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Interview/Albert Kate : Les élections locales ne serviront à rien si l’opposition ne rentre pas au gouvernement comme prescrit par l’APG.

Togo - Politique
Question : Mr Albert Kate, quelle analyse faites-vous de la situation socio-politique au Togo actuellement.

Albert Kate : Bonjour, la misère ne peut être ignorée, notre démocratie continue son périple, la classe politique cherche et reste préoccupée par son bonheur. Le bout du tunnel n’est pas visible. Tout n’est pas noir non plus. Le problème togolais ne doit en principe être compliqué à résoudre.

Question : Pour vous c’est quoi le problème togolais et pourquoi ce n’est pas compliqué ?

Albert Kate : Si vous suivez bien l’histoire et l’actualité politique togolaise, vous constaterez qu’il y a eu deux moments forts au Togo : En 1er, après la sortie de la conférence nationale souveraine couronnée par le gouvernement d’union 1 de Koffigoh avec l’opposition et le pouvoir ensemble pour sortir notre pays de l’ornière. La deuxième opportunité qui a été très courte, était suite à l’accord de Ouaga, aussi marquée par un gouvernement d’union national avec les deux camps. L’interruption de chacune de ces deux occasions demeure un ralentissement de la marche de notre jeune démocratie. Vous comprendrez donc que la relance ne peut qu’être similaire à ces moments et obligerait à remettre le pouvoir et l’opposition au travail ensemble, à l’instar des périodes d’avancement. Comme Me Zeus Ajavon l’a aussi affirmé dans notre entretien récent, ‘il faudrait qu’à un moment donné, tout le monde se mette ensemble pour former un gouvernement’. IL ajouta que : ‘le Togo n’a jamais fait cela comme au Benin’.
Pour répondre à votre question, sur le plan politique, le problème togolais vient du fait que les politiques ont choisi après interruption des deux occasions de gouvernement d’union national, de tout faire sans ‘ne plus’ travailler ensemble dans le contexte de l’APG, du compromis, du consensus ou de l’après conférence nationale. Ce n’est pas compliqué, car il suffit de l’admettre ou prouver le contraire et ses résultats.
Sur le plan économique, lorsqu’après des élections, il y a contestation et un contentieux électoral perpétuel, beaucoup d’investisseurs hésitent et les investissements dans le pays viennent à compte-goutte, compte tenue de l’incertitude, le Taux de chômage augmente et malgré la croissance macroéconomique, la misère sévit dans la classe pauvre. Donc les politiques qui veulent sincèrement améliorer le quotidien du citoyen togolais, doivent réussir à faire des concessions ‘rapidement’ sans trop tirer la bourre, surpasser les contentieux politiques et électoraux avec des reformes dans l’intérêt supérieur de la nation et tourner vers l’avenir ensemble, pouvoir et opposition. C’était le cas au Ghana avec l’opposition sous Nana Addoh et l’ex Président Mahama Dramani et le pays a avancé.

Question : Pourquoi n’y a-t-il aucun dénouement pour le problème des reformes, le problème des élections en particulier, le problème de la réconciliation, le problème de l’alternance, ?

Albert Kate : Le manque de confiance qui gangrène la classe politique a son remède dans le gouvernement d’union tout comme l’APG l’a prescrit. Commençons par la et vous verrez le déclic attendu. Si les jeux personnels et partisans sont écartés, il y aura un dénouement heureux. La confiance et le vrai dialogue permanent qui ouvriraient la voie aux réformes ambitieuses sont dans le travail d’ensemble au gouvernement d’union, mieux qu’à l’assemblée et ailleurs. Tous les conclaves peuvent accoucher de belles reformes en lettre d’or, mais la suite ? Seul le gouvernement décidera de son avenir. L’entrée de l’opposition au gouvernement de Faure Gnassingbé parait être la clé de voute pour un règlement définitif et Pacific de tous les problèmes politiques et économiques. Le contraire a déjà montré ses limites et persister dans ce sens est justement ce qui perpétue la misère et le statu quo politique.
Pour la réconciliation, je pense que nous devons faire très attention de trop politiser le processus car l’avenir du Togo et de la jeunesse est aux mains des leaders qui ont un grand impact sur la mission de réconciliation ; mais ce qui laisse le peuple pantois est que, de 2005 à aujourd’hui, beaucoup de ces responsables se sont fait des ennemis jurés et ils expérimentent des difficultés pour pardonner et se réconcilier entre eux-mêmes. C’est déplorable que la CVJR et le HCRRUN ont permanemment souffert des invectives de la part de ceux-là mêmes qui ont demandé leur création sans bien définir les contours de ces institutions.

