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Interview de l’écrivain Koffi Boko : « évidemment, bien souvent les voyages qui n’ont pas pu rassembler les éléments nécessaires finissent toujours au carrefour »

Togo - Culture
Fécond, l’écrivain Togolais Koffi Boko qui s’est révélé depuis 2012 au public poursuit son parcours d’écrivain Déjà il a trois ouvrages à son actif et prépare d’autres. Pour vous lecteurs il s’est confié à Togotopnews
Vous êtes écrivain, enseignant au lycée, et déjà vous avez trois ouvrages à votre actif. Qu’est qui vous a amené à l’écriture ?

L’écriture c’est une façon de vivre ; pour moi, l’écriture est ce moyen par lequel j’ai pu me réaliser fondamentalement, peut-être que j’étais trop timide et pour exprimer publiquement mes idées ; alors j’ai trouvé que la voie noble qui me permettrait effectivement d’exprimer mes idées, c’était l’écriture. J’ai choisi cette voie peut-être aussi par souci de faire la résilience ou la catharsis de mes problèmes ou quelque chose comme cela...

Si je ne m’abuse, votre premier livre c’est le recueil de nouvelles intitulés Vies etOmbres, pourriez-vous nous faire son résumé succinct ?

Ecoutez, c’est un peu difficile de demander à un créateur de faire le résumé de son ouvre parce que un livre est une œuvre d’art et il appartient à chacun d’en faire une interprétation ; en revanche, on peut juste donner des pistes de lecture. Vies et Ombres est une œuvre de quatre nouvelles ‘’La fille du quai ‘’, l’imposture, ‘’Sur l’avenue des Sèves’’ la quatrième pour finir c’est ‘’Venin d’amour’’.

Brièvement, dans la fille du quai il s’agit d’une fille du nom, de Azana qui a tenté le tout pour le tout pour gagner un vieux blanc cassé tout cassé ; malheureusement, elle ignore que dans la vie, chacun a ses lunettes, chacun a sa vision par rapport aux ambitions ou désirs… d’un côté, la fille voulait gagner le blanc, de l’autre, le blanc aussi faisait ses calculs. Ce qui fait deux mondes parallèles et aboutit à une situation pas heureuse. La fille est obligée de retourner chez ces parents au village et continuer sa vie de pauvre.
Pour les autres nouvelles, je vous invite à la lecture…

Parlant de ce sujet, les jeunes filles de nos jours veulent toujours un mec blanc comment expliquer cela ?

Il faut remarquer que c’est bien normal car dans la vie chacun veut gagner mais c’est les moyens utilisés qui ne sont pas toujours catholiques. En ce qui concerne la fille du quai, Azana en l’occurrence, elle n’est pas très lettrée et donc elle ignore beaucoup de facteurs dans la vie. Je démontre simplement dans cette nouvelle qu’il faut être prudent parce qu’il y a toujours un mobile à toute chose.

Pensez-vous que certains voyages finissent toujours au carrefour ?

Oui, évidemment, bien souvent les voyages qui n’ont pas pu rassembler les éléments nécessaires finissent toujours au carrefour. Pour moi, le carrefour n’est pas toujours physique,c’est pas toujours la croisée des chemins, mais des rencontres et perd son voyage celui qui ne s’y est pas bien préparé. Le voyage ne doit pas être pris ici au sens premier. Le voyage c’est la rencontre. Lorsque vous rencontrez quelqu’un qui n’a pas le même calcul que vous, votre voyage prend fin donc c’est la séparation, voilà ce qui est la trame principale de cette nouvelle.

Depuis quand êtes-vous venu à l’écriture ?

Mon intérêt pour l’écriture est vieux. Déjà au collège, j’ai eu la chance de rencontrer des professeurs qui m’ont initié. Véritablement, dire quand ?je suis devenu écrivain confirmé (parce qu’il faut publier pour être confirmé) être lu, c’est en 2012 année où j’ai publié Vies et Ombres.

A mon avis, il est important que l’écriture reflète une certaine ambition ; on ne va pas écrire pour les enfants dont les parents contrôlent la lecture. Ceux que nous considérons aujourd’hui comme petits deviendront grands demain. Nous serons jugés par rapport à ce que nous aurons laissé et si on a la chance de laisser quelque chose, je crois que ce quelque chose dois être de valeur. Il ne m’est donc pas permis de m’amuser dans ma manière d’écrire ; ainsi dit, je ne m’amuse point. Il faut écrire pour donner toute la valeur des lettres et la beauté de la chose littéraire pour ainsi dire. Et la création étant deux choses fondamentales : sujet et forme moi, je donne plus de valeur à la forme qu’au sujet.

D’où tirez-vous votre source d’inspiration ?

Essentiellement, de la lecture, l’isolement, le voyage et parfois la méditation.Lorsque je finis une lecture ou alors au cours du voyage, j’essaie de ruminer tout ce que j’ai lu ou vu ; j’en fais un exercice d’application dans ma vie et là je fais sortir, en termes de création, mes idées propres à moi.

Faites-nous une confidence, qu’elle sera le prochain ouvrage ?

Le prochain ouvrage, Inch Allah, sera ‘’Les Poussières des Temps’’ qui aborde la tradition et la modernité, l’homme des temps dits modernes.

Propos recueillis par Germain Doubidji