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Gerry Taama à la C14 : « Si vous dites que cette Assemblée est illégitime, votre problème est où dans ce qu'elle fait ? »

Togo - Politique
Le vote le 14 janvier dernier par le parlement togolais de son règlement intérieur qui prévoit à son article 9, l’élection du bureau de l’Assemblée nationale pour une durée d’un an renouvelable, continue de susciter des réactions. Les 91 nouveaux élus composant le parlement sont depuis lors, sous le feu des critiques.
Après le rejet de ce texte par la Cour Constitutionnelle jeudi dernier, pour non-conformité avec l’article 54 de la Constitution, l’un des 91 députés est monté au créneau pour expliquer les motivations qui ont été celles de l’Assemblée nationale en votant ce texte.

Gerry Komandega Taama (à gauche en costume kaki sur la photo en compagnie d'Abass Kaboua en bazin bleu), puisqu’il s’agit de lui s’explique sur le sujet dans un texte publié vendredi 18 janvier 2019 sur les réseaux sociaux. L'une des raisons qui motient cette tentative, introduit-il, est que dans la législature précédente, l'opposition parlementaire avait dans un premier temps refusé de participer au bureau, avant de se raviser quelques années plus tard. Comme la durée des mandats est bloquée, on n'a pu rien faire.

Pour lui, le parlement a tout simplement voulu « exploiter une faille de l'article 54 de notre constitution, qui stipule que "L'Assemblée nationale et le Sénat sont dirigés chacun par un président assisté d'un bureau. Les présidents et les bureaux sont élus pour la durée de la législature dans les conditions fixées par le règlement intérieur de chaque Assemblée" ».

« Nous avions espéré que cette innovation rencontrerait l'assentiment de la Cour Constitutionnelle. Il en a été autrement », se désole-t-il avant de relativiser et d’estimer qu’aucune institution n'a cependant pas failli dans cette affaire. « La nouvelle Assemblée a proposé une innovation qui a été rejetée (pour le moment, et vous comprendrez pourquoi) par la cour constitutionnelle. Au lieu de féliciter le bon fonctionnement de notre démocratie, où la séparation des pouvoirs fonctionne à plein régime, les nouveaux spécialistes des politiques de la toile brandissent leur pédantisme ubuesque pour moquer. Tout le monde est subitement devenu expert dans tous les domaines au Togo », s’indigne le patron du parti le Nouvel Engagement Togolais (NET).

Il faut juste savoir que sur le fond, rien n'est perdu, analyse celui-ci. « D'abord parce que l'Assemblée nationale peut prochainement modifier directement l'article 54 et y intégrer les dispositions rejetées si elle le souhaite, sachant que la mesure a été votée à l'unanimité (les gens crient pour rien), ensuite les dispositions de l'article 15 du règlement intérieur permettent à l'Assemblée nationale de renouveler à sa guise et le président, et le bureau. Allez chercher un peu », s’emporte le natif de Doufelgou.

« Le pire, c'est les boycotteurs d'hier. Si vous dites que cette Assemblée est illégitime, votre problème est où dans ce qu'elle fait? », décoche-t-il à l’endroit de la Coalition des 14 partis de l’opposition. Ce qui est amusant, poursuit-il, cette même Cour constitutionnelle a toujours été désignée par les mêmes comme inféodée au pouvoir, qui dispose pourtant d'une majorité écrasante à l'Assemblée nationale.

« Je suis fier de cette démocratie-là, où chacun joue sa partition », conclut Gerry Taama.

La C14 appréciera le clin d'oeil.

Raphaël A.