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Exercice raté sur la Télévision nationale : Et Yark «tua» Kadangha !

Togo - Politique
Le samedi 08 décembre dernier, à Lomé, le Chef d’Etat-Major des Forces Armées Togolaises (Fat), Félix Abalo Kadangha a opéré une décente sur le terrain. Ceci, au moment où la C14 et ses militants bravaient l’interdiction du gouvernement pour manifester, dans toutes les grandes villes du pays, contre le processus électoral en cours. Bilan, plusieurs morts et blessés enregistrés. Au cours d’une tentative de plaidoyer sur la télévision nationale, le ministre de la Sécurité, Gal Yark Damehame, après avoir avoué sa descente sur le terrain, a tenté vainement de sauver Félix Kadangha.
Retour sur les faits

Tout est parti d’une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Un pick-up noir faisait la ronde à Togblékopé, dans la banlieue nord de Lomé. Devant une barricade de manifestants, le véhicule s’arrêta. Un des occupants sort son arme à lunettes qu’il pointa sur les manifestants, avant de se rétracter, quelques secondes après. Puis, le pick-up a continué son chemin.

Pendant ce temps, le constat est amer et affligeant. Dans les encablures, un apprenti mécanicien, âgé de 13 ans, loin des manifestants, trouva la mort, par balle, dans son garage. Emoi et stupéfaction, face à cet acte barbare, ignoble et lâche. Qui en est-il l’auteur? Les spéculations vont bon train. Au cœur des polémiques, un homme. Le Chef d’Etat-Major des Forces Armées Togolaises, le Gal Félix Abalo Kadangha que d’aucun présente comme le criminel. Vrai ou faux? Le ministre de la Sécurité donne des précisions.

Le Gal tente de sauver Le Gal

Sur les plateaux de la télévision nationale (Tvt), quarante-huit heures (48h) après les faits, le ministre en charge de la Sécurité et de la Protection civile, Gal Yark Damehame affirme que l’occupant du pick-up était bel et bien le Chef d’état-major des Fat qui était à bord du véhicule, en compagnie de son garde du Corps. Mais, précise le ministre, ce dernier n’est aucunement lié au meurtre du jeune mécanicien.

« Le Chef d’Etat-Major Général des Armées Togolaises, dans le cadre d’un suivi des éléments en mission de maintien d’ordre, a parcouru les zones de manifestations ce samedi 8 décembre 2018. À l’étape de Togblékopé qu’il traversait, il s’est retrouvé en face de manifestants qui brûlaient des pneus. Il a fait revenir son cortège et dans la manœuvre, son garde du corps, vu le contexte et l’ambiance a sorti son arme dans un élan de protection de son chef qui lui ordonna immédiatement de la ranger. Ce qu’il fit. Aucun tir d’arme donc n’a été enregistré », a expliqué le Général Yark qui, pour sa part, promet que le gouvernement communiquera et en toute vérité, sur les détails au fur et à mesure qu’ils seront révélés par les enquêtes ».

Après avoir exprimé sa désapprobation face à ce meurtre, le Gal Yark poursuit en annonçant que « le gouvernement a instruit pour l’ouverture d’une enquête afin de lui permettre d’avoir une idée claire de ce qui s’est produit. Le gouvernement a pris toute la mesure de la situation et promet des sanctions quelle que sera l’origine de la faute».

Le Gal Yark n’a pu convaincre

Certainement que le Général ne saurait être lui-même satisfait de sa prestation. En effet, sans être un spécialiste en la matière, il est tout de même ahurissant d’admettre la sortie, sur le terrain, du Chef d’Etat-Major des Forces Armées, l’Officier supérieur des trois Corps dont dispose l’armée (Terre, Air, et Marine), pour une simple opération de maintien de l’ordre comme celle de samedi dernier. Ceci, sous prétexte de tester l’efficacité du dispositif sécuritaire mis en place pour la circonstance. Trop facile comme argument.

Si tel était vraiment le cas, on se demande alors en quoi consiste le rôle des officiers placés à la tête de chacun de ces trois Corps, si tant est qu’il revenait au «grand patron» de descendre sur le terrain, lui-même. Aussi, l’heure n’était vraiment pas si grave pour expliquer cette sortie du premier sécurocrate du Chef de l’Etat, quand on sait que les manifestants étaient à mains nues, face à des militaires armés jusqu’aux dents avec un dispositif répressif impressionnant.

Bref, l’exercice du Gal Yark était donc trop beau pour être vrai. Yark aurait dû se taire que l’image rabaissant qu’on a réussi à accrocher à l’armée togolaise serait restée en l’état. Sinon, le ministre a plutôt, de toute analyse faite, enfoncé son frère d’arme en attestant sa présence effective sur le terrain. Et à juste titre. Vu surtout que l’opinion nationale ne connaît que trop bien, l’homme de par ses agissements à l’encontre de tous ceux qui perturberaient le sommeil de son beau-frère-chef d’Etat. Les exemples sont légion. On se rappelle encore comme si c’était hier de son déchaînement virulent et dramatique, en 2009, contre Kpatcha Gnassingbé à son domicile, lors de l’interpellation de ce dernier, dans l’affaire de «tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat». N’eût été l’interposition de Rock Gnassingbé, le pire se serait produit. Toutefois, plusieurs morts et blessés étaient malheureusement enregistrés dans les rangs des militaires en faction chez l’ex ministre de la Défense.