Deux cents soldats maliens ont quitté Bamako, dimanche 20 juillet, pour suivre une formation au Maroc.
Ce programme de trois mois entre dans le cadre d'une initiative de coopération qui a pour objectif de former six cents militaires maliens et des imams au Maroc.
Les soldats qui ont été envoyés au Maroc recevront une formation dans les techniques de lutte contre le terrorisme et apprendront les moyens de repérer l'ennemi et de l'affronter en plein désert, a confié une source militaire malienne, des propos repris par RFI.
Par ailleurs, cinq cents imams maliens ont d'ores et déjà été formés au Maroc à un Islam tolérant qui rejette la violence.
Cet exercice s'inscrit dans le cadre d'un travail de coopération amorcé dans divers domaines, dont celui de l'échange d'informations entre les deux pays, qui a aidé à déjouer plusieurs attentats terroristes.
"Depuis l'arrivée au pouvoir du Président Ibrahim Boubacar Keita, il existe un fort dynamisme dans les relations entre le Mali et le Maroc", explique Moussa Miga, un journaliste malien, à Magharebia.
Il ajoute qu'il a été "tout simplement naturel pour les deux pays de coopérer dans le domaine des affaires religieuses pour lutter contre l'expansion du salafisme extrémiste, qui a commencé à pénétrer dans le nord du Mali ces dernières années par le biais d'al-Qaida".
"L'armée malienne doit pouvoir profiter de l'expérience des pays qui sont confrontés aux mêmes menaces sécuritaires, comme c'est le cas du Maroc, ce qui la rendra sans aucun doute plus efficace", poursuit-il.
Pour sa part, Noureddine Lachhab, spécialiste des affaires du Maghreb, explique que le Maroc a été le partenaire de la France et du Mali dans la guerre contre le terrorisme.
Le royaume se présente en modèle dans l'éradication du jihadisme et le maintien de la stabilité dans la région et incarne, selon les dire des observateurs, une exception en termes de fermeté, note-t-il.
"Pour preuve, le Maroc annonce chaque mois le démantèlement d'une cellule terroriste", ajoute Lachhab. "Cela signifie que le régime marocain est présenté aux Européens et aux Américains comme un modèle de réussite dans l'élimination du terrorisme, modèle qui peut être exporté dans les pays voisins qui souffrent du fléau de la terreur".
Concernant le choix du Maroc pour assurer la formation des soldats maliens, le journaliste évoque la longue histoire des relations entre les deux pays.
"Tombouctou était affiliée spirituellement au Maroc dans la mesure où, historiquement, ses habitants prêtaient allégeance au sultan marocain", explique-t-il. "La plupart des intellectuels et des érudits maliens ont fait leurs études au Maroc, à l'Université Al Karaouine ou dans d'autres vieilles écoles du pays. La zawaya marocaine a également des ramifications au Mali".
Pour sa part, le chercheur mauritanien Mohamed El Moustapha Ould Bechir fait le lien entre l'envoi des soldats et des imams maliens et les initiatives diplomatiques entreprises récemment par le Roi Mohammed VI en Afrique de l'Ouest, notamment au Mali.
L'objectif, selon ce chercheur mauritanien, est d'amener les pays de l'Afrique subsaharienne à établir un partenariat avec le Maroc dans différents domaines, en particulier religieux, pour lequel le Maroc se distingue par son attachement à la modération.
Comme l'explique à Magharebia le journaliste mauritanien Mohamed Badin Ahrimo, "l'instauration de la sécurité au Mali a pour corollaire l'instauration de la sécurité dans les autres pays du Maghreb".
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