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Africa business forum : « L’Afrique, une terre d’opportunités »

Togo - Diplomatie

Le Sommet Etats-Unis/ Afrique s’est poursuivi ce mardi 05 août avec l’Africa Business Forum, une rencontre dédiée aux questions économiques, financières et commerciales. Coorganisé par la Bloomberg Philantropie, du nom du milliardaire américain et ancien maire de New-York Michael Bloomberg et le Département d’Etat américain au Commerce, il constitue l’une des articulations de cette conférence avec la participation effective de plusieurs dirigeants mondiaux, dont le Président togolais Faure GNASSINGBE.

L’objectif de ce forum qui s’est déroulé au Mandarin Oriental, a été d’aborder les possibilités de commerce et d’investissement sur le continent. Il a porté sur la participation du secteur privé américain dans divers domaines en Afrique, notamment la finance et des investissements de capitaux, de l’infrastructure, de l’électricité et de l’énergie, de l’agriculture, des biens aux consommateurs, des technologies de l’information et de Commerce.

Les échanges se sont organisés en panels animés par plusieurs acteurs africains et américains, le Président Barack OBAMA lui-même qui a clos les travaux, le vice-président Joe BIDEN, le secrétaire d’Etat John KERRY, les présidents Macky SALL, Paul KAGAME, Jacob ZUMA, Jakaya KIKWETE, Moncef MARZOUKI, le milliardaire soudanais Mo IBRAHIM, le Nigérian Aliko DANGOTE, le Président de la Banque Africaine de Développement ( BAD) Donald KABERUKA. Les interventions ont tourné autour du meilleur moyen de tirer profit des opportunités que représente le continent africain à travers notamment la construction intelligente des infrastructures, la bonne gouvernance, la croissance économique, la collaboration secteur privé-secteur public ; ou encore du financement de l’Afrique de demain. Notamment comment grâce à des réformes institutionnelles, politiques pertinentes et à une bonne gouvernance, les pays africains pourront attirer plus d’investissements privés, de financements. S’il n’a pas débouché sur de grandes annonces d’enveloppes comme c’est souvent le cas dans des rencontres de ce type, il a permis de créer les conditions d’une amélioration et de la consolidation des relations Etats-Unis/Afrique ; mais également favorisé sans doute l’occasion d’une rencontre et des actions avec le gouvernement et les milieux d’affaire américains. Car comme l’a si bien indiqué le président sénégalais Macky Sall, évoquant la Une du journal The Independant sur l’Afrique à 10 ans d’intervalle avec une perception qui a beaucoup évolué, « le continent africain est aujourd’hui une terre d’opportunités ».


DES INTERVENTIONS OPTIMISTES :

Selon Michael Bloomberg, "l'Afrique n'émerge pas, elle est déjà là". Car le continent aura un taux de croissance de 5% en 2015 avec près de 400 entreprises déjà créées en 2013. Cinq des dix économies les plus émergentes sont en Afrique. La Secrétaire d’Etat au Commerce est quant à elle convaincue que les liens commerciaux peuvent être plus étroits et étendus. « Il est temps de faire des affaires en Afrique. Les entreprises africaines sont invitées à être plus présentes en Amérique » a-t-elle soutenu.

Voici en substance le contenu de l’intervention de quelques panélistes :
Jeff Immelt PDG General Electric
Il reconnaît que les américains ont quelque peu laissé l'Afrique aux européens et ensuite aux chinois, le temps est venu que les américains aillent faire des affaires en Afrique. Il faut oser prendre des risques comme les autres. Chaque gouvernement doit avoir une politique énergétique transparente basée sur ses potentialités éoliennes, solaires, hydrocarbures, gaz naturel, etc...


Phuti Mahanyele PDG Shanduka Afrique du Sud estime que l'éducation est fondamentale pour l'accroissement des économies africaines. Investir dans les infrastructures est un préalable pour réussir pour les investisseurs américains. Tandis que Doug McMillon, PDG des Magasins Wall Mart se voit ravi de faire des affaires en Afrique, ce qui leur fournit des produits frais. "Il y'a des opportunités d'investissement mais il faut renouveler les équipements", admet l'homme d'affaires.

Pour Andrew Liveris PDG The Dow Chemical Company, la formation est incontournable pour bien démarrer. Associer les différents partenaires surtout la société civile. La recherche ensuite est importante, sa société sait que les africaines consomment beaucoup de manioc, des recherches sont en cours pour faire du pain de manioc au Nigéria.
Pour le milliardaire nigerian Aliko Dangote, PDG Dangote Group, les Américains continuent à voir l'Afrique d'il y'a une décennie alors qu'elle a beaucoup changé. Le manque d'électricité freine aussi la croissance. Il souhaite qu''on arrête de voir l'Afrique comme un seul pays. Son groupe met 5 milliards de dollars dans le secteur énergétique en Afrique subsaharienne avec un partenaire américain.
Nkosazana Dlamini Zuma Présidente de la Commission de l'Union Africaine en ouvrant la 2è session sur : Des marchés ouverts: financer l'Afrique de demain remarque que l'Afrique compte un milliard de personnes dont la vaste majorité est jeune. Tant que notre agriculture reste traditionnelle, elle n'attirera jamais les nombreux jeunes à la recherche d'un emploi. L'environnement des affaires est plus facile dans de nombreux pays. Pour Jacob Lew Ministre des finances, les USA travaillent avec la BAD pour des réformes hardies. L'administration Obama est décidée à faire des affaires en Afrique.

David Carlyle DG The Carlyle Group
1% des fonds propres vont en Afrique. L'Afrique n'attire pas encore. Tout marché émergent a des risques mais il faut oser y aller. Les USA sont à la traine mais ils peuvent rattraper le retard en examinant les opportunités d'affaires et les saisir.

Mo Ibrahim Fondateur et Président de la Fondation Mo Ibrahim
"Nous avons plus de téléphones mobiles en Afrique qu'aux USA, c'est une chance. Nous avons besoin d'accélérer l'intégration économique régionale. L'image qu'on a de l'Afrique est loin de la réalité. On montre souvent trois à quatre pays, il faut aller voir les 50 autres". Et de relever: « les Chinois, les Indiens ou les Brésiliens ont une présence massive en Afrique sans qu’on ait eu besoin d’aller les convaincre de venir. »

James Mwangi PDG Equity Bank Group
42% des Kenyans ont accès aux services bancaires. Il faut que les prix soient le plus accessibles possible. Les banques africaines n'ont pas beaucoup souffert de la crise parce que les équipes de gestion sont bonnes. Les médias occidentaux parlent mal du continent alors que les choses bougent dans le bon sens.

Ajay Banga PDG Mastercard
La croissance tirée par la consommation en Afrique a besoin d'une classe moyenne élargie. Il faut que les gens soient en mesure d'emprunter pour booster l'économie. Si on réduit le rôle de l'argent liquide, il y aura plus de transparence dans les flux financiers.

Tony Elumelu Président Heirs Holdings Limited
Le secteur privé doit jouer son rôle de force motrice de l'économie. L'investissement dans l'énergie est à long terme. Il faut harmoniser les politiques énergétiques et faciliter la création d'entreprises dans un délai très court. Harmoniser et moderniser les réglementations sur fond d'incitations fiscales, cela attire les investisseurs. Mobiliser l'épargne vers des secteurs essentiels comme l'électricité qui peut augmenter la croissance. Les femmes font presque 60% des africains, il faut les associer. 600 millions d'africains n'ont pas accès à l'énergie.