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Agbeyome Kodjo troublerait-il le sommeil de Faure Gnassingbe ?

La Une
 La renaissance politique au Togo passe certainement par le retour aux affaires de l’un de ses fils, l’ancien Premier ministre Agbeyome Kodjo, mis injustement à l’écart de la vie politique par le clan Gnassingbe depuis quelques années. Fin observateur de la vie politique togolaise, Agbeyome Kodjo désire s’investir pour son pays. Rassembleur et dérangeant parfois pour le régime en place pour ses prises de position, il perturbe le sommeil de Faure Gnassingbe, le chef de l’Etat togolais.

Agbeyome Kodjo représente une alternative unique pour ramener la paix au Togo. C’est ce que pensent les analystes de la vie politique togolaise, qui, mobilisés en Europe veulent favoriser un nouvel environnement pour le développement du Togo.

Le Togo traverse en ce moment une crise politique majeure qui risque de compromettre le processus électoral en cours dans ce petit pays de l’Afrique de l’Ouest, qui peine à trouver le chemin de la démocratie, pour asseoir des institutions viables, pour son développement.

De l’avis de tous les observateurs avisés, la prise en otage des institutions est l’œuvre du parti au pouvoir, qui rechigne à faire jouer les règles démocratiques et use de la tricherie et de la violence pour le maintien d’un règne dynastique au Togo.

On se souvient des tentatives de reforme du Rassemblement du peuple togolais (RPT) entreprises par l’ex Premier Ministre Agbéyomé KODJO, alors qu’il était Chef du Gouvernement au printemps 2002, pour installer au Togo, un système politique fondé sur le respect de la Loi, et abhorrer l’arbitraire et l’injustice.

Le refus obstiné du Chef de l’État de l’époque et de son entourage d’accéder à cette requête salvatrice pour la maîtrise du destin du pays, et la gestion des mutations majeures qui marquent le temps, il remit sa démission et se mit à l’abri, connaissant les vielles habitudes de la maison.

Il rendra public ses convictions politiques et ses ambitions pour l’avenir du peuple togolais, dans son testament politique intitulé « IL EST TEMPS D’ESPERER » qui fit vaciller la République.

Cette démission conforme aux dispositions de la Constitution du 14 Octobre 1992, qui stipule que » le Chef du Gouvernement quitte ses fonctions par la remise de sa démission, ou par une motion de censure par l’Assemblée Nationale.« En dépit de cette disposition de la Loi Fondamentale, ses adversaires diront qu’il était limogé par le Général Eyadema, le mettant ainsi dans une position de violateur de la Constitution.

Seul contre tous

Il subira un lynchage médiatique qui dura 8 mois dans les médias nationaux et internationaux. Il sera accusé d’avoir détourné une somme de 10 milliards de francs fruit de deux crédits de financement pour des travaux portuaires, pour servir de fondement à son arrestation en France. Cette tentative échoua car l‘accusation était fausse et mensongère.

En effet durant son passage à la tête du Port de Lomé où il fit un travail remarquable apprécié par ses pairs et l’ensemble de la communauté portuaire internationale, l’institution bénéficia de deux crédits de financement l’un avec la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et l’autre avec l’Agence Française de Développement (AFD), à raison de 5 Milliards de F CFA chacun.

La BOAD a assuré le financement des travaux de la jetée principale et du mole n°1. Les travaux furent entièrement exécutés par l’entreprise UDECTO qui a ses entrées dans les allées du pouvoir de Lomé.

Les travaux furent supervisés par le cabinet canadien TECSULT. Les travaux avaient été réceptionnés et UDECTO a été payé par les soins des services financiers de la BOAD.

S’agissant du financement de l’Agence Française de Développement, il couvre trois volets : informatisation des services portuaires, achat de matériel de levage pour 1,5 Milliards, et un Terminal à Conteneur dont le Président Eyadema posa la 1ère pierre pour 3,5 Milliards de francs CFA.

Si les deux premiers volets furent exécutés le volet terminal à conteneur n’a pas été exécuté pour des raisons liées à l’appétit de certains Barons qui cherchaient à prendre part à l’actionnariat de la société de gestion des conteneurs.

Le crédit fut annulé et les autorités firent appel au Groupe Bolloré qui s’associa à Dupuydauby pour créer la société PROGOSA et SEMM pour prendre en charge les travaux de manutention au Port.

Et pourtant, on accusera Agbéyomé KODJO d’avoir détourné ces crédits. Ce n’est donc pas une surprise si la BOAD et l’AFD ont saisi le Gouvernement togolais avant le procès de l’ancien Premier Ministre qu’elles ne souhaitaient pas que leurs institutions soient instrumentalisées pour la destruction d’un adversaire politique au régime.

De retour au Togo, le 8 Avril 2005, à la veille de l’anniversaire de la mort de sa mère, suite à l’appel que Faure Gnassingbe avait lancé à tous les Togolais de l’extérieur qui le souhaitaient de regagner le pays pour l’aider à le reconstruire, Agbéyomé KODJO fut appréhendé par les forces de sécurité et menotté durant son transfert de la prison de Lomé à celle de Kara.

Une accusation sans fondements

Dans cet univers carcéral qu’on peut assimiler à l’enfer sur terre, l’ex Premier Ministre, découvrira comment des êtres humains sont maltraités par des spécialistes de la torture physique et morale.

Il sera jugé le 26 Avril 2005 ayant pour sa défense Me Mario, Stasi, ancien Bâtonnier de l‘Ordre des Avocats de Paris, Me Aîssata Tall et El Hadj Diouf du Sénégal, Me Degbey du Niger, et un groupe d’avocats togolais dirigé par Me Martial Akakpo et Me Botokro.

L’arrêt rendu par la Chambre d’Accusation près la Cour d’Appel de Lomé, stipulait :

« Le délit reproché à l’ancien Premier ministre Agbéyomé KODJO relève du domaine de l’impossible, ordonne sa libération immédiate, et condamne l’État à ses dépens ».

Malgré cet arrêt, Faure Gnassingbe met de la mauvaise volonté à lever le mandat d’arrêt et à honorer les frais de justice, et ce, depuis le 8 Juin 2005, date de la libération du pensionnaire de la prison militaire de KARA.

Et pourtant, la campagne médiatique présente Faure Gnassingbe comme un homme moderne disposé à entreprendre des reformes, à moderniser les institutions de la République et à garantir l‘indépendance de la Justice.

Le conflit meurtrier qui l’oppose à sa famille et à son jeune Frère Kpatsa Gnassingbe, ministre de la Défense, est assez révélateur. Il est évident que Faure Gnassingbe n’est pas à la hauteur de sa mission et mène le pays vers des lendemains incertains.

Comment se fait il qu’en l’espace de deux ans Faure a-t-il réussi à diviser sa famille politique et biologique puis l’armée et les populations togolaises ? Simplement parce qu’il ne connaît pas son pays, et n’aime pas écouter les conseils, il a certainement d’autres choses qui le préoccupent que la gestion de la nation et le bonheur du peuple togolais.

FIN/IPG/QDS/2007