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Interview de Marc K. MONDJI, le Président national de l’ONG CACIEJ-TOGO,

Togo - Societe
« Cette compétition permettra aux initiateurs et leurs partenaires de jauger le niveau de qualité de l’enseignement dispensé dans les différents systèmes d’enseignement en vigueur au Togo »
Face à « l’essoufflement » du système éducatif togolais, l’ONG CACIEJ-Togo a initié « les Champions », un concours inter-scolaire et universitaire d’orthographe et de maîtrise en quatre (4) langues, à savoir le français, l’anglais, l’allemand et l’espagnol.
Dans une interview accordée à l’Agence de presse Afreepress, le Président national de l’ONG CACIEJ-TOGO, Coordonnateur et Promoteur du Projet « LES CHAMPIONS », Marc K. MONDJI a expliqué l’objectif du concours.
« Redorer le blason du système éducatif togolais dont les diplômes étaient autrefois côtés sur l’échiquier international, de donner aux apprenants, le goût du travail bien fait et la recherche constante de l’excellence, d’inciter les enseignants à développer une conscience professionnelle », a-t-il déclaré.

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Afreepress : Bonjour M. Marc K. MONDJI. Vous êtes le président de l’ONG CACIEJ-TOGO qui organise le concours inter-scolaire et universitaire d’orthographe et de maîtrise de langues. De quoi s’agit-il ?

Marc K. MONDJI : Depuis les années 70, le système éducatif togolais n’a cessé de donner des signaux de son essoufflement laissant transparaitre un malaise interne ayant comme manifestation externe la baisse de niveau. Conscient du danger que représente ce phénomène pour l’ensemble du système éducatif, les autorités togolaises de l’époque n’avaient pas tardé à prendre l’initiative d’une réforme complète de l’Enseignement dont les recommandations ont été publiées en 1975. Malheureusement, la mise en œuvre de cette réforme n’a pas abouti. Conséquence, la situation est aujourd’hui des plus catastrophiques. Le niveau de connaissances orthographiques des mots et de maîtrise de langues a considérablement baissé, aussi bien chez les élèves que chez leurs enseignants. Pour preuve, le niveau d’un étudiant en année de maîtrise aujourd’hui est en dessous de celui d’un élève du cours moyen de l’enseignement primaire des années 60.

En vue d’y remédier, l’ONG CACIEJ-TOGO, à travers le présent projet, cherche à apporter sa contribution en proposant aux plus hautes autorités togolaises, l’organisation annuelle d’une compétition interscolaire d’orthographe et de maitrise de langues baptisée : « les champions ».
Cette compétition multidisciplinaire essentiellement consacrée à l’orthographie et à la maitrise des langues, s’étendra aux sciences et technologies dans les années à venir. Elle a pour objectif de contribuer aux efforts du gouvernement en vue de la relève significative du niveau de l’Enseignement au Togo, par la mise en place d’un cadre compétitif d’émulation pour le développement de la culture de l’excellence chez les apprenants et leurs enseignants à tous les niveaux de la pyramide du système éducatif.

Afreepress : Pourquoi avez-vous initié ce concours?

Marc K. MONDJI : L’initiative a été prise pour d’aider à redorer le blason du système éducatif togolais dont les diplômes étaient autrefois côtés sur l’échiquier international, de donner aux apprenants, le goût du travail bien fait et la recherche constante de l’excellence, d’inciter les enseignants à développer une conscience professionnelle sans faille et à être des modèles d’excellence pour leurs étudiants et élèves.
La réussite d’un tel challenge aux retombées incalculables fera de notre cher pays, le Togo, un autre pôle culturel d’attraction dans la sous-région à l’exemple du FESPACO au Burkina Faso et du MASA en Côte d’Ivoire.

Afreepress : Comment va-t-elle se dérouler?

Marc K. MONDJI : La compétition proprement dite se déroulera en quatre (04) phases, notamment les éliminatoires qui auront lieu au niveau préfectoral, les quarts de finales au niveau régional, la demie finale et la finale au niveau national.
Les disciplines retenues devant faire l’objet de cette compétition sont les suivantes : un concours d’orthographe qui il se fera en deux étapes distinctes à savoir, une épreuve de dictée et questions avec correction et proclamation immédiates des résultats. Le ou les candidats ayant fait zéro faute ou, dans le cas contraire le moins de fautes, trois (03) au maximum, sera (ont) déclarés admis, et d’une épreuve orale dénommée « épelle le mot » qui consiste à une épellation des mots par décomposition lettre par lettre. Le mot à épeler doit être identifié auparavant à travers une sorte d’énigme à proposer par l’animateur principal de la compétition.
Les trois premiers de cette épreuve seront dégagés à chaque étape jusqu’à la finale. La première étape, c’est l’explication des mots qui consistera à demander à tous les candidats d’expliquer les mots qui leur seront soumis en donnant leur étymologie latine, grecque, anglaise après les avoir décomposés. Ce qui permettra au jury de jauger le degré de maîtrise de la langue par l’élève.

