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Tout change à l’exception de Faure

Togo - Politique
Il n’y a en Afrique de l’Ouest de pays qui a plus soif de l’alternance que le Togo. Tout change autour de ce petit rectangle de pays qui continue de faire l’exception dans une curiosité infamante. Pourtant à la Primature et à l’Assemblée Nationale, le chef de l’Etat procède périodiquement au changement des hommes.
Au détour des législatives de la honte du 20 décembre 2018, Faure Gnassingbé comme dans un pays normal s’apprête à mettre en place un nouveau gouvernement, donc un nouveau Premier ministre. Bien avant, l’Assemblée Nationale connaîtra aussi un nouveau président, le sortant Dama Dramani n’étant plus à l’hémicycle. Finalement, tout s’apparente à un jeu folklorique d’amusement à la tête du Togo. Un président, 7 Premiers ministres A son ascension sanglante au pouvoir en 2005, Faure Gnassingbé s’est attaché les services de Edem Kodjo à la Primature.

L’ancien Secrétaire Général de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) a occupé ce poste du 09 juin 2005 au 20 septembre 2006. A la faveur de la signature de l’Accord Politique Global, Me Yawovi Agboyibo a succédé à Edem Kodjo jusqu’au 06 décembre 2007. Vint le tour éphémère de Komlan Mally (6 décembre 2007-08 septembre 2008). Gilbert Fossoun Houngbo détient jusque-là le record de longévité des Premiers ministres sous Faure Gnassingbé soit du 08 septembre 2008 au 11 juillet 2012, presque quatre ans.

Après le départ du technocrate la queue entre les pattes, Faure Gnassingbé a nommé Séléagodji Ahoomey-Zunu qui a officié du 11 juillet 2012 au 10 juin 2015 avant de le faire remplacer par le sortant actuel Sélom Klassou. En tout, Faure Gnassingbé a connu six Premiers ministres et en cas de la non reconduction de Klassou, cela ferait sept en trois mandats. Avec la Constitution dépouillée de sa substance, le Premier ministre est devenu un garçon de course, mieux un godillot du chef de l’Etat. N’empêche, Faure Gnassingbé s’en sert dans sa démocratie fantoche.

Un président, 3 présidents de l’Assemblée Nationale

Après 13 ans au pouvoir, Faure Gnassingbé connaitra son 3ème Président de l’Assemblée nationale dans les jours à venir. Abass Bonfoh (24 février 2005-25 juillet 2013) a laissé sa place à Dama Dramani. N’étant plus candidat au simulacre de législatives du 20 décembre, c’est un nouveau visage qui est attendu au perchoir. A l’Assemblée, à la fin de chaque magistrature, tout est fait pour que le président sortant ne soit plus candidat aux élections législatives suivantes. Tout ceci n’est que la volonté du président du RPT/UNIR.

Au même moment, lui-même s’accroche au fauteuil présidentiel comme une chauve-souris. On suppose que M. Gnassingbé a conscience de la nécessité de changement, raison pour laquelle il change de chef de gouvernement et impose de nouveau président à la tête de l’Assemblée Nationale au terme de chaque législature. Mais alors, pourquoi Gnassingbé Faure n’envisage pas quitter le pouvoir comme il fait quitter ses collaborateurs ? Cette collection à la primature et à l’Assemblée Nationale n’amuse plus personne. Elle rime avec la ferme volonté de faire profiter allègrement et indûment les richesses nationales à ses laudateurs. Finalement, tout change à l’exception de Faure.

Kokou AGBEMEBIO