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Choc en Algérie après le meurtre d'un joueur de la JS Kabylie

Algérie - Societe
L'Algérie est sous le choc après le meurtre d'un joueur de football vedette, survenu peu après un match.
L'attaquant de la JS de Kabylie Albert Dominique Ebossé Bodjongo Dika avait été désigné, la saison dernière, meilleur buteur du Championnat algérien et il a été l'auteur du seul but marqué par son équipe le samedi 23 août.

Mais des supporters de la JSK, mécontents de la défaite de leur équipe à domicile face à l'USM d'Alger sur un score de 2 à 1, ont jeté des pierres et autres projectiles sur le terrain.

L'un de ces projectiles a touché à la tête le joueur camerounais âgé de 24 ans. Il est mort quelques minutes après son arrivée à l'hôpital de Tizi Ouzou.

C'est la première fois dans l'histoire du football algérien que la violence dans le sport entraîne le décès d'un joueur, et la réponse ne s'est pas fait attendre. La Fédération algérienne de Football (FAF) a pris la décision de fermer le stade de Tizi Ouzou, tandis que le ministère de l'Intérieur a ouvert une enquête.

Dans la matinée de dimanche, des milliers de fans se sont réunis aux abords de l'hôpital de Tizi Ouzou pour rendre un dernier hommage au joueur défunt et pour exprimer leur colère.

"J’espère que ce drame servira de leçon pour ne plus jamais voir ça," a déclaré Rachid Ourad.

D'autres supporters incriminent les conditions de vie en Kabylie. "Regardez autour de vous," déclare Kaci Mouloudj, âgé d'une vingtaine d'années. "Les jeunes meurent d’ennui ici. Le match se déroulait le soir, mais les gradins étaient déjà pleins plusieurs heures avant," a-t-il expliqué.

"C’est facile, aujourd'hui, de dire : "on va retrouver le coupable et le traduire en justice", mais samedi soir, ils étaient des centaines à jeter des pierres sur le terrain, dont une a atteint Ebossé. Il faut arrêter le championnat, à mon avis, ou le faire jouer à huis clos," a-t-il affirmé à Magharebia.

Sur les réseaux sociaux, des supporters en colère ont promis de contribuer à la recherche du coupable et exprimé leur indignation face à un niveau de violence dans le sport qui n'avait jamais été atteint.

Dimanche, la FAF a reporté à une date ultérieure tous les matchs amateurs et professionnels en hommage à Ebossé ainsi qu'en "protestation contre les agissements irresponsables de certains fanatiques et hooligans qui entretiennent la violence dans les stades".

Le salaire du joueur tué sera également versé intégralement à sa famille jusqu'à l'expiration du contrat qui le liait à la JSK.

Pour sa part, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbaj, a déclaré être "consterné et abattu par ce drame."

"On pouvait tout imaginer, tout, sauf que l’irréparable soit commis sur un terrain de football," a ajouté le dirigeant de la LFP.

Les joueurs sont également sous le choc. "Je ne sais pas si je m’en remettrai," a dit Ali Rial, capitaine de la JSK.

"Il est mort dans mes bras. Je n’arrive toujours pas à comprendre qu'on vient de le perdre à jamais. C'était un brave homme, que Dieu ait son âme," déplore Rial, qui a accompagné Ebossé à l'hôpital.

Son coéquipier Djamel Benlamri explique : "Il est impensable qu'un joueur meure à cause d’une défaite. C’est une vraie catastrophe et c’est une honte pour notre pays !"

Dans le sillage de cette tragédie, l'entraîneur des Canaris aurait pris la décision de se retirer pendant quelque temps pour réfléchir à son avenir.

"De graves incidents viennent ponctuer la Ligue chaque semaine. Mais ce samedi, j'ai vécu l'apocalypse," a expliqué Hugo Broos.

"Après ce qui est arrivé à Ebossé, je ne peux pas rester ici," a dit Broos, des propos rapportés par Super Sport. "Je ne veux pas mourir pour le football," a ajouté l'entraîneur belge.