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Eyadéma ne partira pas de lui-même...il va falloir le destituer

"Eyadéma ne partira pas de lui-même...il va falloir le destituer"
(Par Mme Micheline Randolph*, Entretien du 01/02/03, publié par letogolais.com)

En février 2003, mme Randolph s’adressait à Letogolais.com … Et lorsque l’opinion d’une personnalité, togolaise ou non, membre de l’opposition ou pas rejoint la nôtre, nous essayons de la reproduire.

« Monsieur Eyadéma n’a jamais démontré qu’il était une personne digne de confiance et nous savons tous ce que vaut sa « parole de militaire ». Il est presque impossible de lutter contre une dictature avec des armes démocratiques. Avec la pression du peuple, la seule chose à négocier avec un dictateur serait sa sortie et celle de son équipe afin que leur sécurité physique soit garantie ».
A la question de savoir « quelles possibilités sont offertes aux Togolais pour imposer une alternance face à un Président qui a choisi d’être au pouvoir à vie? », elle répond :
« Il y a 3 possibilités, ce qui ne veut pas dire que j’adhère aux 3. Un soulèvement populaire général structuré et encadré peut très facilement venir à bout de l’entêtement irresponsable du pouvoir. Une lutte armée demande une préparation et beaucoup d’argent pour acheter les armes. Elle doit être doublée d’une action diplomatique. Un coup d’état militaire peut venir des propres éléments de l’armée au service du dictateur et qui veulent en finir avec un pouvoir impopulaire et usé. Et s’il n’est pas organisé par un groupe de militaires démocrates prêts à laisser le pouvoir aux civils, nous risquons de voir perpétuer le même système que nous déplorons actuellement ».
Abordant « l’union de l’opposition ou la fusion des parti » :Le fait de se regrouper et de produire des communiqués n’est pas une finalité en soi. Il nous faut un leader permanent et une structure de lutte, un leader qui a une vision claire d’un combat pour déboulonner le socle d’une dictature. Il faut que les partis arrivent à mobiliser la population et à définir une stratégie de lutte. Notre opposition s’est souvent contentée d’être une opposition réactive plutôt qu’une opposition offensive. Elle devrait amener la dictature sur un terrain de lutte permanente et de harcèlement sans répit ».
Quid de la modification de la Constitution par les députés RPT le 30 décembre 2002?, elle ajoute : « Je n’ai pas du tout été surprise par la modification ou plutôt par le changement de constitution, comme je n’ai jamais cru à l’accord-cadre ni à la soi-disant parole de militaire de monsieur Eyadéma. Mais une chose est sûre, le changement de la constitution est le point de départ d’une confrontation avec le régime jusqu’à la victoire finale. Cette situation a le mérite de rassembler enfin modérés, radicaux, pacifistes et belliqueux dans une même stratégie. Ceux qui pensent encore participer aux élections aux conditions de Monsieur Eyadéma, prendrons le train de la révolution populaire en marche ».
A quand la fin du régime Eyadéma?
« Je suis une personne optimiste et espère que ce sera pour cette année ! Je pense que même la patience proverbiale des Togolais a une limite et qu’ils ont déjà fait preuve de trop de patience. Aucun peuple de la sous région n’aurait jamais pu supporter cette arrogance et cette insolence de la dictature togolaise. Le peuple togolais doit se mettre en tête que Monsieur Eyadéma ne partira pas de lui-même et qu’il va falloir le destituer. Ce n’est pas en restant tranquillement dans son coin que la dictature va s’envoler toute seule comme par magie. Pour ce faire, il faut que tous les Togolais y contribuent à tous les niveaux et selon les capacités de chacun. Nous avons une responsabilité devant l’Histoire et devant les générations futures ! »

En attendant, le peuple togolais attend le « rassembleur » et d’autres vœux pieux que nous pensions être les seuls « illuminés » à réclamer. Quant à ceux qui participent aux élections aux normes et conditions de Lomé II, ils se bousculent devant l’isoloir et, devant le portillon de la bêtise politique du siècle et de l’impopularité qui tôt ou tard, les happera dans les abîmes de l’oubli.

* Mme Randolph est née à Lomé, de parents enseignants. Après des études en Anthropologie à la Sorbonne à Paris, elle fut assistante au Département de PHISSA de l’Université du Bénin au Togo en 1982. En 1985, elle est arrêtée par la police politique togolaise dans « l’affaire des tracts ». Actuellement elle réside au Canada où, elle travaille depuis 1988 comme conseillère en Emploi. Membre de la Communauté Togolaise au Canada (CTC) depuis sa création, elle est la Vice Présidente Exécutive de la Diastode.

