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Débat au Maroc sur le vote obligatoire

Maroc - Politique
Une nouvelle idée qui permettrait d'améliorer la participation électorale suscite le débat à travers tout le Maroc.
Alors que le royaume se prépare pour le scrutin communal de 2015, le gouvernement et les partis politiques parlent de modifications éventuelles à apporter à la loi.

Certains partis marocains soutiennent l'idée d'obliger les citoyens à voter. En 2011, seulement 45,4 pour cent des électeurs inscrits sur les listes étaient aller déposer leur bulletin de vote dans les urnes.

Le secrétaire général de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) Driss Lachguer a déclaré, le 4 août, que le Maroc se devait d'instaurer le vote obligatoire. Il a même suggéré l'imposition d'une amende de 500 dirhams aux abstentionnistes.

Tous les partis n'adhèrent pas à cette idée. Abdellah Bouanou, chef du groupe parlementaire du Parti pour la justice et le développement (PJD) à la Chambre des représentants, a pour sa part proposé l'obligation de l'inscription sur les listes électorales pour tous les citoyens.

Selon Bouanou, le vote reste une liberté et les Marocains ne peuvent être tenus de participer aux élections quelles que soient les circonstances.

Le vote obligatoire a été introduit dans plusieurs pays, dont la Belgique et l'Australie, fait remarquer le politologue Houssam Sahimi, qui ajoute que des sanctions s'appliquent dans ces Etats aux éventuels abstentionnistes.

Mais une telle stratégie serait difficile à mettre en place au Maroc, ajoute-t-il.

"Les partis politiques qui veulent instituer ce principe sont appelés en premier lieu à accomplir leur véritable mission qui consiste en l’encadrement des citoyens et leur sensibilisation à l’importance de l’action politique afin de les persuader de l’intérêt du vote", dit-il à Magharebia.

L'abstention au Maroc ne traduit pas nécessairement l'indifférence ou l'ignorance, explique-t-il. Certains ne se rendent pas aux urnes pour marquer leur désapprobation face à l'arène politique.

"C’est en quelque sorte une sanction envers les partis politiques", indique-t-il.

Mais selon Karima Nadimi, étudiante, les citoyens ont le devoir civique de participer au scrutin, indépendamment de ce qu'ils pensent des politiciens ou des candidats marocains.

"Pour marquer la désapprobation, il est toujours possible de voter blanc. Il faut éviter d’être passif. Je suis favorable au vote obligatoire", dit-elle.

Hamza El Batni, cadre bancaire, ne partage pas le même point de vue, soulignant l'avancement de la démocratie dans les pays où le vote est obligatoire.

"L’obligation du vote obligatoire est l’ultime étape dans le processus démocratique. Or, il s’avère qu’au Maroc, les partis politiques ne pratiquent même pas la démocratie au sein de leurs instances internes et n’encadrent pas les citoyens", explique-t-il.

"Je ne comprends pas comment les acteurs politiques veulent amener de force les électeurs à se rendre aux urnes. Ils doivent plutôt procéder à une auto-évaluation pour faire des actions en direction des citoyens", ajoute-t-il.