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La C14 face au diktat du régime RPT/UNIR : Les raisons du report de la marche

Togo - Politique
Même après son coup de force électoral à travers le simulacre d’élection qui s’est déroulé le 20 décembre dernier, le régime de Faure Gnassingbé ne veut pas lâcher du lest. Il est prêt à continuer dans la violation des droits constitutionnels, notamment l’interdiction des manifestations publiques et pacifiques. Aujourd’hui, il demeure difficile aux Togolais de comprendre les raisons avancées par un régime qui se complait dans la manipulation et la délation, pour changer les itinéraires de la marche que la Coalition des 14 avait prévu pour se dérouler normalement ce samedi 12 janvier à Lomé et dans les autres villes du pays.
« Je tiens à vous rappeler que certains tronçons et lieux que vous avez choisis à Lomé ont déjà été utilisés pour les mêmes causes pendant plus de sept mois par votre coalition. Et comme nous avons déjà eu l’occasion de vous le dire, cette utilisation à répétition de ces lieux a entraîné de la part des riverains concernés des plaintes pour tous les désagréments que cela entraîne », a écrit Payadowa Boukpessi, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, dans sa lettre-réponse aux responsables de la Coalition des 14 partis de l’opposition. Et il a ajouté : « Pour éviter que la poursuite d’utilisation de ces tronçons et lieux pour les manifestations n’entraîne des risques de troubles graves à l’ordre public, le gouvernement a décidé que ces tronçons, places et quartiers, utilisés durant plus de sept mois consécutifs soient soulagés ». En ce qui concerne les manifestations prévues à l’intérieur du pays, Payadowa Boukpessi a indiqué : « Pour l’intérieur du pays, vous avez juste annoncé votre intention d’y organiser les mêmes marches, sans indiquer ni les villes concernées, ni les itinéraires correspondants. En conséquence, les manifestations programmées à l’intérieur du pays pour le samedi 12 janvier ne sont pas acceptées pour manque d’informations légales ».

Au regard de ces arguments tirés par les cheveux, on se rend compte qu’il y a ni plus ni moins une volonté d’empêcher les manifestations que programme la Coalition des 14. Mais pour cette dernière, il ne s’agit plus de faire plaisir au régime de Faure Gnassingbé en confinant les manifestations dans un endroit de la capitale. « Il y a longtemps que nous avons programmé ces manifestations. On ne va pas toujours se plier à leur volonté », a confié un membre de la Coalition. Toutefois, elle a décidé de reporter les manifestation pour lrut donner une dimension nationale. « La Coalition tient à organiser une manifestation à caractère national. En conséquence, elle reporte sa manifestation prévue pour le samedi 12 janvier 2019 à Lomé et dans les villes de l’intérieur du pays au samedi 26 janvier 2019 », a indiqué la C14 dans un communiqué rendu public hier dans la soirée. Elle dénonce en outre le caractère illégal de l’interdiction des manifestations par le gouvernement, car selon elle, cette interdiction « ne peut intervenir qu’en dernier recours face à une menace exceptionnelle et seulement après concertation préalable avec les organisateurs ».

Ce que le gouvernement n’a daigné faire. « Convaincue que par leur persévérance, les Togolaises et les Togolais peuvent libérer leur pays des griffes de la dictature, la Coalition exhorte ls populations à demeurer mobilisées et déterminées pour résister à l’arbitraire », a souligné le communiqué.

L’on ne serait pas surpris le samedi 26 janvier de voir la machine répressive un peu partout dans la capitale et dans les autres villes pour empêcher les manifestations, malgré ce recul de la Coalition des 14. D’ailleurs, c’est dans cette dérive que s’inscrit désormais le régime de Faure Gnassingbé, après son passage en force, avec la parodie d’élections législatives du 20 décembre dernier. Soutenu par sa complice, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le régime togolais croit désormais avoir la mainmise sur tout. Et donc, c’est la force brute qu’il entend opposer visiblement à toutes les contestations, notamment les manifestations publiques pacifiques. Le président du Parti des Togolais n’a-t-il pas déclaré récemment que « la CEDEAO vient de donner un permis de tuer au régime togolais » ?

Ces dérives du régime n’émeuvent guère la Coalition des 14 qui s’apprête à se fondre dans un vaste mouvement citoyen pour entamer la nouvelle phase de la lutte pour l’alternance au Togo. « Nous entrons dans une nouvelle phase de la lutte. Elle exige le concours de tous. Au-delà des appartenances partisanes, la Coalition appelle tous les Togolais à s’inscrire dans un grand mouvement citoyen de libération nationale. L’un des premiers enseignements que nous avons tirés à la C14 de toute cette expérience, c’est qu’il y a nécessité de mettre en place un grand mouvement citoyen qui va au-delà des partis politiques, qui va au-delà de la société civile, qui va au-delà des religieux, qui va au-delà des forces vives de la nation », a indiqué Nathaniel Olympio.

Un autre bras de fer vient de commencer. Face au diktat du régime de Faure Gnassingbé, la Coalition n’entend plus fléchir. C’est en tout cas ce qui se dégage de la détermination des responsables de ce regroupement de partis de l’opposition qui maintient les itinéraires de sa manifestation à Lomé.