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Affaire Ecobank :Quelques preuves des mouvements réalisés au profit de Jonathan Fiawoo et de ses opérations sur les différents comptes

Togo - Economie et Finances
Depuis le déclenchement de l’affaire de détournement à Ecobank, peu de personnes pouvaient deviner les comptes qui ont permis au président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCIT), Jonathan Fiawoo d’effectuer ses opérations avec l’aide de sa femme Elvire Blanchette. Ni de savoir par quels mouvements, il arrivait à encaisser des fonds pour ses usages personnels, surtout que l’homme clamait ignorer ce qui se passait sur ses divers comptes.
Les mouvements de capitaux se sont déroulés sur cinq comptes appartenant tous à Jonathan Fiawoo dont trois au nom de ses sociétés que sont « OST », « Impact group » et « Avis » et les deux derniers en son nom personnel qu’on peut dénommer Fiawoo1 et Fiawoo2. Les éléments recueillis et ici publiés résument en quelque sorte le mode opératoire du président de la CCIT pour jouir des Dépôts à terme (DAT) des clients de la banque. C’est ainsi que le 23 avril 2009, il y a eu une ponction de 21.780.000 FCFA du compte d’une première victime vers celui d’Impact group appartenant à Fiawoo. Mais le 5 mai, l’homme ordonne un virement de 21 millions du compte d’Impact group vers un de ses comptes personnels dont le solde initial était de 21.214.133 FCFA et qui se retrouve avec un solde après opération de 42.214.133 FCFA lui ayant permis de régler des factures d’impôts, de Cimtogo, de payer des parents dont Ata Fiawoo et d’autres relations.

Le 7 mars 2011, 100 millions ont été prélevés du compte d’un client ayant effectué un DAT et reversés sur celui de la société Avis de Jonathan Fiawoo. Le lendemain, il ordonne un virement de 28.682.500 FCFA vers un de ses comptes personnels dont le solde qui était de 31.898.020 FCFA, passe à 60.580.520 FCFA. Après deux jours, M. Fiawoo tire un chèque de 40 millions à l’ordre de son neveu Jonas de Souza. 24 heures plus tard, il tire un autre chèque d’un montant de 64.880.000 FCFA sur le compte d’Avis renfloué par le DAT de sa victime pour son deuxième compte personnel, Fiawoo2. Ce 2è compte dont le solde était initialement de 1.830.426 FCFA, passe à 66.711.426 FCFA. Et selon nos informations, c’est avec ce solde renfloué qu’il a pu effectuer un virement de 17.242.500 FCFA vers le compte d’Impact group le 14 mars 2011 d’une part, et qu’il a pu émettre trois autres chèques de 10 millions, 25 millions et 12.637.000 FCFA respectivement les 17, 22 et 24 mars 2011. Il est utile de préciser que tous ces chèques ont été émis pour le compte d’un cambiste qui lui effectue les opérations de change. Ce DAT a-t-il été régularisé depuis ?

Près d’un mois après ces forfaitures, le président de la CCIT remet une autre couche. Le 15 avril, c’est un autre DAT de 138.914.000 FCFA appartenant à une dame qui a fait les frais de sa voracité. Mettant toujours sa femme à contribution, il se fait virer sur le compte de sa société Avis ce DAT. Sans attendre le lendemain, il transfère 100 millions du compte d’Avis sur un de ses comptes personnels dont le solde passe de 11.743.620 FCFA à 111.743.620 FCFA. Trois jours après, soit le 18 avril, M. Fiawoo émet un chèque de 50 millions à l’ordre de son comptable Aziamon Paul et un autre du même montant à l’ordre de son neveu de Souza Jonas deux jours plus tard. Les fonds ont été retirés en liquide pour des usages que seul le président de la CCIT peut déterminer. Le reste du DAT lui a permis d’émettre encore deux chèques à l’endroit de son cambiste, soit 12 et 17 millions de FCFA après l’avoir viré sur son autre compte personnel.

Voilà de façon très partielle comment le président de la CCIT a utilisé sa femme pour user et abuser des DAT de clients d’Ecobank à des fins personnels sans égard pour ces citoyens. Il ressort un jeu de mouvements de fonds pour embobiner les non avertis malgré la profession du président de la CCIT qui affirme ne rien connaître de ces opérations. Et c’est à cet homme que les autorités et le reste des membres de la CCIT veulent laisser l’organisation de la rencontre devant regrouper les Chambres de commerce d’Afrique et d’ailleurs. Déjà qu’il a été démontré que l’homme compte mettre exclusivement ses sociétés à contribution pour la tenue de la rencontre. De l’hôtel pour la restauration aux moyens de déplacement, tout risque de passer dans l’escarcelle de Jonathan Fiawoo si rien n’est fait. Puisque l’homme ne semble pas se préoccuper des élections qui devraient se tenir avant la tenue de cette rencontre et qui devraient probablement le déchoir de la présidence de la CCIT. Le nom Jonathan Fiawoo n’a pas encore fini de déchaîner des passions.

Mais au-delà de toutes considérations, cette affaire a permis de réaliser que la justice togolaise et le monde des affaires sont loin de la moralité que leurs responsables tentent de leur conférer et que la justice togolaise s’applique selon « la tête du client ». Affaire à suivre.

Abbé Faria