». Des vendeurs à la criée rapporte le journal, « estiment que les responsables de journaux se laissent corrompre par des puissances d’argent au point qu’ils déçoivent le lectorat en lui servant des écrits sans intérêt et répugnants ». Des éditeurs qui il y a quelques mois, écoulaient plus de 2500 exemplaires rien qu’à Lomé et ses environs, sont envahis aujourd’hui par des tonnes de journaux invendus témoigne LE REGARD qui trouve « ironiques et péjoratifs » les propos du ministre de la communication et de la formation civique qui affirme sur le site du gouvernement togolais que « la presse privée togolaise a évolué ces dernières années… ». Déjà dans son édition de lundi, LE COMBAT DU PEUPLE aussi déplorait la crise que traverse la presse privée togolaise et surtout les conditions de travail des journalistes . « Le ministre Tchalla satisfait de la presse privée, mais les conditions des journalistes se précarisent » titre l’hebdomadaire qui garde pourtant espoir et compte sur le ministre lorsqu'il déclare à la suite de son interview que : « Notre leitmotiv doit être : formation, professionnalisation de manière à ce que la presse privée s’affranchisse de la tutelle du politique ».
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