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LE GROUPE ACCOR EXPULSE DE L’HOTEL SARAKAWA SOUS ASTREINTE DE 500.000 FCFA

Togo - Societe
Le Tribunal de Première Instance de Lomé a ordonné ce 11 juillet l’expulsion d’ACCOR de Mercure Sarakawa sous astreinte de cinq cent mille francs (500.000 F) CFA par jour de résistance. L’Etat togolais, propriétaire de l’hôtel, reproche principalement au groupe français le non respect des clauses de son bail.
Le 24 juin dernier, l’Etat togolais avait assigné en référé la société ACCOR AFRIQUE S.A., société de droit français dont le siège est à Evry dans la banlieue française et la Société Togolaise d’Investissement et d’Exploitation Hôtelière (STIEH) qui gère l’hôtel Sarakawa devant le Tribunal de Première Instance de Lomé, pour voir ordonner leur expulsion dudit hôtel. Le délibéré renvoyé à ce 11 juillet vient d’être vidé par le Président qui a suivi le requérant et a expulsé les deux sociétés sous astreinte de 500.000FCFA. Cette décision met provisoirement fin au litige qui oppose les deux parties depuis plusieurs mois.
Selon l’Etat togolais, il a donné à bail le 18 février 1998, l’hôtel Sarakawa à la Société ACCOR AFRIQUE S.A., pour une durée de quinze (15) ans à compter de son approbation par décret présidentiel n°98-044/PR, notamment sous les conditions suivantes : réaliser les travaux de rénovation et d’embellissement nécessaires pour une exploitation selon un standard international « 4 étoiles » et maintenir ce standard tout au long du bail. Ces conditions n’ont jamais été respectées puisque l’hôtel n’a jamais été exploité selon ce standard mais sous l’enseigne Mercure que le groupe utilise pour ses 3 étoiles. Bien plus, la carence du locataire n’aurait même pas permis en 2008 de prétendre à une classification « 3 étoiles ». Mis en demeure à cette date de procéder à la rénovation qui s’imposait, l’hôtelier qui n’a pas nié cette défaillance, a sollicité que lui soit consenti en contrepartie un nouveau bail, sans attendre l’expiration du bail prévu le 17 février 2013. Face au refus de l’Etat togolais à cette demande conditionnée, l’exploitation de l’hôtel s’est poursuivie jusqu’à son terme dans des conditions de plus en plus déplorables. C’est ce qu’atteste un rapport commandité par l’Etat propriétaire et dont les conclusions rendues en début d’année, sont sans appel : «  les différents ouvrages composant le complexe, se trouvent aujourd’hui à la limite de leurs possibilités techniques. Si les structures béton sont toujours en bon état, les matériaux et revêtements de protection ne remplissent plus leur fonction première et secondaire (protection des ouvrages notamment étanchéité et aspect visuel et esthétique). Depuis la date de construction de l’hôtel, aucun ravalement de fonds n’a été effectué, sinon un peu de peinture, des raccords d’étanchéité, des bouchages de trous ou de fissures. Ces différents travaux d’entretien n’ont pas été réalisés dans les règles de l’art, et va exiger une reprise complète avec des incidences financières non négligeables (décapage des différentes couches successives de peinture, reprise des relevés d’étanchéité, traitement des murs contre les différents désordres chimiques et biologiques). L’état des immeubles ne supportera plus très longtemps les conditions climatiques » écrit Mr Patrick Sourdeau, l’auteur du rapport.
CHANTAGE A L’EMPLOI :
Pour justifier la demande d’expulsion, outre le non respect des clauses du bail, l’Etat togolais indique que la société ACCOR, titulaire du bail n’a pas présenté en son nom et pour son compte une demande de renouvellement. Si ce n’est par l’intermédiaire de la STIEH à qui elle prétend avoir cédé le contrat de bail et qui serait la société gérante de l’hôtel. Pour le Togo, aucune cession du bail ni location-gérance n’ayant été formalisées, cette décision interne du groupe ne saurait lui être opposable.
Face à la situation, la société ACCOR brandit la menace de chômage qui planerait sur les 180 employés. Cependant, de sources gouvernementales, on confie qu’un comité de gestion sur mis en place pour exploiter provisoirement l’hôtel avec le maintien des emplois, jusqu’à l’appel d’offres qui devrait permettre de concéder un nouveau bail. «  Même la société ACCOR pourrait soumissionner et partir sur le même pied d’égalité que tous les autres candidats » a indiqué notre source.

Pour rappel, l’hôtel Sarakawa est un ensemble immobilier comprenant entre autres un bâtiment central sur quatre niveaux, des parkings, des aires de jeux, le tout édifié sur un terrain d’une superficie de 19ha96a57ca sis à Lomé, boulevard du Mono. Il est ouvert depuis 1979.