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Situation des droits de l'Homme au Togo : plus rien ne va entre le CACIT et ASVITTO

Togo - Opinions
FRANÇOIS AKOUEGNON
On ne sait s’il faut finalement penser à une malédiction ou à un manque d’intelligence mais il faudrait quand même à tout prix parvenir à poser un diagnostic sérieux pour entamer une réelle thérapie contre le mal dont souffrent les acteurs de la société civile au Togo. Tout comme leurs alter egos de la scène politique togolaise, les acteurs de la société civile présentent tout de suite le profil de personnes immatures, déséquilibrées ou atteintes de graves troubles psychiques, dès que commence à profiler une opportunité pouvant donner lieu d’engranger encore des espèces sonnantes et trébuchantes. Peu importe l’occasion, et surtout, ne leur parlez pas de déontologie ni de professionnalisme. Place aux montages, à l’instrumentalisation, à la manipulation et à l’exploitation de l’Homme par l’homme au nom des droits de l’Homme. En la matière, les cas d’exemples sont tellement légion qu’il devient inutile d’en citer d’autres. Mais le souci qui reste permanent est de savoir le genre de société que nous voudrions bien laisser en héritage aux générations qui nous suivront. La question peut ne pas avoir de sens auprès de ceux qui ne pensent qu’à eux-mêmes mais elle vaut tout son pesant d’or pour ceux qui restent sensibles au devenir de leurs progénitures et encore plus, chez ceux qui croient à la réincarnation de l’homme. En effet, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, les organisations de la société civile au Togo sont tout le contraire de leurs homologues qu’on rencontre sous d’autres cieux et qui luttent chaque jour que le Bon Dieu fait pour la restauration de l’harmonie entre l’Homme et son milieu. Ici, l’on fait tout pour s’entourer d’un club de mangeurs et créer un petit machin auquel il faudrait absolument trouver une dimension humanitaire indispensable le moment venu, aux opérations de change. Le change ? Il ne sera pas vain à partir du moment où cette précaution préalable a été prise, et aussi longtemps qu’existeront des structures comme l’UE, le PNUD, l’OMCT, la FIDH, le HCDH et si vous voulez, tous les acronymes ou sigles qui se terminent par …DH. C’est un immense business bâti sur la problématique des droits de l’Homme, qui nourrit pompeusement tous les éléments situés en amont de la chaîne, mais pas toujours ceux qui sont situés en aval, et au nom de qui on prétend lutter. Dans ce marché de larrons où les règles de bouffe sont bien définies pour garantir la pérennité du busines, on en vient souvent à des conflits liés généralement à la gourmandise excessive de certains qui tentent le plus souvent de « manger » « sur la tête » ou « dans le dos » d’autres larrons qui se croient en territoire conquis. C’est un peu le cas de la brouille qui oppose actuellement André Afanou du CACIT (Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo), aux responsables de l’Association des Victimes de Torture au Togo (ASVITTO) à partir de la table ronde organisée conjointement par le HCDH de Genève et le CACIT le 25 Juin 2014 au siège du SYNPHOT, sur la prise en charge médico-sociale des victimes de torture. Les responsables de l’ASVITTO reprocheraient au président du CACIT le fait qu’il soit allé seul et en leur nom négocier les fonds pour l’organisation de cette table ronde à laquelle il ne les a pas associés alors qu’il existe un partenariat qui fait de l’ASVITTO, une composante du CACIT. « Nous ne permettons pas que le CACIT, après s’être prévalu de notre statut auprès des partenaires financiers, vienne nous inviter à la table ronde pas en tant qu’associés, mais comme de simples illustrations des cas de victimes de torture au Togo ». Ces propos livrés à chaud à l’ouverture de la table ronde, émanent d’un responsable du cercle directeur de l’ASVITTO qui s’est étonné du ton sérieux que prenait l’évènement alors qu’ils y avaient été invités pour une rencontre de concertation. Au niveau du CACIT, on avance, pour se dédouaner, le principe de neutralité qu’ils doivent garantir à leurs partenaires en évitant des positions qui risquent de leur prêter des intentions ou de leur donner une coloration politique. Or, il est bien connu que ASVITTO est membre du CST et qu’elle anime périodiquement des activités politiques dans l’intérêt de ce collectif. Plus loin, on évoque également le passé militaire de Olivier Amah, le président de ASVITTO, qui aurait gardé ses relations avec le Colonel Massina et avec d’autres officiers de l’armée dont les noms résonnent comme un cauchemar dans l’affaire des tortures. Cette sourde bagarre entre ASVITTO et le CACIT est une énième boutade qui oppose des organisations de la société civile à cause de l’argent. On se rappelle le feuilleton qui s’était joué au CACIT, toujours sur la base de l’argent et qui s’est soldé par l’ouragan qui a fait partir Ajavon Zeus de la présidence de cette organisation. C’est aussi pour ces mêmes raisons que Jil-Bénoît Afangbédji a été détrôné de la présidence de l’ACAT-TOGO pour aller créer l’EDH. Qu’ont-ils donc, ces acteurs de la société civile, pour être si fébriles devant l’argent au point de perdre de vue l’essentiel? Et chaque fois qu’ils trébuchent, ils refusent de changer de domaine d’action. Au contraire, ils font tout pour rebondir avec un nouvel instrument pour ne pas perdre le marché. N’est-ce pas la preuve que le domaine est prospère ? Cette obsession dans les droits de l’Homme a fini par retenir l’attention de la nouvelle génération. Le temps de chômage ne dure que l’instant qu’il faut pour négocier un gilet à l’effigie d’une de ces nombreuses associations qui inondent le pays. Puis commence une carrière, une nouvelle carrière d’acteurs droits de l’hommistes, qui, qu’il plaise à Dieu, seront différents de ces éternels insatisfaits qui continueront toujours de se remuer dans leur tombe au moindre bruit de l’argent.

FRANÇOIS AKOUEGNON