Cette étape sera suivie de l’analyse de phrases. Il s’agira de procéder à l’analyse grammaticale ou logique de phrases proposées par l’animateur de la compétition. S’en suivra la maîtrise des langues « Anglais, Allemand et Espagnol ». Cette épreuve permettra aux candidats de démontrer la maîtrise de ces langues le plus souvent négligées par les apprenants ; mais qui, aujourd’hui, s’imposent en matière de communication dans un monde devenu « village planétaire ». La parole sera donnée aux candidats qui seront soumis à des interviews sur des sujets d’actualité de leur choix pour démontrer leur savoir-faire en matière d’expression et d’écriture des langues.
La sélection de la plus belle écriture est l’étape suivante. Cette épreuve consistera à sélectionner l’élève ayant la plus belle écriture à travers une épreuve écrite sur tableau noir en présence de tout le jury et de l’ensemble des spectateurs et des supporters des candidats. Elle a pour objectif essentiel de promouvoir l’écriture manuelle de plus en plus menacée par les micro-ordinateurs et les autres NTIC. Elle se fera après une sélection des candidats qui devront préalablement envoyer au comité d’organisation des lettres écrites de leur propre main.

La sélection du plus fidèle correspondant et du plus beau cahier de chants : cette dernière épreuve vise à promouvoir les échanges entre les élèves et les étudiants de différentes localités du Togo en vue, non seulement de promouvoir le brassage des cultures mais aussi, de renforcer les liens d’amitié et de fraternité entre ceux-ci. A terme, elle favorisera la mise en place des bases de l’édification d’une véritable nation togolaise dont les fils et filles se donnent la main et s’acceptent mutuellement.
Cette épreuve vise également à redonner aux élèves et étudiants, le goût de la promotion de certains hobbies aujourd’hui en déclin notamment : la bonne tenue des cahiers de chants qui sont perçus comme de véritables jardins secrets chèrement entretenus par les jeunes. Il donne le reflet de la personnalité intérieure de chaque jeune détenteur, et est une bonne pratique dans le sens de la construction d’un profil d’homme : propre, respectueux des valeurs de la société, élégant et appliqué.
Les candidats seront retenus sur la base du nombre de correspondances échangées sur présentation des courriers portant le cachet de la poste. Pour ce qui concerne les cahiers de chants, les candidats seront sélectionnés sur présentation de leurs cahiers et le jury sera appelé à délibérer sur la base de la qualité des œuvres présentées. Chaque candidat sera appelé à fredonner une de ses chansons préférées figurant dans son cahier. Les 03 meilleurs seront primés.

En vue de promouvoir la culture de la lecture chez les apprenants et leurs enseignants, chaque candidat à cette compétition sera soumis à une épreuve complémentaire de culture littéraire quelle que soit la discipline dans laquelle il est appelé à concourir. Il s’agira pour le candidat de démontrer ses connaissances littéraires en présentant oralement au jury le résumé de trois ouvrages littéraires dont il a une bonne maîtrise, notamment : une œuvre littéraire d’un écrivain togolais, une œuvre littéraire d’un auteur africain et une dernière œuvre d’un auteur d’outre-mer. Les candidats seront aussi encouragés, indépendamment de toutes les œuvres littéraires sur lesquelles ils compétiront, de présenter des compositions personnelles de poème ou autres ouvrages littéraires. Cette épreuve constituera un plus pour les candidats en matière de démonstration de leurs capacités intellectuelles et permettra également au jury de les départager en cas de ballotage.

