Les journaux parus ce jour réagissent entre autres sujets, au coup d’Etat déjoué au Burkina Faso ; continuent de commenter la mission du PM Koffi Sama à Bruxelles pour plaider la reprise de la coopération de l’UE avec le Togo et analysent enfin la proposition de Gilchrist Olympio, leader de l’Union des Forces de Changement (UFC) d’un dialogue politique intertogolais pour une sortie de crise au Togo.
« Coup d’Etat déjoué au Burkina Faso : Le gouvernement togolais réagit à l’accusation des autorités Burkinabé » titre TOGO-PRESSE, le quotidien national. Le journal rappelle que suite aux déclarations du procureur militaire Burkinabé qui faisait état de l’implication de hautes personnalités togolaises dans le projet de déstabilisation du pouvoir de Blaise Compaoré, le gouvernement togolais a réagi vendredi se disant surpris par ces accusations qu’il trouve « injustes, incohérentes et inconcevables. Parce qu’elles ne cadrent en rien avec la philosophie de paix, de sécurité et de bon voisinage, une obsession quasi quotidienne du président Gnassingbé Eyadèma ». C’est pour cela que le texte souligne que « le Togo est prêt à accueillir une mission d’enquête dans le cadre de cette accusation afin que toute la lumière soit faite sur cette ténébreuse affaire ».
« Tentative de coup d’Etat au Burkina Faso : Les autorités burkinabè accusent ouvertement Eyadèma » titre de son côté MOTION D’INFORMATION qui considère que la mise en cause par les autorités judiciaires du Burkina Faso du Togo et de la Côte d’Ivoire ne surprend qu’à moitié. Car poursuit-il, « il y a quelques mois, les autorités togolaises avaient soupçonné, en terme à peine voilés, le Burkina de former dans un camp d’entraînement, des militaires déserteurs de l’armée togolaise. A l’époque, certains officiels togolais auraient parlé d’ingratitude de la part du numéro un burkinabè, faisant allusion à l’aide supposée apportée par le général Eyadèma à Blaise Compaoré pour le porter au pouvoir ». Quant à la Côte d’Ivoire ajoute l’hebdomadaire, « certains parlent de réponse du berger à la bergère . Le président Ivoirien Laurent Gbagbo a constamment accusé son voisin burkinabé d’avoir abrité et formé les ex-rebelles du MPCI qui ont pris les armes contre le régime de Gbagbo et qui occupent maintenant toute la moitié Nord du pays ».
En ce qui concerne les relations UE-TOGO, MOTION D’INFORMATION relève que contrairement aux affirmations du gouvernement togolais tendant à faire croire sur son site qu’il existe une « solide perspective de reprise de la coopération », le Groupe Parti Populaire Européen (PPE, droite) le plus important du parlement européen sur lequel comptent les autorités togolaises pour la reprise de la coopération, « s’opposera à la levée des sanctions de l’UE contre le Togo ».
LE REPORTER DES TEMPS NOUVEAUX paru vendredi dernier titrait rapportant les propos de Me Agboyibo : « A propos de la reprise de la coopération, Me Agboyibo déjoue une manœuvre du pouvoir RPT : « Le Groupe PPE-DE du parlement européen n’appuiera aucune proposition de reprise de la coopération » ».
LE SCORPION/AKEKLE interpelle pour sa part le PM pour faire le point au peuple sur sa mission à Bruxelles : « Qu’avez-vous rapporté de Bruxelles pour le peuple togolais ? Vous devez à votre retour organiser un point de presse en vue d’éclairer l’opinion nationale sur votre mission. Vous avez plaidé la cause des populations togolaises devant les instances de l’UE. Mais qu’est ce que les européens vous ont répondu ? Qu’est ce que le peuple peut attendre de votre mission? ».
Les journaux reviennent aussi sur la proposition de dialogue politique et de gouvernement de transition avancée par Gilchrist Olympio pour sortir le pays de la crise.
Pour LE COMBAT DU PEUPLE : « M. Olympio en faisant volte-face, a reconnu implicitement qu’il a échoué et que ses promesses de chasser Eyadèma du pouvoir ne sont que des fanfaronnades ». Eyadèma écrit-il encore, n’a pas besoin de dialogue. Il a plutôt besoin de remettre le pays au travail ajoutant que : « à moins que ce ne soit un miroir aux alouettes, M. Gilchrist Olympio doit définir les grands axes de son plan et surtout en préciser les contours et les articulations ». Autrement conclut-il, personne ne se laissera embarquer sur un navire dont on ne connaît pas la destination.
LE COMBAT DU PEUPLE publie également un document qu’il titre : « testament politique d’un politicien pas comme les autres ». M.Harry Olympio, ancien ministre et leader de la RSDD, auteur de « l’appel » prône un forum pour la réconciliation et la paix civile au Togo pour sortir le pays de l’impasse.
« Rejet du plan « Gilchrist Olympio » par le CTR : Agitation politicienne ou démarcation stratégique ? » s’interroge MOTION qui pense qu’ on ne peut pas reprocher à Gilchrist Olympio, responsable d’un parti politique qui aspire à gouverner, d’opter sans ambiguïté pour la solution négociée. Le plan du président de l’UFC doit être compris comme une orientation ; il est sans doute perfectible sur plusieurs points souligne le journal avant de conclure que la gravité de la situation du Togo impose aux acteurs de la vie politique togolaise , qu’ils fassent preuve d’un minimum d’imagination et d’un grand courage politique. Pour l’instant ajoute t-il, on ne peut pas dire que la réponse du CTR à la proposition de Gilchrist soit réellement à la hauteur des attentes des populations togolaises.
Pour LE SOLEIL, le passage du leader de l’UFC devant le parlement européen pour dire sa vision sur la situation politique du Togo n’est qu’une « comédie ». Il a de nouveau selon l’hebdomadaire affiché « sa médiocrité ».
LA LIAISON estime que la communauté internationale qui commence à comprendre porte la responsabilité de la rupture de la coopération de l’UE avec le Togo sur Gilchrist Olympio. Voilà d’ailleurs pourquoi poursuit le journal, la parole lui a été donnée à Bruxelles pour faire des propositions devant sortir « immédiatement » le Togo de la crise. « C’est évident que la solution à problème réside chez l’auteur du problème » a conclu le journal.
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