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La Communauté Electrique du Bénin (CEB) dans la tourmente : Difficiles réformes face à la corruption

Economie et Finances
Suite à nos deux précédents articles, le nouveau directeur général, M. DJIBRIL Salifou, hésitant voire tenté, a décidé de prendre les taureaux par les cornes. Mais il demeure perplexe, entre assumer son rôle de DG en tenant compte des observations de la presse et faire plaisir (à ses risque et péril) à ses collaborateurs en laissant se perpétuer la gabegie, la corruption et le laxisme au sein de la CEB.
  Les rapports du Cabinet KPMG et du Conseil de Discipline font état de sérieuses malversations financières et de passations de marchés de gré à gré par les cadres de cnotamment des directeurs de départements, des inspecteurs et des Chefs service.

L'ex directeur général KOUAGOU Cyr M'Po de la CEB, considéré comme le pivot des malversations est aujourd'hui parachuté sur le projet WAPP de la CEDEAO grâce à son mentor, un certain Amadou DIALLO. Preuve que la bonne gouvernance clamer haut et fort sur les toits par les dirigeants du Togo et du Bénin est loin d'être effective, car les fossoyeurs sont toujours autrement promus. Mieux, KOUAGOU Cyr M'Po nourri aujourd'hui des ambitions politiques sérieuses dans son pays d'origine le Bénin ; la présidentielle étant prévue pour quelques mois au pays du président YAYI Boni. Sur cet aspect, KOUAGOU Cyr M'Po n'a pas, lui, à s'inquiéter car disposant de ''véritables moyens de guerre'', l'argent.

Les agents de la CEB sont formels, '' presque tout se faisait sur instruction du directeur général, KOUAGOU Cyr M'po''.

Tout compte fait, nombreux sont cités par les rapports dans beaucoup de dossiers liés à ce dysfonctionnement du siècle dans l'histoire dune initiative commune au Bénin et au Togo.

Dans l'affaire dite «INEO ENERGIE » par exemple, il s'agit de la construction de la ligne Onigbolo-Bohicon. Les soumissionnaires se valent, le soumissionnaire le plus cher, INEO ENERGIE, avait été retenu compte tenu des modalités de financement par crédit fournisseur qu'il proposait. Par la suite, la CEB ayant décidé de changer le mode de financement, ce même fournisseur a été retenu au détriment du moins disant qui logiquement devrait être choisi. La différence de prix entre les deux offres se chiffre à plus de 1 milliard 900 millions de francs CFA par la suite, au cours des négociations, la modification de certaines spécificités techniques a conduit à augmenter le montant de l'offre de 520 millions de francs CFA. En clair, il eut la signature d'un avenant de 20% du marché initial.

Or, une commission dite Commission d'évaluation avait fait des recommandations dans l'attribution de ce marché. Selon le rapport, la Commission d'évaluation avait estimé que NORELEC présentait la meilleure offre commerciale pour un montant de 2 792 142 594 FCFA qui est moins élevé que celui de l'offre d'INEO de 1 900 330 488 FCFA. L'offre de INEO paraît plus intéressant et plus élaboré, notamment, elle ne requiert pas d'apport financier de la part de la CEB, alors que la CEB devra apporter un financement de 418 821 389 FCFA pour compléter l'offre de NORELEC. Pour la commission d'évaluation, et compte tenu de la situation financière de la CEB qui rend difficile un apport financier de sa part, la Commission recommande d'entamer des négociations avec INEO sur la base du montant de l'offre la moins disant. La Commission d'évaluation avait attiré l'attention sur le fait que le délais de validité des offres allait expirer et qu'il importait de demander aux soumissionnaires une prorogation de 3 mois. Ajoute-elle, la CEB doit négocier avec INEO en ménageant la possibilité de pouvoir considérer les opportunités offertes par les autres soumissionnaires au cas où la négociation avec INEO n'aboutirait pas.

Malgré l 'attention attirée et les recommandation de la Commission d'évaluation, la Commission de négociation en a fait fi.

