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Les « Zémidjans » exigent un moratoire et la suppression des frais d’assurance

Togo - Economie et Finances
L’arrestation des motos sans plaque d’immatriculation a été enclenchée depuis quelques jours dans les différentes villes du pays. Spécialement dans les localités de l’intérieur, les opérations ont rencontré la résistance des conducteurs de taxi-motos. Ces derniers ont manifesté de diverses manières leur désapprobation des razzias opérées par les forces de l’ordre. Les villes de Dapaong et de Sokodé ont été particulièrement secouées.
Dapaong dans la fièvre du mécontentement, vendredi 29 août

Le vendredi 29 août 2014, alors qu’un conducteur de taxi-moto était en pleine activité, il est arrêté par des agents de la Gendarmerie et de la Police locales et son engin saisi. La scène se passe au carrefour de la Btd dans le quartier Nassablé où les agents étaient postés, pour procéder à la saisie des motos non immatriculées. En représailles à la saisie de l’engin de leur collègue, les « Zémidjans » se mobilisent pour prendre la moto d’un policier. Ce qui déclenche des affrontements entre forces de l’ordre et conducteurs de taxi-motos qui ont fait usage de pierres pour faire fuir les gendarmes et les policiers qui procédaient aux saisies.

Dans leur manifestation, les conducteurs de taxi-motos ont barricadé la route principale par les dalles qui couvrent les caniveaux. Pendant des heures, le passage était interdit à tout véhicule et les bérets noirs du 4e RIA de Nioukpourma ont été appelés en renfort. Le chef-corps des bérets noirs, le Col Gnassingbé et le Commandant N’dafidina de la Gendarmerie ont entamé des négociations avec les manifestants pour faire baisser la tension. Le préfet de Tône, Mossyamba Ali Séydou s’est joint aux deux hommes pour calmer les ardeurs des « Zémidjans » très remontés par la saisie des engins. Ils ont ensuite organisé une marche de protestation qui les a conduits au camp de la Gendarmerie.

Dans leur excès de colère, les « Zémidjans » ont encerclé tous ceux qui filmaient leur manifestation pour leur retirer les appareils photos et les caméras. Heureusement, suite à des discussions, ils ont accepté de rendre aux journalistes leurs matériels de travail, tout en prenant le soin de supprimer toutes les images.

Les rues ont grondé à Sokodé le samedi 30 août

Dans le même registre de la saisie des engins non immatriculés, la ville de Sokodé a aussi connu son lot de perturbations. 24 heures après la manifestation enregistrée à Nassablé dans la préfecture de Tône, les rues ont grondé dans celle de Tchaoudjo. Les conducteurs des taxi-motos de la ville de Sokodé ont manifesté bruyamment pour demander la suppression des frais d’assurance lors des formalités d’immatriculation des motos ainsi qu’un moratoire dans l’application de cette décision ordonnant la saisie des engins sans immatriculation.

Tout a commencé vers 07 heures avec une grande caravane à travers les artères de la ville. Cette manière de battre les pavés a amené les manifestants respectivement chez le chef canton de Kpangalam, chez l’imam principal de la même ville et le chef canton de Komah. Le but de la manifestation, obtenir la libération des nombreuses motos saisies la Police et la Gendarmerie alors qu’elles étaient en circulation, sans plaque d’immatriculation.

Devant l’insuccès de ces visites, les manifestants prennent d’assaut la cour du bureau de la préfecture de Tchaoudjo dans l’optique d’y rencontrer le préfet, Tchemi Tchambi Tchakpro. Ce dernier absent, les conducteurs de taxi-motos décident d’observer un sit-in au grand carrefour de la Compagnie d’énergie électrique du Togo (Ceet). Le sit-in observé paralysa la circulation sur la nationale N° 1 pendant plusieurs heures.

Face à la détermination des manifestants à en découdre avec les forces de l’ordre armées de matraques et de gaz lacrymogène, le secrétaire général de la préfecture engage des négociations et obtient une issue temporaire. Les manifestants quittent la voie et envoie une délégation à la préfecture pour discuter avec les responsables de la sécurité et du secrétaire général de la préfecture. Au sortir de ces assises, il a été demandé au force de l’ordre de suspendre provisoirement la saisie des motos non immatriculées jusqu’au 1er septembre 2014.

Pour leur part, les conducteurs de taxi-motos promettent une forte mobilisation le lundi 1er septembre devant les bureaux de la préfecture pour écouter la décision du préfet devant leur doléance. « Et après nous aviserons », ont-ils assuré.

Tout en épousant l’idée de l’immatriculation des motos, les manifestants exigent la remise aux propriétaires des engins saisis par les forces de l’ordre. Ils comptent obtenir de l’autorité publique la suppression des frais d’assurance qui s’élèvent à 25 800fcfa et qui sont obligatoires lors du processus d’immatriculation et un moratoire avant la reprise des opérations de saisie.

Par ailleurs, il nous revient que les conducteurs de taxi-motos de la ville de Sokodé ont rencontré, hier, le préfet de Tchaoudjo, Tchemi Tchambi Tchakpro, qui les a calmés et a annoncé la suspension des opérations de saisie jusqu’à une décision finale en provenance de Lomé.