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Simulacre de démocratie au Togo : Assemblée nationale, otage des pantins

Togo - Politique
Il est très souvent difficile pour un peuple de réussir à composer avec des dirigeants qui, aveuglés par l’envie de garder le pouvoir éternellement, sont coupés des réalités des populations. Aujourd’hui, rien ne peut justifier la surdité des autorités togolaises par rapport au désir du peuple en quête d’espace de liberté. Malgré le message fort envoyé par les Togolais aux dirigeants le 20 décembre dernier à travers le simulacre de scrutin organisé en complicité avec la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de certains « pantins » sur place qui se réclament de l’opposition, le régime de Faure Gnassingbé continue de soutenir mordicus qu’il a le peuple derrière lui.
Les dernières élections législatives au Togo auront été la pire des comédies organisées pour le régime en place, avec pour acteurs principaux Faure Gnassingbé et sa Commission électorale nationale indépendante (CENI), la communauté internationale, notamment la CEDEAO et les partis dits de l’opposition (ayant joué le rôle secondaire dans la comédie) qui ont pris part à la frauduleuse. La piètre configuration qu’on a de l’Assemblée nationale au lendemain de cette mascarade fait dire à de nombreux observateurs que le Togo a considérablement reculé. En réalité, le régime RPT/UNIR n’a fait que choisir ses propres opposants qui se contenteront de l’accompagner à l’hémicycle. C’est en fait le retour de l’« Assemblée mouton » de la troisième législature (2002-2007).

La capacité de réflexion de la plupart de ces « nommés d’UNIR » se traduit dans les déclarations à l’emporte-pièce auxquelles se livrent certains. On se pose d’ailleurs la question sur la qualité des débats qui se feront dans cette assemblée où la plupart de ces députés, notamment ceux d’entre eux qui y mettent pour la première fois leur pied, n’ont d’yeux que pour leurs émoluments. Quand on les prend individuellement ou sur la base de leur formation politique, on se rend compte que ces « opposants », nonobstant ceux qui sont déjà en alliance avec le régime cinquantenaire sans pouvoir changer une seule virgule du quotidien de leurs militants, ne font pas le poids devant leur adversaire. L’on ne reviendra pas sur la façon dont ils ont pu subvenir aux besoins de leur parti lors des campagnes électorales. Comment peut-on s’opposer à celui grâce à qui on se nourrit ? C’est seuls à des ignorants qu’on peut faire croire à une opposition lorsque le RPT/UNIR va vouloir faire passer sa proposition de loi pour permettre à son « champion » Faure Gnassingbé de rempiler en 2020.

L’Assemblée nationale se trouve aujourd’hui prise en otage par ces « nouveaux amis » de Faure Gnassingbé qui crient sur tous les toits que leur heure est venue pour « manger ». Eh bien, c’est comme ça que des députés dits de l’opposition considèrent cette 6e législature. Un lieu ou une occasion pour se remplir la panse. Les discours tenus çà et là, selon lesquels on veut travailler pour répondre aux aspirations du peuple togolais, ne sont que des artifices pour flouer l’opinion. Au fond, on se prépare pour saigner le contribuable pendant au moins cinq (05) ans, en tout cas, si le peuple togolais laisse faire. Justement, et ce peuple dans tout ça ?

Le peuple et la C14 pour arrêter la comédie

« Il y a eu des erreurs, il y a eu des faiblesses. Mais l’essentiel est là pour qu’en 2019, nous puissions réaliser des avancées », a déclaré Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, Coordinatrice de la Coalition des 14 partis de l’opposition, dans une émission sur une radio de la place. Pour elle, il faut arrêter cette Assemblée nationale qui n’est pas l’émanation de la volonté du peuple togolais. Elle évoque le boycott massif des populations pour justifier le rejet de ces « nommés d’UNIR ».

La Coalition compte se battre aux côtés du peuple pour normaliser les choses à l’Assemblée nationale et surtout œuvrer de sorte qu’il y ait alternance en 2020. Déjà à côté des erreurs, se trouvent des « acquis d’étape » sur lesquels ce regroupement de partis de l’opposition compte s’appuyer pour rentabiliser la mobilisation populaire. « Nous avons réussi à faire en sorte que l’opinion internationale ait compris que le Togo est le seul pays de la sous-région qui soit dans une situation pas du tout compatible avec les valeurs de la CEDEAO et les valeurs universelles, de sorte que chacun reconnaît qu’aujourd’hui, les populations ont raison de demander les réformes. Tout cela, ce sont des acquis », a ajouté la Coordinatrice de la Coalition. Il n’y a plus besoin, selon elle, de démontrer le soutien du peuple à la Coalition. C’est d’ailleurs ce qui fait sa force.

« Nous sommes restés soudés. Nous avons pu constater que le peuple lui-même est resté déterminé pour soutenir les actions de la Coalition en laquelle il se reconnaît. Ceux qui demandent à en voir les preuves n’ont qu’à se référer à ce qui s’est passé le 20 décembre dernier », a-t-elle lancé. Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson est allée plus loin en rassurant les Togolais quant à la réalisation de l’alternance au Togo en 2020. « L’alternance que les Togolais veulent et qui passe par les réformes, nous sommes en mesure de dire que nous l’aurons au plus tard en 2020 », a-t-elle promis.

Cette alternance se fera-t-elle avec ou sans l’Assemblée nationale prise en otage par les plaisantins issus du simulacre du jeudi 20 décembre 2018 ? La question est là. Mais d’ores et déjà, la Coalition des 14 compte se battre pour arrêter cette Assemblée nationale et demander l’organisation de nouvelles élections législatives crédibles et acceptées par tous.

En attendant, la comédie peut continuer à l’hémicycle avec des députés qui, dans l’euphorie du cadeau que leur a offert le RPT/UNIR, se donnent en spectacle.