Pour sa part, le Conseil de discipline, dans son rapport est clair : « …De ce fait, Mr BLU Yawo, ayant paraphé l'avenant, le Conseil estime qu'il a commis une faute de négligence et de complicité. Mr Tchato ALLOULA, ex directeur général adjoint ayant aussi paraphé et Cy'r M'Po KOUAGOU, l'ex directeur général, signataire de l'avenant sont tous deux fautifs. Toutefois, Monsieur TAOUEMA Bernard, en sa qualité de directeur financier ( au moment des faits) et ayant suivi l'évolution du dossier qui n'a pas connu de suite favorable quant à la conclusion d'un contrat avec INEO sur la base de l'offre par NORELEC comme l'a recommandé la commission d'évaluation, a fait preuve de légèreté pour avoir manqué d'assister efficacement la direction générale sur le schéma de financement approprié ».

Dans l'affaire dite « CABIRA/AIEC », nous le disions dans notre précédente parution, le contrat a été purement conclu de gré à gré sans que les conditions prévues dans les procédures ne soient réunies. Les travaux consisteraient à la supervision des travaux d'intégration des transformateurs dans des postes des lots 1 A, 2 et 5. Au cours des négociations pour la signature du contrat, des modifications ont été apportées aux travaux préalablement définis dans les termes de référence. Ainsi, l'enveloppe initialement proposée par les soumissionnaires a été revue à la hausse dans le contrat de base de 81 à 96 M F CFA.

Le rapport du Conseil de discipline indique que M. BLU Yawo, ayant paraphé les Avenants1, 2, 3 dont les attributions n'ont pas respecté les procédures de passation des marchés en vigueur a commis des fautes de négligence et de complicité tout comme Mr. ADENIYA Salaou Alidou, directeur de contrôle de gestion et de l'audit interne au moment des faits ainsi que M. GBAGUIDI Claude, le directeur des mouvements d'énergie et patrimoine.

A l'analyse du rapport du conseil de discipline, l'ex DG, KOUAGOU Cyr M'po, demeure incontestablement le leader des '' délits ''relevés et condamnés par les rapports du Cabinet KPMG et du Conseil de Discipline suivi de l'ex DGA ALLOULA Tchato. Le directeur des exploitations, BLU Yawo ravi éloquemment la troisième place dans ce dossier de malversations ( contrat signé de gré à gré, évaluation des offres apparemment troquée, contrat signé sur la base d'une consultation restreinte au lieu d'un appel d'offres) qui a plongé la CEB dans une précarité sans précédente.

Dans la foulée, c'est la voix d'un appel anonyme à notre directeur de publication qui lui souhaite bon vent « …quand tu vas franchir bientôt le Rubicon ». Autrement dit, c'est une menace de mort qu'on nous profère pour avoir su dénoncer ce dysfonctionnement atroce au sein de la CEB.

En effet, Tout en relevant les manquements graves, le Conseil de Discipline estime que la direction générale aura à se fonder sur ces malversations pour infliger « des sanctions disciplinaires aux mis en cause conformément aux statuts du Personnel de la CEB ».

En définitive, il est impératif qu'aujourd'hui la CEB retrouve son hégémonie d'antan. La direction générale doit assumer ses responsabilités tout comme les autres instances de l'institution pour qu'advienne la bonne gouvernance tant clamer par les dirigeants de nos pays, notamment du Bénin et du Togo.

Dans l'affaire dite « ETDE/SIDELAF » il s'est agi de la construction de la ligne Atakpamé Kara-frontière Togo/Bénin. Il en ressort la signature d'un avenant important représentant 21% du marché initial en raison d'une mauvaise appréciation des spécifications techniques avant même l'exécution du contrat de base.

Selon le Conseil de Discipline, Mr KOUAGOU Cyr M'Po, l'ex DG de la CEB et promu à WAPP CEDEAO, a été signataire et Mr. BLU Yawo, directeur des exploitations, qui a eu à parapher et donc a cautionné l'élaboration de l'avenant, a commis des fautes de négligence et de complicité.
Dans l'affaire dite « INEO ENERGIE » Mr BLU Yawo a été reconnu par le Conseil de Discipline comme ayant commis une « faute de négligence et de complicité ». ALLOULA Tchato, ex directeur général adjoint et Mr KOUAGOU Cyr M'Po, l'ex DG, sont tous les deux reconnus « fautifs ». Mr TAOUEMA Bernard, directeur financier au moments des faits est reconnu avoir « fait preuve de légèreté » selon le Conseil.

