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La diplomatie ouest-africaine à l'épreuve de l'imbroglio ivoirien (ANALYSE)

Afrique
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a activé ces derniers jours son rouleau compresseur en vue de dénouer la crise post-électorale ivoirienne qui bat son plein depuis le second tour du scrutin présidentiel.
  La diplomatie ouest-africaine se trouve ainsi à l'épreuve du véritable imbroglio dans lequel se trouve la Côte d'Ivoire après l'élection censée pourtant être une élection de sortie de la crise militaro-politique qui secouait le pays depuis septembre 2002.

Le spectre d'une intervention militaire pour dégager le président proclamé par la Cour constitutionnelle Laurent Gbagbo et placer Alassane Ouattara, vainqueur déclaré par la Commission électorale indépendante (CEI), a ainsi tendance à s'estomper avec l'initiative de la CEDEAO de privilégier la carte du dialogue.

Pour des acteurs de la société civile ivoirienne, l'acceptation par la CEDEAO d'envoyer une nouvelle mission lundi à Abidjan après la première médiation du 28 décembre constitue un soulagement.

"C'est une bonne chose que les fils du dialogue ne soient pas rompus. La diplomatie sous-régionale soit être menée à outrance pour éviter que la Côte d'Ivoire tombe dans le chaos", a estimé le leader du mouvement universitaire pour la démocratie et le développement en Afrique (MUDDA) le professeur Alphonse Diouro.

"La sagesse africaine commande qu'on écoute beaucoup avant de prendre une décision. La solution négociée est donc de loin préférable à une option militaire", a renchéri pour sa part Pascal Konan, Secrétaire général de l'organisation pour la promotion de l'intégration africaine.

Les présidents béninois Yayi Boni, sierra-léonais Ernest Koroma et cap-verdien Pedro Pires mandatés par la CEDEAO étaient à Abidjan, le 28 décembre, où ils ont rencontré Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, les deux présidents déclarés à l'issue du second tour de la présidentielle ivoirienne.

Cette délégation à laquelle s'ajoute le Premier ministre du Kenya Raila Odinga (mandaté par l'Union africaine) est attendue lundi à Abidjan afin de chercher les voies et moyens pour sortir la Côte d'Ivoire de l'impasse.

"La CEDEAO va élaborer un nouveau plan de résolution de la crise post-électorale ivoirienne après le rapport des trois chefs d'Etat", a promis le président nigérian Goodluck Jonathan, qui assume la présidence de la CEDEAO.

Une crise post-électorale résultant du second tour de l'élection présidentielle et marquée par des violences secoue la Côte d'Ivoire depuis un mois.

Les candidats au second tour Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se sont tous deux fait investir président de la République et ont chacun nommé un Premier ministre à la tête d'un gouvernement.

Alassane Ouattara détient les faveurs de la communauté internationale qui le considère comme le président élu.

Le président sortant Laurent Gbagbo parle pour sa part d'un " complot" et d'un "coup d'Etat" de la communauté internationale.

La tension demeure vive et les Ivoiriens croisent les doigts pour le succès de la mission de médiation de la CEDEAO et surtout pour une issue pacifique de la crise post-électorale qui consacrerait la victoire de la diplomatie sous-régionale africaine.