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Le secret d’une artiste-peintre et musicienne togolaise/Sabine Medowokpo : « Etre optimiste, être positif, déterminé, avoir la foi pour réussir dans la vie »

Togo - Interview
Elle a été l’artiste du mois de Mai à Goethe Institute. Sabine Médowokpo âgée de 38 ans, vie dans ce métier depuis maintenant plus de 20 ans. C’est dire qu’elle a commencé toute petite. Mais ces efforts ont commencé par véritablement payer. La preuve Goethe Institute lui a dédié tout un mois de mai 2014, si non deux semaines d’exposition de ces tableaux et clôturés par un concert en live animé par la même artiste.
Musique et art plastique, Sabine Medowokpo, commence par vivre vraiment de cette passion qui l’a guidée toute sa vie. Elle nous parle de son exposition et nous dévoile son secret.
pa-lunion.com : Sabine Medowokpo, bonjour !

Sabine Medowokpo : Bonjour !

Vous êtes artiste plasticienne, togolaise de nationalité, vous avez été l’artiste du mois de mai à Goethe Institute. Vous avez fait une exposition des arts issus de votre plume qui a pour titre : « Maturation ». Qu’est-ce que ça veut dire « maturation » ? Pourquoi avez-vous choisi ce titre ?

Maturation, parce que, j’ai commencé là en 93, vue ce que j’ai traversé jusqu’alors, la formation et les expositions et tout récemment, lors de l’exposition des collections de Edem Kodjo qui a eu lieu cette année, je fais parti, et c’est moi la toute petite artiste parmi les artistes de l’Europe jusqu’en Afrique au Togo. Et là, les gens étaient vraiment émerveillés, ils ont beaucoup apprécié, même Edem Kodjo était vraiment très content. Quand il a acheté le tableau, il a dit qu’il aime ce que je fais. Et les gens disent que Sabine a atteint le sommet. Qu’elle a vraiment évolué, vue mes débuts et maintenant. Donc, c’est à cause de ça Goethe a choisi de m’exposer et donner le titre « Maturation », parce que Sabine n’est plus comme avant, aujourd’hui, Sabine est devenue autre chose.

Cela veut dire que Sabine est devenue plus mature, c’est ce que vous voulez ressortir ?

Oui. Les gens me le témoignent au jour le jour. Vous imaginez, il y a plein qui m’apprécient et qui me le disent. Mais d’autres aussi ne veulent pas qu’on les connaissent. Juste parce qu’ils ne veulent pas donner leurs noms, qui sont aussi collectionneurs de mes œuvres, trois personnes comme ça. C’est à cause de tout ça.

Et nous apprenons que désormais vos tableaux ne signeront plus Sabine MEDO, plutôt vous ressortez tout votre nom, Sabine Medowokpo. Ca s’explique ?

Oui, ça s’explique. Il y a deux côtés.
Au premier abord, les gens croyaient que je suis étrangère et je dis non que je suis togolaise. Ils ne croyaient pas qu’un togolais puisse signer Medo. Donc pour compléter, je dis bon, je ne vais plus signer pour qu’on me prenne comme une étrangère, mais de compléter mon nom, pour qu’on sache que je suis togolaise de nationalité.

Et secondo, quand je me suis lancée dans l’art, les gens ne croyaient pas du tout que je peux arriver là. Ils croyaient que bon, je suis une petite fille seulement qui est venue dans l’art, qu’un jour, je vais m’arrêter en chemin. Mais j’ai lancé un défis, j’ai dit, j’irai jusqu’au bout, je vais essayer voir .Donc, si je fais et ça ne marche pas, c’est que, je peux faire autre chose. Parce que je fais plein de choses, mais j’ai choisi de faire la peinture, l’art plastique. Mais quand j’ai commencé, franchement, j’ai vu que ça a marché. Et notre nom c’est Medo, parce que je les ai essayé voir. Donc, j’ai essayé et ça a marché. Et je vis de ça aujourd’hui. C’est un nom vraiment qui me dit beaucoup de choses. Même je dis, si ce n’est pas un nom de famille, je le prendrai comme un nom d’artiste. Parce que ça me rappelle beaucoup de chose, ça me donne beaucoup de courage d’aller en avant.

L’art plastique, vous avez dit, c’est un don, je me rappelle il y a dix ans quand vous m’accordiez une interview. Aujourd’hui, vous dites que vous êtes confirmée dans votre tête, que c’est votre vie, l’art plastique. Est-ce que c’est ça le message qui sort aujourd’hui de vos différents tableaux ?

