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La Chronique de Yves de Fréau : Entre le Togo et le Bénin, pour qui ça doit casser ou passer ?

Togo - Sport
Encore deux journées, et les éliminatoires de la CAN 2019, vont prendre fin. Déjà, on dénombre quelques qualifiés dont Madagascar…
Au Togo, et après une inattendue victoire en…fin de match en Gambie par les Eperviers devant les Scorpions, l’heure est aux calculs : une victoire contre les Fennecs d’Algérie à Lomé le 18 novembre prochain, et une autre devant les Ecureuils du Bénin au…Bénin lors de la 6e et dernière journée, et ça passe !

Ça casserait alors pour les Béninois, qui devraient une énième fois suivre la phase finale d’une CAN sur des écrans de télévision. Comme ce serait beau ! Trop beau de voir le Togo se qualifier une 10e fois pour cette grande fête continentale de foot. Mais un constat et une question à poser : le constat est que quand surviennent ces genres de calcul, c’est qu’on n’a pas su partir à point. Rien ne sert de courir… La question qui s’impose, et que je nous invite à nous poser nous Togolais, est celle-ci : se qualifier pour la CAN, et aller y faire quoi ?
Aller la remporter au Cameroun, ou aller y ouvrir un nouveau chantier aux voleurs de la République ?

Plus d’un milliard de francs CFA détournés en deux CAN, et en toute impunité par presque les mêmes personnes, les mêmes amis, le même clan, cela ne suffit-il pas ? Et puis, entre le Togo et le Bénin, quel pays mérite-t-il en ce moment de se qualifier pour « Cameroun 2019 » ? Celui classé 87e ou celui positionné au 123e rang ?

Si cette interrogation n’arrive toujours pas à nous convaincre, permettez que j’aille avec ma petite histoire, et nous nous dirons ce que devra faire la décence. Suivez !

Il était une fois, un pays appelé Togo qui, avant de se qualifier pour sa première CAN, marcha sur son voisin, le Dahomey (actuel Bénin), battu à Lomé 2-1 le 8 novembre 1970, et tenu en échec à Porto Novo deux semaines plus tard (0-0). Le Togo avait Edmond Apéti alias Kaolo, et le Dahomey, rien ! Autre sobriquet que portait Edmond, c’est le qualificatif Docteur à lui attribué. Tellement, il était un magicien de football. Fort, intelligent, dribbleur, passeur et finisseur. Pour écarter le Dahomey, un des deux buts togolais marqués lors de la manche aller, portait son nom. Vous suivez toujours, je pense…

Son pays, le Togo, ne prit pas soin de lui, (une pièce si rare pourtant !), et après une CAN, où il sortit deuxième meilleur buteur avec 4 réalisations, malgré l’élimination au premier tour du Togo, Kaolo mourut. Il trépassa à 25 ans dans un accident de circulation alors qu’il conduisait une motocyclette. Les Camerounais qui l’avaient vu briller lors de « leur » CAN, n’avaient jamais compris comment ce phénomène pouvait finir aussi pauvrement, moins de 6 mois seulement après avoir autant brillé à Yaoundé. Les Béninois, pour leur part, se demandent encore aujourd’hui comment on peut négliger une si grande étoile ! C’est arrivé pourtant ! Et ça reste une histoire triste et inoubliable pour ceux qui ont connu et aimé Edmond. Vous vous demandez, où est le rapport, n’est-ce pas ?

Vous allez comprendre bientôt. Suivez seulement ! L’autre histoire est toute récente. Et c’est une histoire de toujours. Une histoire collée à la peau d’un pays qui, selon l’ancien gardien international camerounais Joseph-Antoine Bell, « a du mal à financer son sport ». Ici, on préfère détourner le peu qui est alloué à ce sport. Au point d’oublier de prendre soin des clubs et des joueurs. Au point de remettre seulement un million de francs CFA aux clubs de deuxième division pour débuter un championnat. J’espère que ça devient moins sombre pour vous, ces lignes qui pleurent sous vos yeux…

Ok, on y va. Au pays de Patrice Talon, déjà au lancement de la saison sportive, une subvention de 41 millions CFA est octroyée aux clubs de D1 au moment où est prévue pour ceux de D2 une somme de 21 millions. Ceci, grâce à ce qu’ils appellent là-bas le nouveau sponsor. Et ça s’appelle Vitalor. Au Togo, on a l’impression que les sociétés n’existent principalement que pour deux causes : les Evalas (lutte traditionnelle organisée annuellement en pays kabyè) et « Miss Togo ». Aucune pour venir en aide aux clubs ni en soutien à la fédération pour l’organisation des championnats. Maintenant, on se comprend mieux, je vois…

J’aurais voulu m’arrêter là, mais il se fait que d’autres actes sont posés récemment au Bénin, et qui interpellent l’intelligence et la bonne manière des gens de mon pays et moi. Il s’agit des condamnations prononcées chez nos voisins de l’Est dans l’affaire Ecureuils Cadets Gate. Une affaire qui a livré son verdict juste quelques mois après son déclenchement, et qui envoie en prison pour un temps les coupables.

Ici, voyez-vous, même si on parle de détournements de fonds, il n’y a jamais eu de coupables. Des noms circulaient et circulent encore. Des noms de lièvres, de panthères et d’éléphants et ce, depuis 2013... Rien n’est fait. Et pour distraire le peuple, un document en guise de rapport des dépenses de la CAN 2017, a été lancé comme on lance un vieux sac dans un marché, et que personne ne regarde. Un document qui contient peut-être des vérités mais surement aussi des contrevérités. Certains y croient, d’autres, non ! Mais toujours est-il que le peuple est toujours là, et qui assiste aux insultes et aux déchirements sur les réseaux sociaux entre quelques concernés dont Dimas Djikodo, Alfred Kolani, Franck Missité et Guy-Madjé Lorenzo. Des noms de journaliste privé et d’Etat, des noms de Directeur de cabinet et de ministre. Pourtant !!!

Pourtant, au pays des Gnassingbé, le silence reste d’actualités. Le seul bruit qui se fait, c’est la qualification pour la CAN 2019. Une qualification déjà viciée par la sortie peu opportune du capitaine des Eperviers du Togo, Adébayor Shéyi, qui juge le synthétique du stade municipal de « pourri ». Malheureusement, c’est sur ce synthétique « pourri », que le Togo va jouer le quitte ou double contre l’Algérie, avant de faire le voyage du Bénin où se jouera la qualification. Notre peur est qu’il se pourrait que cet attaquant-capitaine, « ancien Ballon d’or africain » de surcroit, ne puisse trouver ses marques sur une surface aussi « pourrie » que celle du stade municipal de Lomé. Aussi suggérons-nous que le match soit délocalisé à Accra, comme l’avait « exigé » Adébayor Shéyi avant de continuer ces éliminatoires. Dans le cas contraire, notre peur est que ça casse plutôt pour la terre de nos aïeux. D’abord, pour cette raison et ensuite, pour d’autres précitées…