Dans l'affaire « IMITEL » : Des contrats sont signés sur la base de consultation restreinte au lieu d'un appel d'offres. Ici, le directeur de contrôle de gestion et de l'audit interne, Mr. ADENIYA Salaou Alidou est reconnu « complice ». En dépit des règles en vigueur en matière de passation de marché dont il était d'ailleurs le garant, il a procédé en lieu et place de la direction compétente à une violation flagrante des textes en vigueur. Mr. TOSSOU-BOCCO Roger a été « complice » en acceptant des compétences techniques externes sans se référer à son supérieur hiérarchique immédiat au détriment des compétence internes existantes dans son entité selon toujours le rapport.

L'affaire « SINI 2 » consiste à l'étude de sécurisation du barrage de Nangbéto. Mr. ADENIYA Salaou Alidou, directeur de contrôle de gestion et de l'audit interne a « fait preuve de négligence ». Le fameux Blu Yawo, ici, a « fait preuve de complicité ». Mr KOUAGOU Cyr M'Po, l'ex DG, reconnu par le Conseil coupable de faute pour avoir signé une lettre de commande irrégulièrement attribuée.

Affaire « OACM » : Dans cette affaire, il est établi une absence de crédibilité sur OACM. Les pouvoirs et les autorisations sont insuffisants pour la signature du contrat. Des dépenses sont engagées sans justificatifs probants. On évoque une somme de 496,6 M de FCFA. Mr TAOUEMA Bernard, directeur financier au moment des faits a « fait preuve de négligence et de légèreté ». Mr KOUAGOU Cyr M'Po, l'ex DG, a « commis une faute pour avoir signé l'ordre de virement ».

Dans l'affaire « ECBTP » Comme il fallait s'y attendre, le célèbre BLU Yawo, directeur des exploitations, a fait preuve de négligence et de complicité pour avoir paraphé le marché attribué sur la base d'une évaluation financière sans offre technique. ALLOULA Tchato, ex directeur général adjoint et Mr KOUAGOU Cyr M'Po, l'ex DG, sont tous les deux reconnus « fautifs ».

Dans l'affaire « SINI 1 » : Les éléments de réponse indiquent que l'ex directeur général, KOUAGOU Cyr M'Po, et les Présidents de la Haute Autorité endossent seul la responsabilité du préjudice subit par l'entreprise.

L'affaire « AIC » : Les éléments de réponse indiquent que le directeur général, KOUAGOU Cyr M'Po, endosse seul la responsabilité du préjudice subit par l'entreprise.

L'affaire « DIMEX » : Les éléments de réponse indiquent que l'ex directeur général, KOUAGOU Cyr M'Po, et les instances supérieures endossent seul la responsabilité du préjudice subit par l'entreprise.

En définitive, Mr KOUAGOU Cyr M'Po, l'ex directeur général de la CEB en fonction à WAPP CEDEAO demeure, faut-il le répéter, l'un des grands rongeurs du temps qu'a connu la Communauté Electrique du Bénin (CEB) suivi de son ex directeur général adjoint ALLOULA Tchato.

A cheval entre les capitales africaines et occidentales aujourd'hui grâce au projet WAPP-CEDEAO, Mr KOUAGOU Cyr M'Po attend paisiblement la présidentielle béninoise de 2011 pour pouvoir déboulonner Yayi Boni et accéder à la magistrature suprême. Nous ne saurons dire pour l'heure, ce qu'il réserve au peuple frère du Bénin.

Pendant ce temps, ses ex complices de la CEB ne sont guère iniquités et ''ronflent'' paisiblement leurs ''butins''.

Tout compte fait, nous reviendrons en détails sur d'autres éléments dans ce dossier dans nos prochaines parutions. Ceci n'est que le tiers du résultat d'une série d'investigations que nous menons au niveau de la rédaction de votre hebdomadaire, Le Républicain. Pendant que nous bouclions, nous découvrons d'autres éléments qui étofferont sans doute nos prochaines parutions. Loin d'être un patrimoine profitable aux peuples du Bénin et du Togo, la Communauté Electrique du Bénin (CEB) est devenue une vache à lait à une minorité d'individus qui préfèrent s'en accaparer seuls au détriment des populations.
Ben K. KITEGI