Oui. Le message, il y a la détermination, il y a ma vision de la vie, le désir qui m’anime et la parole. Parce que, sans la parole, on ne peut rien faire. Il faut prophétiser des choses sur ta vie, il faut avoir des visions, il faut être à l’équilibre, il faut être solide dans ce que tu fais. Etre optimiste, être positif, déterminé, avoir la foi pour réussir dans la vie. Donc il y a tout ça là que j’ai fait passer par mes tableaux que j’ai exposés à l’institut Goethe.

Et il y en a eu combien ?

Huit tableaux.

Et c’est tout ce qui constitue votre arsenal en matière de tableau ou il y en a plein encore ?

Il y en a encore, il y a d’autres tableaux que je réserve l’année prochaine, mais ça ne serait plus à l’institut Goethe, mais ailleurs.

Vous êtes confirmée à travers « maturation », que vous avez bien fait de choisir l’art plastique. Mais aujourd’hui, nous sommes tous surpris que vous développiez une autre carrière d’artiste à côté. Mais, comment accepter ce mélange de pédales, alors que vous dites que vous avez atteint la maturation ?

Oui, c’est parce que c’est aussi un truc inné en moi aussi. Je me rappelle quand j’étais petite, je ne fais que chanter, imiter les artistes, et dans la maison de Madame Grunitzky qui est à la plage, il y a de ces moments qu’on passait ensemble avec ceux qui venaient là, avec Nana Mouskouri qui rendait aussi visite à feu Madame Grunitzky. Donc, en ce moment, nous on chantait, on dansait, on était toute petite. C’est de là j’ai eu le goût, et je dis même que la musique, c’est quelque chose que j’aime beaucoup. Parce que, si tu voyais l’ambiance de l’époque ! Je pense qu’il y a certaines photos que je me dois de chercher, et publier, parce que, vue comment j’ai débuté tout auprès de tous ces gens là, ajouté à l’aide de mon papa, il faut que je le fasse. Peut être que ça vous permettra de mieux comprendre ce que je dis.

Donc tout ça là est en moi ajouté à la peinture. Mais, j’ai développé pour le moment la peinture, et ce côté, je l’ai laissé, jusqu’en 2002 où j’ai décidé de faire sortir mon gêne musical. Et par la grâce de Dieu, j’ai été à une école de musique et après la formation, il y a notre soeur, notre maman Julie Akofa Akoussa, paix à son âme qui m’a aussi un peu aidée, parce que j’ai une voix qui est tellement fine, mais quand elle m’a aidée, j’ai pu commencer à chanter normalement. Plus comme un bébé, mais ça a donné autre chose et j’ai fais mon premier spectacle en 2002 en live avec les grands artistes, et c’est de là que j’ai commencé à chanter à l’hôtel Ibis dans les soirées. J’ai une fois fait avec Sassamasso, et s’il y a des soirées et des spectacles, les gens m’invitent. Il y a Madingué, tout récemment j’ai chanté aussi avec une amie qui est française qui s’appelle Marie Laure, elle faisait la poésie et moi je chantais. c’est en quelque sorte du slam quoi. Donc, c’était un truc très très bon que beaucoup de gens apprécient.

Mais des gens continuent de dire que vous avez une voix plaintive. Comment vous arrivez à chanter vraiment avec ça ? Est-ce que ça ne pose pas un problème à l’audition ?

Non, ça ne pose pas de problème. C’est un peu étrange. Quand je parle, c’est autre chose, quand je chante, c’est aussi autre chose.

Il y a dix ans, vous étiez de ceux qui disent que l’art plastique ne nourrit pas l’artiste. Est-ce que vous direz la même chose aujourd’hui ?

Non, non, non, je ne le dirai plus, parce que je vis de ça depuis des années, et ça fait vingt un an. Je vis de ça. Je ne fais rien d’autre. Je ne fais que la peinture. Et là, je remercie Dieu, je rends grâce à Dieu

Un dernier mot ?

Je remercie tout le monde d’être venu massivement voir mes tableaux et surtout pour le spectacle de fin d’exposition le 31 à Goethe Institute. A tous ceux qui aiment l’art plastique de Sabine Medowokpo, je leur dis que je les aime beaucoup. Je les remercie pour tous les soutiens qu’ils m’ont donnés depuis des années jusqu’alors, surtout ceux qui font la collection de mes œuvres, que franchement je les remercie. De continuer, et j’invite aussi les autres qui n’ont pas encore commencé, de commencer maintenant.


Bonne chance Sabine Médowokpo. Je vous remercie.
Merci