Les 100 personnalités les plus influentes du village franco-africain, extrait du Communiqué de la parution de :
"L'AFRIQUE A PARIS - LES HOMMES DE POUVOIR" (Indigo Publications, Edition 2003)

Réalisée sous l'autorité de Antoine Glaser, directeur de la rédaction de La Lettre du Continent, par deux journalistes spécialistes des questions africaines, Victor M'para et Isabelle Verdier, "L'Afrique à Paris - Les hommes de pouvoir" constitue une véritable encyclopédie biographique. Les parcours professionnels et les réseaux d'influence des cent personnalités qui comptent véritablement dans les relations franco-africaines sont décrits avec la précision que peuvent apporter des experts de terrain.
Palais de la République, grandes entreprises, associations humanitaires, loges maçonniques, consultants, cabinets d'avocats, partis politiques, sociétés de sécurité, services de renseignement, commandements militaires: aucun acteur majeur du village franco-africain n’est oublié.
Le lecteur est invité à découvrir trois grands cercles concentriques d'influence.

Le premier s'intègre évidemment autour de Jacques Chirac. Si celui-ci se tient désormais éloigné des contingences quotidiennes du continent, il se présente volontiers comme "l'Africain du G8", et a légué les dossiers les plus sensibles à son "fils spirituel", Dominique de Villepin (DDV), le ministre des affaires étrangères, promu "grand sorcier" de l'Afrique. Pour l'aider à reprendre en main les réseaux officiels et officieux, DDV s'appuie habilement sur une femme d'apparence fragile, mais volontaire, la "magicienne" Nathalie Delapalme.

Parmi les hommes d'affaires du premier cercle, figurent évidemment :
Martin Bouygues, Vincent Bolloré, Michel Bénézit, "l'Africain de Total" devenu directeur Afrique chez TotalFinaElf; Alain Viry, PDG de la CFAO (groupe Pinault) et redoutable lobbyiste; Michel Roussin, vice-président de Bolloré et président du comité Afrique du Medef, dont la riche carrière l'a mené des services de renseignement au cabinet de Chirac puis au ministère de la Coopération.

Les personnalités des 2ème et 3ème cercles ne sont pas moins hautes en couleur :
Les "marabouts" centristes menés par le ministre délégué à la Coopération : Pierre-André Wiltzer, le président du Haut comité à la coopération internationale Jacques Pelletier collent au premier ministre Jean-Pierre Raffarin et à son conseiller diplomatique Serge Degallaix.

Le dispositif officiel s'appuie également sur les nouveaux chefs des services de renseignement dont les nominations ont été verrouillées par DDV: Pierre Brochand à la DGSE (services de renseignements), Pierre de Bousquet à la DST (renseignements intérieurs), André Ranson à la DRM (renseignements militaires).
Du côté des loges maçonniques, les cartes sont en cours de redistribution, la GNLF de Jean-Charles Foellner semblant prendre l'avantage dans les palais africains sur le GODF de Alain Bauer, tandis que la discrète GLDF de Michel Barrat continue à exercer son influence à travers les fraternelles.

Les contre-pouvoirs s'organisent pour leur part autour des : partis politiques (Guy Labertit, délégué Afrique au PS, Noël Mamère, député Vert, Charles Pasqua, président du RPF), et associations (Gustave Massiah, président du CRID, Sidiki Kaba, président de la FIDH, Michel Rocard, président d'Afrique Initiatives).
Enfin, les entreprises et les organisations patronales ne sont les dernières à se faire entendre, avec, entre autres, Jean-Louis Castelnau, président délégué du CIAN, Jean-Claude Sitbon, directeur général de l'ADECI, Alexandre Vilgrain, PDG de Somdiaa, Jean-Paul Lespinasse, directeur Afrique du groupe Accor, Pierre Castel, PDG de BGI-Castel, etc.

"L'Afrique à Paris: les hommes de pouvoir" (édition 2003 - ISBN 2-905760-41-9) : 518 euros, 330 pages Indigo Publications, 142 rue Montmartre, F-75002 Paris, tél : + 33 1 44 88 26 10, fax : + 33 1 44 88 26 15, e-mail: [email protected], web: www.AfricaIntelligence.fr