Question : Bientôt les élections locales auront lieu et certains politiques disent que le problème du pays doit commencer à être résolu à la base, ou au niveau des populations. Votre avis ?

Albert Kate : Les élections locales ne serviront à rien si l’opposition ne rentre pas au gouvernement ministériel. Ces mêmes politiques vous diront qu’ils n’arrivent pas à travailler pour faute de budget suffisant aux localités qui ne sont pas en faveur du pouvoir. Ça se passe actuellement dans un autre pays francophone d’Afrique, le Tchad. La suite, la misère va perdurer dans ces localités. Rappelez-vous, beaucoup de députés disent aujourd’hui aux populations qu’ils n’ont pas d’écoles ni d’eau à leur offrir car ils ne sont pas au gouvernement ministériel. Qu’est ce qui dit que demain, ces élus locaux ne diront pas la même chose ? On souhaite les locales mais que les experts et administrateurs publics expliquent mieux les fonctionnalités et vous serez d’avis avec moi qu’il ne suffit pas d’avoir des élus.

Questions: Selon vous est-ce que les partis politiques qui se battent pour L’APG avant les prochaines élections seront satisfaits?

Albert Kate: une élection organisée par un gouvernement d’union, composé du pouvoir, l’opposition , la société civile et la diaspora apportera plus de paix, de relance économique et moins de contestations. C’est ça l’esprit de l’APG. L’entrée au gouvernement de toute l’opposition à ce jour n’a jamais été fait et le constat est que depuis ce temps, toutes les élections à ce jour ont été contestées par l’opposition. Chacun crie qu’il veut l’APG, mais personne ne veut être dans le gouvernement qui va organiser les élections comme le dit l’APG. La misère aura de beaux jours devant elle si rien n’est fait pour la mise en œuvre de cette mesure qui seule, peut amener à une élection sans contestation en 2018.

Questions : Une meilleure répartition des richesses sera possible au Togo ?

Albert Kate : A une et une seule condition, si tout le monde met la main à la patte, si tous les courants politiques mandatés travaillent à créer la richesse, si la classe politique est unanimement représentée dans les institutions qui créent et gèrent ces richesses, je pense que les investissements, les recettes, l’emploi vont augmenter et ce défi peut être mieux relevé. La division et l’isolement politique ne rendent pas une telle chose surmontable dans le contexte actuel. C’est beau de chanter cela chaque fois mais le mieux c’est d’aller à la solution réaliste et poser l’acte qui ouvre la voie pourque cela devienne réalité. Pensez-vous vraiment en toute sincérité ‘qu’en Afrique’, les uns peuvent travailler seuls dans le gouvernement qui crée la richesse et ils partageront cette richesse avec les autres qui ont refusé de ne pas travailler dans ce gouvernement ? Sur le plan économique, la répartition des richesses a une autre dimension mais réalisons qu’au moment où chaque élu se démerde pour attirer les ressources de l’état pour développer sa localité, c’est au pouvoir central ou gouvernement ministériel d’assurer le développement économique et la répartition équitable des richesses à tous les niveaux or, c’est ce pouvoir central ou gouvernement ministériel que certains ne veulent pas mais préfèrent le gouvernement local. Posons-nous la question suivante : Que peuvent faire les maires, les préfets et les députés des partis qui n’ont aucun représentant au gouvernement ministériel ? Les recettes de la mairie et des préfectures, les revenues au niveau local feront un peu mais pas assez. Les revenues resteront maigres et les élus de ces élections locales n’auront naturellement pas assez de moyens. Dans les pays en voie de développement, le gouvernement central ou ministériel repose sur les ressources naturelles, les taxes sur l’importation, les taxes sur les revenues des entreprises, les investissements, les transferts etc. L’Etat restera prudent de permettre des taxes locales élevées sur les populations déjà appauvries. Cela implique que les ressources principales de ces nouveaux élus proviendraient moins des populations locales. Les élections locales ne serviront à rien si l’opposition ne rentre pas au gouvernement ministériel comme prescrit par l’APG.

Question : Votre dernier mot?

Albert Kate : J’invite les compatriotes de la diaspora à s’intéresser à la chose politique d’avantage mais en posant beaucoup de questions, en demandant des explications et des justifications afin de faire la part des choses. Cultivons la vérité et le bon sens pour être mieux utile et peser dans le débat. J’invite les politiques à courageusement faire les pas que la nation n’a jamais connu pour hisser notre démocratie et notre pays Très haut.