Précisons que les épreuves inscrites au programme de cette compétition sont autonomes surtout en ce qui concerne la maîtrise des langues autre que le français. Cependant, certaines épreuves sont interdépendantes et nécessitent de la part du candidat une réelle maîtrise des disciplines concernées. Il s’agit spécifiquement des épreuves d’orthographe orale et écrite, d’explication des mots, d’analyse de phrases et de maîtrise de la langue française. Les candidats sont donc libres de choisir le domaine dans lequel ils se sentent plus à l’aise surtout en ce qui concerne l’Anglais, l’Allemand et l’Espagnol. Mais les candidats polyglottes seront encouragés à concourir dans toutes les disciplines et à ainsi démontrer leur génie en matière de maîtrise des langues, d’orthographie et d’écriture, afin de matérialiser la vraie vision de la présente compétition qui cherche à combattre le bricolage et à promouvoir la culture de l’excellence. Elle est donc réservée aux supers cracks d’où la dénomination : «LES CHAMPIONS».
Cette compétition n’aurait rempli convenablement sa mission si dans ses activités elle ne réservait pas une place de choix aux enseignants sans lesquels les candidats tous seuls ne réussiraient pas à remplir les conditions d’éligibilité à ce grand évènement plein d’exigence. Il est évident qu’aucun élève ne saurait s’élever au firmament de la connaissance et de l’excellence sans le précieux concours d’un enseignant doué d’un certain savoir-faire et savoir être lui permettant de transcender toutes les considérations et les difficultés de parcours pour se mettre au diapason de sa mission afin de transmettre la quintessence de ses connaissances aux apprenants avec amour et abnégation. C’est pourquoi une attention particulière lui sera accordée au cours de cette compétition dont il est le véritable moteur. Il sera donc procédé au cours du processus à l’élection de l’enseignant de l’année en se fondant sur les critères d’aptitude et d’attitude à la profession, de qualité de ses prestations, de son caractère volontariste, de son ardeur et de son amour pour le travail, de ses relations avec sa hiérarchie, ses collègues, ses élèves ou ses étudiants ainsi que les parents d’élèves sans oublier sa capacité d’organisation et d’encaissement des situations désagréables et de pression. Il sera également tenu compte de sa maîtrise de la matière qu’il enseigne et de sa régularité et ponctualité au travail. Le choix dudit enseignant devra se faire par établissement, par Préfecture et par région par les enseignants eux-mêmes. Le candidat de chaque région participera à la phase finale à Lomé où les trois meilleurs de l’année seront couronnés après une épreuve de micro-enseignement face au jury et au public. A chaque phase de sélection, l’enseignant fera l’objet d’un hommage particulier et public tant au niveau de l’établissement scolaire, de l’Université, de la Préfecture que de la Région. Leurs noms seront portés au tableau d’honneur de l’enseignement à tous les niveaux et un diplôme d’excellence leur sera délivré pour servir et valoir ce que de droit. Des plaidoyers seront faits auprès des autorités de l’éducation pour qu’il en soit tenu compte dans le schéma classique de leur avancement dans le mécanisme de l’administration au plan national. Ils feront l’objet de beaucoup d’attention de la part des médias durant toute l’année académique et seront pris en compte dans des documentaires et magazines à diffuser tout au long de l’année, afin de susciter un effet d’entrainement auprès des pairs.

Enfin, l’opportunité de cette compétition permettra aux initiateurs et leurs partenaires de jauger le niveau de qualité de l’enseignement dispensé dans les différents systèmes d’enseignement en vigueur au Togo, notamment : le système officiel, le système confessionnel et le système privé laïc dont le degré de performance pourrait être décelé à travers l’origine systémique des meilleurs candidats qui seront dégagés au bout de ce processus compétitionnel. Ainsi, le milieu d’encadrement de base du candidat vainqueur, c'est-à-dire son système d’enseignement, pourrait constituer un premier niveau de classement des systèmes d’enseignement engagés dans cette compétition. A cela, on pourrait ajouter le pourcentage des résultats enregistrés depuis les dix dernières années aux différents examens académiques et enfin le point de vue du public par rapport aux critères référentiels justifiant leur préférence à tel ou tel système. Ce dernier exercice permettra aux décideurs du secteur éducatif officiel et ses partenaires des systèmes confessionnel et privé laïc, de faire une introspection et de remettre en question leurs méthodes de travail afin de revaloriser leur secteur et de tendre vers une amélioration sensible de leur système d’enseignement.

Afreepress: A quelle tranche de personnes ou de jeunes ce concours s’adresse particulièrement ?

Marc K. MONDJI : Cette compétition cible en priorité les élèves et étudiants, mais aussi les enseignants de tous les niveaux et catégories d’enseignement au Togo. Elle est ouverte aux candidatures libres de toute personne qui n’est plus dans le système classique d’enseignement mais s’estime capable de se soumettre à cet exercice.

Afreepress: Quel est l’objectif à long terme d’une telle démarche?

