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La coopération militaire au menu des discussions algéro-tunisiennes

Algérie - Societe
Moins d'une semaine après que des terroristes aient abattu quinze soldats le long de la frontière entre la Tunisie et l'Algérie, le Premier ministre Mehdi Jomaa s'est rendu ce mardi 22 juillet à Tebessa à la tête d'une délégation de haut niveau.
Le chef du gouvernement intérimaire tunisien est accompagné par de hauts responsables de la sécurité et de l'armée. Il devrait rencontrer son homologue algérien Abdelmalek Sellal pour parler de "coopération et de coordination" dans le domaine militaire, ont précisé les services de la primature dans un communiqué.

Alors que la Tunisie a décrété trois jours de deuil national pour les soldats abattus dans le Jebel Chaambi, l'Algérie s'est engagée à aider son voisin à "exterminer le terrorisme".

"Je reste convaincu que ce crime odieux n'affaiblira pas la nation tunisienne sœur ni la résolution de sa vaillante armée à affronter le terrorisme abject", a écrit le Président algérien Abdelaziz Bouteflika vendredi dans un message adressé à son homologue tunisien Moncef Marzouki.

L'Algérie a déjà renforcé la surveillance de sa frontière orientale, dans le cadre d'un accord de lutte antiterroriste et de sécurité frontalière signé avec la Tunisie en mai dernier et en vertu d'un accord de coopération militaire conclu en juin.

Après cette attaque dans le Jebel Chaambi, Bouteflika a donné son accord à deux opérations militaires le long de la frontière, impliquant la participation d'au moins huit mille soldats algériens et de quelque six mille soldats tunisiens, a fait savoir le quotidien El Khabar dans son édition de dimanche 20 juillet.

La Tunisie et l'Algérie sont convenues de lancer une série d'opérations militaires concurrentes, dans le cadre d'une stratégie sécuritaire à long terme destinée à éliminer les groupes terroristes le long de leur frontière commune.

Ces opérations se concentreront sur la province de Kasserine en Tunisie et dans les vallées algériennes adjacentes de Biskra et de Tebessa.

Ce plan de sécurité prévoit la collecte et le partage de renseignements, des frappes militaires contre les groupes armés et des mesures préventives pour lutter contre les cellules jihadistes.

Selon une source sécuritaire citée par El Khabar, les opérations qui ont été décidées prévoient de lancer des opérations contre des cibles spécifiques.

Les troupes de chaque côté de la frontière resserreront leur étau sur les routes, les chemins et les itinéraires le long des différents axes de la frontière, notamment ceux qui mènent aux hauteurs du Jebel Chaambi, pour entraver les mouvements des terroristes et les empêcher de transporter du ravitaillement jusqu'à leurs bastions.

Les forces algériennes, composées de soldats de l'ANP, d'unités d'intervention spéciale et de gardes frontaliers, ont renforcé la reconnaissance aérienne et terrestre pour empêcher toute infiltration de militants.

Ces opérations ont déjà donné de bons résultats. Samedi, des soldats algériens ont fait échouer une tentative de deux terroristes tunisiens de franchir la frontière dans la wilaya d'El Tarf, a fait savoir Mosaïque FM.

Au cours de la seule dernière semaine, l'armée algérienne a également éliminé six membres d'al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et arrêté un responsable local de l'organisation terroriste.

Ces opérations sécuritaires interviennent au lendemain de l'explosion d'une bombe artisanale, le 12 juillet, qui avait tué trois soldats algériens et quatre gardes communaux dans la wilaya de Sidi Bel-Abbes.

"Cet acte criminel ne fait que renforcer la détermination des éléments de l'ANP à poursuivre et éliminer ces groupes terroristes", avait déclaré le ministère de la Défense dans un communiqué.