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Les opposants au franc CFA appellent à soutenir l’alternance au Togo : Faure GNASSINGBE doit partir

Togo - Opinions
2 morts dont un enfant de 8 ans, tel est le bilan officiel de la manifestation organisée le 08 décembre 2018 par l'opposition togolaise. Le bilan réel de cette journée de manifestation est en réalité bien plus lourd : au 9 décembre 2018, on déplore 5 morts dont 3 par balles et 2 des suites des blessures graves infligées par les bastonnades barbares dont plusieurs manifestants ont été victimes. Les togolais manifestaient pour réclamer à juste titre l’arrêt d’un processus électoral entaché de fraudes. Pour rappel, les Togolais sont appelés à voter le 20 décembre 2018, pour les élections législatives. Face à de nombreuses irrégularités, et en l’absence de la mise en œuvre des réformes électorales, institutionnelles et constitutionnelles convenues et sans cesse repousées depuis plus de 12 ans, la coalition des partis d’opposition a tout logiquement boycotté ces élections.
En effet, Faure Gnassingbé met tout en œuvre pour éviter d’organiser des élections transparentes et démocratiques, parce qu’il sait qu’il ne peut se maintenir au pouvoir que par la force des armes. Il faut dire que la dynastie Gnassingbé est coutumière des faits : elle a pris le pouvoir et s’y est maintenu par des coups de force militaires et électoraux depuis 1967.

- Déjà le père Gnassingbé Eyadema, après avoir revendiqué l’assassinat du Président Sylvanus Olympio, a régné sans partage, pendant plus de 38 ans de 1967 à sa mort en 2005.
- Après le père, comme si le Togo était une monarchie héréditaire, le fils Faure Gnassingbé est installé au pouvoir par un coup d’Etat militaire, habillé deux mois plus tard par un coup de force électoral Depuis il se maintient au pouvoir par des élections frauduleuses, rapidement validées par La France et ce malgré son bilan médiocre et sa politique qui ont totalement isolé le Togo sur la scène internationale.

Pourtant, notamment aux moments des indépendances, le Togo fut l’un des fers de lance dans le refus du franc CFA et de la françafrique. En effet, le Premier Président de la république togolaise Sylvianus OLYMPIO a été, avec le guinéen Sékou TOURE et le malien Modibo KEITA, l’un des rares Présidents de la zone franc à avoir refusé de signer les accords régissant la monnaie coloniale et à avoir exprimé son désir de sortir de la tutelle française. Il sera assassiné le 13 janvier 1963, quelques jours après l’annonce officielle de la création de la banque centrale et de la monnaie togolaises.

Depuis, les Gnassingbé Père et Fils ont largement trahi et dilapidé l'héritage de ce grand homme africain. En mémoire à cet illustre Président et en reconnaissance, aujourd’hui, de l’action courageuse de l'intellectuel Togolais Kako NUBUKPO qui dénonce sans relâche depuis une quinzaine d’années les profonds méfaits de la monnaie coloniale sur nos 14 pays de la zone CFA, au détriment de sa carrière professionnelle, nous appelons tous les opposants au franc CFA, sans distinction, à se mobiliser partout pour le départ de Faure Gnassingbé et à soutenir les actions du mouvement Togo Debout et la Coalition C14.

Le peuple togolais, digne et fier de l’action de leurs deux illustres compatriotes cités ci-dessus, peut faire du Togo, un pays modèle, à la pointe, jouant pleinement son rôle dans le combat pour la fin de la monnaie coloniale sur nos 14 pays.
Mais la démocratie, c'est surtout l'alternance : Faure Gnassingbé doit partir pour qu’advienne un Togo meilleur et enfin démocratique.


M. Makhoudia DIOUF
Coordonnateur du Collectif Sortir du franc CFA
[email protected]