Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 6:44:32 AM Samedi, 20 Avril 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


La morgue traditionnelle pour une conservation des corps

Togo - Societe
La prise en charge et la gestion d’un cadavre, on le voit est bel et bien intégrée à un certain ordre rituel dans les funérailles. Conserver le cadavre d’un défunt est devenu inhérent à la société. Ainsi, tous les peuples ont eu dans leur habitude une manière de conserver les corps de leurs défunts, une morgue traditionnelle, s’il faut le nommer ainsi.
Cette pratique traditionnelle existe presque chez tous les peuples avec des avatars d’un peuple à un autre. Cette technique existe également chez les Kabyè et a une variante chez ce peuple.

M. Tchakada, nous explique comment se fait cette conservation traditionnelle : « Il y a toujours dans chaque maison une terrasse traditionnelle. En cas de mort subite, on cherche du sable qu’on amasse sur cette terrasse sur laquelle on verse une quantité d’eau. L’idée du froid est toujours présente à l’esprit. Sur le corps sans vie, on passe des produits faits à base de certaines racines de certains types d’arbres peu connu, réservés dans la plupart des cas aux initiés. Le corps est laissé sur le sable mouillé et peut faire au moins trois jours, voire une semaine ».

Ainsi, la famille a le temps de préparer les obsèques. C’est de là qu’est née l’idée de conservation. Prendre du temps pour la redistribution du travail funéraire, allongement potentiel de l’intervalle de temps entre le décès et l’enterrement.

La technique pour garder le corps d’une femme (surtout quand elle est jeune) est différente de celle d’une femme âgée ou d’un homme. Il revient à ceux qui s’occupent du cadavre (de la jeune dame) de chercher du coton traditionnel qu’ils enfoncent dans les narines et dans les parties intimes de la défunte.

« Une jeune femme est supposée être toujours en contact avec son mari (ou un homme éventuellement s’agissant des relations sexuelles). Toutes ces dispositions sont prises, afin d’éviter la rapide putréfaction. Le cadavre d’une femme qui, de son vivant, continuait d’avoir une intimité avec son mari se putréfie vite que celle qui s’en abstient », souligne M. Tchakada.

Une vieille femme est considérée comme un homme, car censée ne plus entretenir des relations sexuelles. Donc le risque de putréfaction est faible. Pour l’homme, le produit et le sable humide suffissent toutefois pour le conserver.

C’est de cette façon que le cadavre peut être conservé jusqu’au jour de l’enterrement. Cette technique tend à disparaître, mais existe encore dans certaines communautés. Il arrive que des gens, de leur vivant, interdisent à leurs enfants de recourir à la morgue moderne lorsqu'ils décèdent. Soit on les enterre le jour même ils décèdent, soit leur cadavre est conservée traditionnellement. Parfois, c’est une question de moyens financiers.

Magnim (stagiaire).