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Me Mouhamed TCHASSONA-TRAORE : 'Un autre Togo est possible, il est possible de réaliser les rêves des milliers de Togolais'

Togo - Politique
Me Mouhamed TCHASSONA-TRAORE est le président national du Mouvement Citoyen pour la Démocratie et le Développement (MCD) et candidat aux prochaines élections présidentielles. Il a accepté de confier à l'Agence de presse Afreepress, son programme de société, ses attentes et ses appréhensions pour ces élections.
Lire l'intégralité de cette interview réalisée quelques heures avant la présentation officielle par le MCD du programme de société de son candidat, lors d'une conférence de presse organisée samedi au siège de ce parti sis à Kégué.
Bonjour Me Mouhamed TCHASSONA-TRAORE, qui êtes-vous ? Quel est votre parcours ?

Me Mouhamed TCHASSONA-TRAORE (MTT) : J'ai toujours été quelqu'un d'actif au point de mes convictions, qui déjà très tôt au niveau du lycée, s'exprimaient assez fortement du coté de la lutte contre tout ce qui représentait de l'oppression à mes yeux.

Cette conviction a rencontré certaines autres convictions sur le parcours et nous avons fait chemin ensemble avec bon nombre de Togolais. Déjà, sur les bancs de l'école, j'ai travaillé avec des vieilles associatives avant de m'engager sur le terrain politique dans les années 90.

Donc j'étais là très tôt à l'ouverture du pays à l'ère démocratique. J'étais là, dans les années de la conférence nationale souveraine, sans entré à l'intérieur de la salle parce qu'à l'époque déjà, j'étais en stage de formation avec mon patron qui ne me laissait pas le temps de pouvoir y prendre part. Mais j'étais à coté de mes amis qui étaient déjà dans la salle de conférence nationale.

Par la suite, j'ai rejoint les partis qui voyaient le jour. J'ai rejoint en 1998, la formation politique PDR de Zalifou AYEVA. J'ai milité dans ce parti pendant longtemps, j'étais même chargé des affaires politiques, donc, c'était à ce titre que j'ai participé à tous les grands moments de l'histoire de notre pays. De ce qu'on a eu de pénible à construire comme démocratie. J'ai participé au dialogue inter togolais de 1998, j'étais le secrétaire qui avait été chargé de sa préparation.

Nous avons activement pris part à cette rencontre. J'étais également là après la mort du Général Eyadéma en 2005, dans tous les voyages pour parler du Togo et des solutions à apporter avant qu'en 2006, je ne quitte le PDR pour défaut ou déviation d'objectifs pour créer notre propre formation politique, avec des amis.

Donc, le fait de se présenter aujourd'hui, c'est d'abord motivé par mes convictions personnelles pour libérer ce peuple. Des convictions qui ont rencontré également la volonté exprimée par les nombreux militants de ma formation politique, donc j'ai décidé que cette année, il fallait faire acte de candidature pour pouvoir apporter notre vision du monde, notre façon de faire pour pouvoir libérer ce peuple de l'oppression.

Quelles sont les priorités de Me TCHASSONA-TRAORE pour le pays ?

MTT : A première vue, c'est difficile, quand on est togolais, de dire voilà, telles sont les priorités. Mais à première vue, tout est prioritaire au Togo parce que dans tous les domaines, il y a à faire. Nous avons des problèmes au niveau de la jeunesse. Il y a des problèmes liés au chômage et au mal-emploi, au mal-vive. Nous avons des problèmes dans le secteur de la santé. Nos hôpitaux sont devenus des mouroirs. Vous avez vu des images qu'on a diffusées de nos centres sanitaires ?

Vous connaissez également le problème de l'enseignement qui est aujourd'hui à repenser. Ce sont toutes des priorités. Nous voulons améliorer le cadre institutionnel au niveau des formations, au niveau des centres de soins et à plusieurs autres niveaux.

Mais prioritairement, nous pensons que l'Etat doit vite se reformer. Mon parti s'appelle : Mouvement Citoyen pour la Démocratie et le Développement parce que parfois, quand on approche les Togolais, il y en qui ont le sentiment d'être exclus du processus, qui ont le sentiment d'être ignorés. On dirait qu'il y a des Togolais à part entière et des Togolais entièrement à part. Quand on fait cette observation-là, nous pensons qu'il y a une marge aujourd'hui à accéder, qui est celle de bâtir une action politique autour de la citoyenneté qui mettrait tous les Togolais au centre de toutes les préoccupations et pour cela, nous pensons qu'il faut reformer en profondeur notre administration.

Dès les premiers moments de notre prise de pouvoir, nous allons prendre d'importantes décisions. Il faut faire les reformes institutionnelles et constitutionnelles pour assainir le cadre politique togolais, mais également il faut reformer tout le pays de fond en comble. Il faut réformer l'architecture de notre administration.

