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Interview de Matthieu Agada : « Je demanderai à nos camarades étudiants d’être attentifs à comment ils peuvent devenir acteurs des solutions aux problèmes auxquelles ils sont confrontés »

Togo - Societe
Le Relais estudiantin pour la promotion de la citoyenneté et des droits de l’homme (REP-CDH) est impliqué dans l’éducation au civisme et la culture citoyenne au sein des universités publiques du Togo. Nous avons approché le président de cette association pour savoir plus sur les idéaux cette association.
Afreepress.info : Comment se porte le Relais estudiantin pour la promotion de la citoyenneté et des droits de l’homme ?

Matthieu Agada : Notre association se porte à merveille. Pour preuve, nous sommes en pleine exécution d’un projet que nous pilotons avec l’Union Européenne (UE) via le Programme d’Appui à la Société Civile pour la Réconciliation Nationale (PASCRENA). Ceci dans le but de favoriser l’ancrage de la culture citoyenne au sein des universités publique du Togo et particulièrement de voir comment renforcer la capacité de nos sœurs étudiantes à favoriser des stratégies pacifiques de résolution des problèmes estudiantins.

Afreepress.info : Il existe nombre d’associations estudiantines au sein des universités publiques du Togo, alors dites-nous quelles mobiles fondent la création du REP-CDH ?

Matthieu Agada : Ce qui a fondé la création du REP-CDH, c’est le constat de résultats pas forcément probants venant des méthodologies de revendication que nous avons connues jusqu’à présent. Il est vrai que nous obtenons certaines choses un peu plus de 20 ans déjà par une forme de revendication mais aujourd’hui nous sommes préoccupés par le fait que la communauté estudiantine ne soit pas actrice des solutions apportées aux problèmes qu’elle pose.

Afreepress.info : En ce sens quelle est la nouveauté que vous apportez dans la résolution des problèmes qui se posent à la communauté universitaire ?

Matthieu Agada : La nouveauté dans notre approche c’est qu’au-delà de poser des problèmes, il faut que nous puissions nous constituer en ce qu’on appelle une force de proposition et que nous soyons à même d’argumenter les idées que nous proposons en vue de permettre à ce que l’enseignement supérieur que nous connaissons aujourd’hui évolue vers beaucoup plus de qualité.

Autrement dit, nous pouvons dire que le grain de sel que nous apportons à la chose c’est de régler les problèmes dans des cadres beaucoup plus sereins en vu de maximiser le résultat que nous pouvons avoir quant à ce qui concerne l’amélioration des conditions de vie et d’études de nos camarades et étudiantes et étudiants.

Afreepress.info : Et votre philosophie au REP-CDH ?

Matthieu Agada : Nous privilégions les discussions jusqu’au bout parce que nous constatons que les canaux ne s’épuisent pas avant des écarts de conduites ne pointent le bout de leur nez. Ce que nous apportons en plus, c’est vraiment d’être à l’écoute et de multiplier les canaux d’échange pour que l’harmonie puisse être la règle et non les dissensions ou discordes récurrentes.

Afreepress.info : Vous entreprenez des actions de sensibilisation sur la culture citoyenne et vous avez d’ailleurs été à Kara. D’où vous viennent les moyens ?

Matthieu Agada : Cette question m’amène à remercier nos partenaires, notamment l’UE à travers le PASCRENA ; puisque c’est grâce à eux que nous avons pu réussir une tournée dans les universités publiques du Togo. Nous avons échangé avec la communauté estudiantine, les enseignants et le personnel administratif sur comment chaque acteur pouvait se remettre en cause d’un point de vue comportemental, afin de favoriser un meilleur ancrage de comportement citoyen dans les universités publiques du Togo.

Au-delà de tout ce qui vient d’être dit, nous voulons remercier les autorités publiques ainsi que les autorités universitaires pour l’attention accordée à ce que nous faisons. Nous nous en voudrions de ne pas remercier nos camarades étudiantes et étudiants qui de plus en plus deviennent nombreux à partager nos idéaux. Encore que ces derniers, nombreux sont-ils à exiger que nous élargissions notre base.

Afreepress.info : Vos camarades et l’opinion n’auront-il pas raison de penser que c’est à cause de la prochaine présidentielle que de telles initiatives sont soutenues ?

Matthieu Agada : En réalité non. S’ils le pensent ils auraient tort parce que le processus a commencé depuis octobre dernier. Encore que ce ne soit pas une mauvaise chose que nous travaillons à l’approche d’une élection présidentielle. Ce qui compte, c’est que tout le monde doit savoir qu’une élection présidentielle ainsi que quelque élection que ce soit dans un pays ne signifie pas que tout doit s’arrêter dans ce pays. Ce n’est pas parce qu’on est à l’approche d’une élection présidentielle que des questions de citoyenneté et de droit de l’homme doivent être abandonnées pour la politique politicienne. Pour nous, cela n’a aucun sens. Même les politiciens doivent être la cheville ouvrière des messages à caractère citoyen et de respect des droits de l’homme par rapport à tout ce que nous connaissons et qui précèdent une période électorale. Nous pensons qu’il n’y a aucun souci à ce que nous travaillons dans cette période. Tout le monde doit continuer par faire ce qu’il fait d’ordinaire, pour la consolidation des questions citoyennes et des droits de l’homme en période électorale ou non.

Afreepress.info : Que répondez-vous à ceux qui ont l’habitude de dire que vous êtes à la solde des autorités ?

Matthieu Agada : Je dirai que généralement ces problèmes se posent lorsqu’on n’a pas toutes les informations. En réalité, parler de culture citoyenne et de promotion des droits de l’homme engage la responsabilité de tous. Il arrive que certains pensent parfois à tort ou à raison que lorsqu’on aborde ces thématiques il faut seulement aborder le côté des autorités par rapport à ce qui ne va pas. Nous, nous avons la ferme conviction qu’une société est un tout et que lorsqu’on veut améliorer les choses c’est au niveau de tous les acteurs qu’il faut demander des efforts. Lorsqu’on demande seulement des efforts à une partie de tous les acteurs cet effort est biaisé. Il est donc important de parler des forces et faiblesses de tout le monde. Généralement certains n’aiment pas qu’on parle de leur faiblesse. Au sein même de la communauté estudiantine il y en a qui pensent qu’on ne devrait pas dire que la communauté estudiantine n’a pas raison de faire ci ou ça. Mais je veux les rassurer que la réussite dans la vie est conditionnée par une perpétuelle remise en cause. Donc, nous faisons bien d’évaluer le comportement des étudiants et le comportement des autres acteurs. C’est cela qui permet d’aller vers l’excellence à tous points de vue.

Afreepress.info : Avez-vous un appel a lancé à vos camarades étudiants ?

Matthieu Agada : Je demanderai à nos camarades étudiants d’être attentifs à comment ils peuvent devenir acteurs des solutions aux problèmes auxquelles ils sont confrontés. C’est ce qui nous tient aujourd’hui à cœur. Nous avons eu froid au dos quand nous avons constaté qu’en réalité la majorité des camarades sont dans ce qu’on appelle une culture de la plainte. Ce que nous pouvons comprendre aux vue des frustrations légitimes mais la culture de la plainte n’apporte pas de solutions. Lorsqu’on veut aller à des solutions, on est obligé d’employer la raison qui sous-entend une meilleure organisation. De plus en plus nous attirerons l’attention de nos camarades sur cela afin qu’ils puissent savoir comment s’organiser et mieux connaître les différents canaux qu’ils pourront utiliser afin de régler les problèmes auxquels ils sont confrontés.