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Main basse sur l’or de Kpangalam. Qui a donné et à quelles conditions le permis d’exploitation aux chinois?

Togo - Opinions
Les populations en colère veulent savoir
Kpangalam est le chef-lieu du canton du même nom situé à la sortie nord de Sokodé. Un bras de fer presqu’à huis clos s’y joue depuis quelques mois entre les populations locales et un groupe chinois exploitant dans l’opacité l’or dans la rivière Bouzalou sur les terres du canton. L’exploitation artisanale pratiquée au début par les autochtones fut stoppée manu militari par les autorités politiques locales, et depuis, des chinois avaient pris le relais en extrayant avec des machines modernes le minerai rare. Qui a donné l’autorisation et sous quelle forme à l’entrepise chinoise? Combien d’or, de quelle valeur a-t-il été déjà exploité? Que revient-il aux populations locales auxquelles les terres appartiennent? La colère gronde à Kpangalam et voilà les nombreuses questions que tout le monde se pose ici.

Les autochtones du canton tentaient de gagner leur pain quotidien en extrayant de façon artisanale l’or de la rivière Bouzalou jusqu’au jour où ils furent chassés du site, apparemment sur ordre du préfet. Peu de temps après des jeunes du canton furent approchés par des blancs qui cherchaient à marchander un éventuel gisement contre des projets en faveur de la population. On en était là quand apparurent des chinois qui brandirent une autorisation signée par le ministère concerné; autorisation qui leur permettait de faire un test. Depuis au mois 7 mois le test devient de plus en plus élastique et semble ne jamais prendre fin. En d’autres termes, les chinois prennent les habitants de Kpangalam pour des idiots en se livrant à un gisement en bonne et due forme. De l’or est extrait au nez et à la barbe des populations autochtones sans que personne ne puisse rien dire.

Cette arnaque à la Chinoise qui ne dit pas son nom a fini par mettre les jeunes du canton en colère, et Lundi passé ils se sont soulevés en se rendant sur le site pour l’occuper afin que les autorités soient enfin actifs pour régler le problème. En guise de réponse, le préfet de Tchaoudjo leur envoya des gendarmes armés comme d’habitude d’armes de guerre et de gaz lacrymogènes. Déterminés, les jeunes en colère attendirent de pied ferme jusqu’à ce que les forces de l’ordre arrivent. Après avoir parlementé, ils quittèrent les lieux.

L’indignation et la nervosité étaient si perceptibles auprès des populations que le problème de gisement d’or par les chinois figura à l’ordre du jour d’une réunion des chefs canton de Tchaoudjo. Ceux-ci s’étaient montrés indignés et avaient pris la décision que la communauté devrait se rendre auprès du pouvoir politique, donc auprès du préfet pour tirer les choses au clair. Une rencontre avec ce dernier serait prévue pour aujourd’hui lundi.
Si les populations du canton de Kpangalam sont prudentes et exigeantes, c’est peut-être par rapport à ce qui se passe dans d’autres régions de notre pays où les autochtones sont laissés pour compte, alors que d’énormes richesses sortent de leurs sous-sols. Espérons que les habitants de Kpangalam et de Tchaoudjo en général arriveront à faire entendre raison aux décideurs pour qu’ils comprennent enfin que les ressources extraites des terres togolaises devraient aussi et surtout profiter aux populations auxquelles ces terres appartiennent.

Affaire à suivre...

Enquête réalisée auprès des jeunes et du Chef Canton de Kpangalam

Samari Tchadjobo