Nous avons cinq (5) régions économiques qui n'obéissent à aucun critère sérieux. Nous pensons que des régions comme celles des plateaux doivent être découpées en quatre (4) sous régions autour des métropoles comme Kpalimé, Notsé, Atakpamé et Badou. Il faut qu'autour de ces régions, nous puissions avoir des regroupements humains qui ensemble, ont des traits communs du point de vue sociologiques, anthropologique et qui pourraient assoir un système de développement qui soit homogène et intégré.

Il en est de même pour la région de la Kara qui doit être divisée en deux parties. Le grand Bassar, qui devait devenir une région à part entière et la région de la Kara.

Nous allons également rapidement faire toute la décentralisation parce qu'on ne peut normalement pas parler de développement à la base que si nous mettons les moyens pour que l'administration se rapproche des populations de l'intérieur. Il faut que les gens puissent prendre en charge leurs destins à partir de leurs milieux. La décentralisation est une priorité que nous devons mettre en oeuvre avec l'aide des bailleurs de fonds et des partenaires financiers.

Est-ce que Me Mouhamed TCHASSONA-TRAORE peut être proclamé vainqueur au soir du 15 avril ?

MTT : Au jour d'aujourd'hui, je n'ai peur d'aucun candidat. Je parle avec conviction profonde que les Togolais sauront faire le choix entre ceux qui pendant 50 ans, ont servi le mensonge et le malheur au peuple et ceux qui pendant plusieurs années, ont voulu jouer les seconds rôles et sans jamais pouvoir libérer ce peuple. Les Togolais sauront faire la différence entre ces deux (2) entités. Ma candidature est une alternative offerte aux Togolais pour sauver ce pays. Le moment est venu pour que les gens comprennent qu'il faut faire la politique au Togo autrement, qu'un autre Togo est possible, qu'il est possible de réaliser les rêves des milliers de Togolais de l'intérieur et de l'extérieur du pays. Nous avons beaucoup de compatriotes qui vivent à l'étranger dont le nombre n'est pas connu exactement.

Hier j'entendais le ministère parler de 1 500 000 de nos compatriotes hors de nos frontières. Mais en réalité, il n'a pas le bon chiffre. Au Ghana à coté seulement, on dénombre plus de 500 000 de nos compatriotes. Je n'en dis pas davantage du Bénin où il y a plus de 700 000 à 1 000 000 de Togolais et des binationaux.

Il en est de même dans les pays occidentaux. Les gens sont partis depuis plusieurs générations et ne sont pas rentrés. Tout cela constitue aujourd'hui des préoccupations pour lesquelles notre parti entend au soir du 15 Avril, s'attenir afin de corriger cette situation de sorte que tous les Togolais, où qu'ils soient puissent venir construire leur pays.

Allez-vous accepter de faire partie d'un gouvernement d'union si vous ne gagnez pas ?

MTT : Tout dépendra de la façon dont les choses se passeront, parce qu'il n'est pas question pour nous aujourd'hui, d'aller à un gouvernement d'union national si c'est seulement pour aller remplir les chaises. Nous voulons construire ce pays.

Ce qu'on mettra dans la balance aujourd'hui comptera beaucoup demain, de la façon dont les choses se dérouleront au cours de ces élections, déterminera notre façon d'agir. Donc je ne saurai me prononcer.

Au moment venu, le bureau politique du MCD se réunira pour analyser la situation. Mais nous avons des doutes de perdre ces élections parce que nous partons avec une ferme conviction de les gagner. Je voudrais saluer tout le peuple Togolais qui a tant souffert et qui a attendu longtemps, ce peuple qui a pu s'abreuvoir de mensonges multiples et divers. A ce peuple, je voudrai dire que le moment est venu d'ouvrir les yeux et de se remettre à l'espoir à travers notre candidature pour enfin, pouvoir se forger un destin, un destin dans lequel tous les Togolais se retrouverons comme des frères et sœurs, un destin dans lequel tous les togolaises se reconnaitrons quelles que soient leurs origines, leurs orientations idéologiques, philosophiques, et religieuses. Un destin dans lequel les Togolais se reconnaitront comme des frères à part entière et non comme des gens de seconde zone, de plusieurs zones, avec des exclusions comme c'est le cas aujourd'hui dans notre pays.

Nous sommes le candidat de l'espoir de ce peuple, l'espoir fait vivre, nous sommes le candidat de ce peuple. Je demande à tous ceux qui doutent, à ceux qui doutent encore du lendemain de ce peuple, de se réveiller avec nous pour libérer le Togo.

Propos recueilli par Olivier Adja