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Les journaux camerounais en mode diversité

Cameroun - Societe
De la lutte contre le terrorisme à la polémique autour du concours national de beauté en passant par l’économie, la politique ou encore la gouvernance, les journaux camerounais parus vendredi s’inscrivent furieusement en mode diversité.
«Ils étaient venus en masse, environ 400 personnes. Mais les difficultés du terrain ont fait que certains sont repartis.» C’est ainsi que le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari décrit, dans les colonnes du tri-hebdomadaire L’œil du Sahel, la complexité de la guerre contre la secte islamiste Boko Haram dans son unité de commandement

Pour l’autorité, même si un système d’identification des terroristes a été mis en place, la partie est loin d’être totalement gagnée : le risque zéro n’existant pas, cette partie du Cameroun reste en état d’éveil permanent, les jihadistes procédant encore à des incursions de prédation en provenance du Nigeria voisin.

Et l’une des conséquences de cet environnement d’insécurité transpire dans l’hebdomadaire Signatures : depuis 2013, date du début des exactions de Boko Haram, le tourisme a pris un coup dans la région de l’Extrême-Nord où les sites ne sont plus fréquentés, les locaux en état de délabrement avancé et les guides ayant changé de métier.

Le mot terrorisme revient aussi dans le bihebdomadaire The Post, qui rapporte l’infortune d’un haut responsable du Front social démocratique (SDF, opposition) dans le chaudron sécessionniste anglophone du Nord-Ouest, lui qui, confondu à un séparatiste, a été arrêté et malmené par l’armée, dans un contexte de suspicion généralisée.

Comme dans l’Extrême-Nord, il subsiste néanmoins, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, une lueur de retour à la paix à l’horizon : le coordonnateur du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR), Fai Yengo Francis, à peine nommé par décret présidentiel, prépare déjà un site d’accueil des ex-combattants des groupes armés sévissant dans cette partie du pays, et désireux de répondre, favorablement, à l’offre de paix gouvernementale en déposant les armes.

Le vent est favorable, confirme Signatures, avec la libération de 289 détenus décidée par le chef de l’État dans le cadre de la crise anglophone, synonyme de tentative de décrispation.

Mais pour le juge retraité de la Cour suprême et leader politique Paul Ayah Abine, la décision du président de la République n’est pas allée assez loin parce que, n'ayant pas nommé de manière précise les détenus qui devaient être libérés, il a laissé la porte grande ouverte aux actes de corruption.

Avec pour titre «Concours Miss Cameroun : la guerre», Le Jour se penche sur le conflit qui vient de s’ouvrir entre le ministre des Arts et de la Culture (Minac), Narcisse Mouelle Kombi et le Comité d’organisation du concours «Miss Cameroun» (Comica), un concept dont le gouvernement a, la veille annoncé la réappropriation à la suite d’incidents récurrents ayant impacté, négativement, cette compétition ces dernières années.

Plus que courroucée la présidente dudit Comité, Solange Ingrid Amougou, dénonce l’arbitraire et n’entend pas se laisser ravir son concours : «On vous appelle pour dire qu'on va prendre votre concept. Est ce que les choses se passent comme ça dans un État normal ?»

Évitant soigneusement de rentrer dans la polémique, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune s’en tient, strictement, à la publication du communiqué ministériel.

«Ingrid Amougou perd sa couronne», précise Mutations, regrettant «les dysfonctionnements récurrents dans la conduite de cet événement, à l’origine de sa réappropriation par le gouvernement».

Pour son confrère InfoMatin, il était en effet temps de mettre fin à ce concours à scandales avec ses multiples couacs, tripatouillages et combines de toutes sortes ayant émaillé ses dernières éditions.

Ce quotidien à capitaux privés focalise toutefois sa principale manchette à l’annonce de la fermeture, dès janvier 2019, du Groupe de presse L’Anecdote dont le promoteur, Jean Pierre Amougou Belinga «ne cache plus sa lassitude au regard des intrigues et coups bas ourdis régulièrement, aussi bien contre sa personne que vis-à-vis de son groupe, par des personnalités souvent au-dessus de tout soupçon, dans le but inavoué de le déstabiliser».

Devenu la cible principale du Conseil national de la communication (CNC), à travers sa chaîne de télé Vision4, l’homme d’affaires, qui a consenti des milliards de francs d’investissement pour ledit Groupe, va, selon cette publication, licencier quelque 400 personnels pour une maison, créée en juin 1995 et revendiquant une masse salariale avoisinant les 100 millions de francs.

M. Amougou Belinga, qui préfère désormais se consacrer à ses autres activités économiques, aura été, ces derniers mois et selon L’Indépendant, victime d’un harcèlement continu du CNC suivi d’un étrange mutisme des pouvoirs publics.

Il s’agit d’une très mauvaise image envoyée aux investisseurs, soupire EcoMatin, au moment où même les sociétés publiques, confrontées au gel des subventions publiques, suffoquent, et où cinq programmes de développement, inscrits au budget de l’État pour 2018, affichent un taux de réalisation de 0% alors que les crédits y affectés ont été entièrement consommés.

On a décidément l’impression, s’insurge Signatures, que la République est confisquée à travers le choix des «hommes de pouvoir» qui continue d’obéir à une logique intra et inter familiale, consacrant ipso facto la confiscation du pouvoir par une infime minorité soucieuse de pérenniser sa domination, avec une mainmise de l’élite sur les structures de formation en amont, l’appropriation des emplois et partant des postes de responsabilité en aval, ayant débouché sur une totale réquisition qui crée des républiques à l’intérieur de la République.