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Interview de Nicodème Habia : « Les moments forts que j’ai partagés avec Logo Dossouvi se situent dans les années où on combattait ensemble ce régime »

Togo - Politique
Logo Dossouvi, icône de la lutte démocratique togolaise mort le 14 mars 2014, sera porté à sa dernière demeure le samedi 12 avril prochain dans son village natal à Gboto Vodoupé (préfecture de Yoto) dans le village qui l’a vu naître. En cette particulière occasion, l’un de ceux qui l’ont connu et aimé confie à Afreepress, ses souvenirs. Nicodème Ayao Habia nous livre ici un témoignage inédit des périodes vécues avec celui qui restera dans l’histoire comme l’un des déclencheurs du 5 octobre 1990. Lire l’interview.
Afreepress : Bonjour Honorable Nicodème Habia. Le 14 mars dernier, disparaissait Hilaire Logo Dossouvi, un homme que vous avez fréquenté et connu à Lomé puis en exil. Que suscite en vous le décès de cet « icône » de la lutte pour la démocratisation de notre pays ?

Nicodème Habia : Le décès de l’icône Logo Dossouvi a suscité en moi une grande tristesse. Je revois les conditions dans lesquelles il a vécu et a rendu l’âme depuis son retour du Canada en 2007.

Afreepress : Quels sont les moments forts que vous avez passés avec lui et que vous souhaiteriez partager avec nous ?

Nicodème Habia : Les moments forts que j’ai partagés avec lui se situent dans les années où on combattait ensemble ce régime avec les moyens de bord y compris la lutte armée. Nous avons ensemble travaillé dans d’autres mouvements comme M05 et le Comité Togolais de Résistance (CTR).

En 1999 nous avions dû quitter le Ghana où nous étions réfugiés pour une nouvelle terre d’exil en raison de l’arrivée au pouvoir de John KUFFOR. Ensemble nous avions vécu les difficultés de refugiés au Ghana puis au Benin. Il faut reconnaître que Feu GNASSIMGBE ne nous facilitait pas la vie.

Afreepress : Comment avez-vous accueilli sa décision de soutenir en 2010 la candidature de Faure Gnassingbé aux élections présidentielles ?

Nicodème Habia : C’est une décision personnelle qu’il a prise en son âme et conscience. Il croyait que Faure allait faire mieux que son père qu’il avait combattu durant des années.

Mais ce que j’ai admiré chez « Vodoua », c’est son courage de franchir le pas et de soutenir Faure et sa mobilisation pour sa réélection en 2010.

Il a eu le courage de le déclarer publiquement, ce que beaucoup de leaders de partis politiques, même certains de l’opposition et certains jeunes font en catimini.

Dans un premier temps, c’est une bonne initiative.

Afreepress : Vous qui aviez longtemps vécu hors du Togo, comment appréciez-vous l’initiative prise par les autorités d’organiser des rencontres de la diaspora togolaise ?

Nicodème Habia : Ce qui me paraît ambigu et curieux, c’est qu’au même moment où on demande aux compatriotes de rentrer et de participer au développement socioéconomique du pays, on leur refuse le droit de porter un regard critique sur la gestion du patrimoine commun en leur refusant le droit de vote. Cette façon de faire renforce nos frères qui estiment que le régime est hostile au débat contradictoire et aux critiques pouvant dévoiler la gestion désastreuse des institutions et leur désir ardent de s’éterniser au pouvoir.

Propos recueillis par Olivier A.