Marc K. MONDJI : L’organisation de cet évènement ambitionne de donner une portée nationale voire internationale à cette compétition dont les échos devront parvenir à tous les togolais où qu’ils soient. Elle se doit de devenir à l’exemple du FESPACO au Burkina, du MASA en Côte d’Ivoire, un évènement de grande envergure dont le rayonnement doit faire frémir de fierté tous les fils et filles de notre cher pays, l’or de l’humanité, trop longtemps marqué par des évènements désolants à travers l’histoire.
Précisons que déjà à partir de la deuxième édition, l’événement prendra en compte l’Ewé et le Kabyè (qui sont nos langues nationales à promouvoir au rang de langue officielle comme le français pour une plus grande valorisation de notre identité culturelle) ainsi que le Chinois et la Philosophie.
La troisième édition s’étendra aux Sciences de la Vie et la Terre (SVT), à l’Histoire et à la Géographie ainsi qu’à l’Education Civique et Morale.
La Quatrième édition sera marquée par la prise en compte de la Mathématique, des Sciences Physique et Chimie et de la Comptabilité.
La cinquième édition intégrera les nouvelles technologies, la recherche et l’invention.
C’est à partir de la cinquième édition que la compétition sera ouverte aux candidats de la sous-région et ceux des pays d’outre-mer.

Afreepress : Quels sont les prix mis en jeu ?

Marc K. MONDJI : Pour susciter une réelle émulation auprès des enseignants et des apprenants qui en constituent le groupe cible prioritaire, cette compétition est tributaire d’une forte implication des pouvoirs publics tant au niveau préfectoral, régional que national et d’une mobilisation de ressources financières et matérielles significatives pour constituer les prix à décerner aux champions de chaque discipline.
Ces prix varieront de dix millions (10 000 000) de F CFA au niveau national à 500 000 F CFA au niveau préfectoral avec en prime, des billets de voyage :Lomé – Paris – Lomé, pour le 1er en Français, Lomé – Washington – Lomé, pour le 1er en Anglais ouLomé – Londres – Lomé, pour le 1er en Anglais, Lomé – Berlin – Lomé, pour le 1er en Allemand, Lomé – Madrid – Lomé pour le 1er en Espagnol. A cette fin, un plaidoyer sera mené auprès des Ambassades des pays concernés au Togoavec prise en charge complète du séjour.

En plus, des micro-ordinateurs, des fournitures scolaires, des dictionnaires, des encyclopédies, l’accès gratuit à la connexion internet, l’accès gratuit aux bibliothèques.
Il faut noter que les prix mis en jeu ont été étudiés de manière à permettre aux lauréats de ce concours, surtout de milieux défavorisés, de continuer tranquillement leur cursus scolaire et universitaire jusqu’au bout, sans être obligés de l’abandonner à mi-parcours par faute de ressources matérielles et financières de leurs parents. «LES CHAMPIONS» s’insurge contre toute déperdition scolaire et universitaire de tout élève ou étudiant naturellement doué mais dont la raison profonde est le manque de moyens de la part de ses parents ou tuteurs. Il s’agit d’un manque à gagner pour l’Etat en termes d’aptitude et de compétence pour une contribution de qualité aux efforts de développement de notre cher pays. Les prix, une fois gagnés par les candidats, leurs seront décaissés annuellement par tranche à raison de 1 000 000 F CFAsur une période de dix (10) ans ; de quoi couvrir tout le cursus d’un élève de 6ème jusqu’au master.

Afreepress : Avez-vous le soutien des autorités politiques du pays?

Marc K. MONDJI : Comme déjà souligné, la réussite de l’organisation de cet événement sera tributaire en grande partie de l’intérêt que les autorités de notre pays y accorderont.

Fort heureusement, le projet a connu un accueil favorable auprès des plus Hautes Autorités de l’Etat en l’occurrence du Chef de l’Etat qui en est d’ailleurs le parrain, du Premier Ministre et des Ministres de tutelle à savoir, le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, le Ministre des Enseignements Primaire et Secondaire, le Ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Industrie qui ont manifesté leurs soutiens au projet par la signature d’une lettre interministérielle de recommandation. La Ministre de la Communication, des Arts, de la culture et de la Formation civique a aussi apporté son soutien au projet par lettre indiquant explicitement la disponibilité de ses services compétents à accompagner le projet.

Soulignons que le projet a reçu le soutien et l’adhésion de tous les partenaires traditionnels de l’éducation en l’occurrence la Fédération des Associations des Parents d’Elèves et Etudiants (FASPAREL), l’Union des Fondateurs d’Etablissements Privés Laïcs du Togo (UFEPLAT) et celle des Responsables de l’Enseignement Confessionnel de notre pays notamment celle de la Direction Nationale de l’Enseignement Catholique au Togo (DNEC) et de la Direction Nationale de l’Enseignement Protestant.

L’appel est lancé à toutes les personnes de bonne volonté qu’elles soient sur le territoire national ou dans la diaspora pour apporter leur soutien en tout genre pour la réussite de ce projet qui ne vise que le meilleur devenir de notre chère Patrie, le Togo, l’OR DE L’HUMANITE.